La Renaissance est un mouvement artistique qui naît en Italie au XVe siècle, puis se diffuse en Europe au siècle suivant. On l’appelle ainsi car c’est la redécouverte des œuvres de l’Antiquité qui inspire alors les artistes. Le terme Renaissance sert plus généralement[...]
L’Europe de la Renaissance
L’affirmation des puissants et le mécénat
Alors qu’en France, aux XVe et XVIe siècles, les rois s’attachent à renforcer les pouvoirs de la monarchie, en Italie de puissantes familles de banquiers ou de riches marchands, comme les Médicis, s’imposent sur de petits territoires. Grâce à leur puissance financière, ils exercent leur domination sur Florence et la Toscane. L’influence des Médicis s’étend même à l’ensemble de l’Europe lorsque des membres de la famille sont très proches de la papauté ou que Catherine de Médicis devient reine de France en 1547. On qualifie souvent le roi François Ier de « prince de la Renaissance » mais l’expression désigne également les seigneurs et les riches familles qui exercent un pouvoir, souvent dynastique, et exaltent celui-ci au moyen des arts.
Une Europe plus urbaine et bourgeoise
C’est également l’époque où l’artisanat et le commerce enrichissent la bourgeoisie et contribuent ainsi au développement des villes. Ces riches familles d’artisans, de marchands ou de banquiers dirigent parfois leurs communes indépendamment du pouvoir seigneurial,[...]
L’essor de la culture humaniste
Une nouvelle manière de penser l’homme et le monde
Le renouveau artistique s’accompagne d’une renaissance des idées et du savoir qu’on appelle l’humanisme. Ce terme renvoie au latin humanitas, c’est-à-dire à ce qui distingue l’homme des autres êtres vivants : la culture et la connaissance. En 1532 , François Rabelais utilise pour la première fois le terme d’humanitas dans son roman Pantagruel pour désigner la connaissance des littératures grecque et romaine de l’Antiquité. Les érudits de cette culture littéraire profane mais prestigieuse sont nommés les humanistes[...]
Les pensées humanistes
Les penseurs humanistes sont avant tout des spécialistes des langues anciennes : latin, grec, hébreu. Parce qu’ils traduisent et commentent les textes anciens, ils accèdent aux savoirs et aux sagesses des civilisations passées, ce qui fait d’eux à la fois des philosophes et des théologiens. Leur réflexion conduit à repenser la place de l’homme dans l’Univers. Pour les humanistes, il est un être de culture, fait pour développer ses connaissances dans tous les domaines : non seulement spirituel, mais aussi littéraire, scientifique, artistique, politique... En cela, la redécouverte des auteurs classiques est essentielle.
Pour parfaire leurs connaissances, les humanistes voyagent à travers l’Europe, de l’Angleterre[...]
Les changements religieux
Le repositionnement de l’homme au centre de la réflexion des humanistes, qu’ils soient philosophes, scientifiques ou théologiens, remet en cause la place de la religion et la pensée de l’Église catholique. L’homme n’est plus un pécheur devant Dieu pour les humanistes. Par son pouvoir de création et ses facultés intellectuelles, il apparaît au contraire à l’image de Dieu. Ce nouvel optimisme dans les capacités de l’homme bouleverse les traditions du Moyen Âge imposées par l’Église. En 1517, Martin Luther, un moine allemand, s’indigne contre l’Église en publiant les Quatre-Vingt-Quinze Thèses dans lesquelles il critique notamment les[...]
Une Renaissance avant tout artistique
Même si le christianisme demeure une source d’inspiration, l’humanisme et la redécouverte de l’Antiquité influencent et renouvellent la création artistique durant plusieurs siècles :[...]
Le Quattrocento italien
La première Renaissance a lieu à Florence, notamment sous l’impulsion de la famille des Médicis, mais le bouillonnement culturel et artistique se propage rapidement à Rome, Venise, Ravenne, Bologne… Les premières formes de la peinture de la Renaissance apparaissent, caractérisées par une représentation réaliste de la nature et du corps humain, avec des perspectives rigoureuses. Dans les grandes villes comme Bologne ou Rome, les architectes expérimentent des techniques innovantes tout en s’inspirant de formes anciennes héritées de l’Antiquité classique, grecque ou romaine. L’usage de la symétrie, des proportions, des colonnes, confère aux édifices de l’époque une réelle originalité, comme à Florence où œuvre l’architecte Brunelleschi.
Dès le milieu du XIVe siècle, dans les communes indépendantes du nord de l’Italie, les élites sociales manifestent leur puissance à travers l’architecture : à Venise, le palais Ca’ d’Oro (achevé en 1434) ou le palais des Doges (construit à partir de 1343) représentent le passage de l’art gothique à l’art de la Renaissance. Si l’Italie n’a jamais véritablement adopté le style gothique des cathédrales des autres pays européens, la renaissance[...]
L’apogée de l’art de la Renaissance au Cinquecento
Durant le XVIe siècle, le soutien des mécènes permet la diffusion des innovations artistiques de la Renaissance dans les riches villes italiennes, à Rome avec le pape, à Florence où les artistes reçoivent notamment le soutien du moine dominicain Savonarole ainsi que dans la République de Venise. Les artistes du Cinquecento (XVIe siècle italien) portent l’art à son apogée en lui donnant une dimension universelle. À l’image de Raphaël avec Le Mariage de la Vierge (1504), ils représentent les sujets bibliques en synthétisant les valeurs chrétiennes et les apports de l’Antiquité grecque et romaine. Par ailleurs, la pratique du portrait se généralise, les artistes pouvant être amenés à représenter leurs mécènes, souvent de riches marchands ou des princes. Le prestige des personnages de l’Antiquité inspire aussi les artistes, que ce soit sous la forme de gravures ou de peintures ; Alexandre le Grand est, par exemple, un sujet récurrent à cette époque.
Les procédés mis au point par les peintres de la Renaissance sont aussi novateurs par l’importance accordée à la lumière. Les artistes italiens de ce siècle sont une inspiration pour d’autres courants picturaux dans toute l’Europe. Le procédé du clair-obscur, initié par Léonard de Vinci, sera[...]
Le monde au temps de la Renaissance
Une plus grande circulation des idées
Vers 1450, l’Allemand Gutenberg met au point l’imprimerie à caractères mobiles. À l’aide de moules métalliques et d’une presse, une multitude de pages sont imprimées à l’identique, ce qui permet un gain de temps considérable en comparaison avec la copie manuscrite des livres. Les premiers livres à être imprimés sont la Bible et les ouvrages d’Érasme. Ce procédé révolutionnaire permet de multiplier le nombre d’exemplaires et d’alléger le poids du livre, facilitant sa diffusion et sa consultation.
Au début de la Renaissance, les lieux de production et de transmission des savoirs sont principalement[...]
Les apports humanistes aux progrès scientifiques
Avec la redécouverte de la culture antique, les Grecs Socrate, Platon ou Aristote deviennent des philosophes de référence. Les scientifiques sont également mis à l’honneur comme le mathématicien grec Pythagore ou le médecin musulman du Moyen Âge Averroès. Tous ces savants sont d’ailleurs représentés sur la fresque de Raphaël intitulée L’École d’Athènes (1509-1510), preuve de l’influence du modèle antique. La période de la Renaissance est marquée par de multiples découvertes et progrès scientifiques, dont certains remettent en cause des croyances ou pratiques établies au Moyen Âge.
Les savants grecs de l’Antiquité ont posé les bases de l’astronomie (mouvement des astres et des planètes de Platon, théorie géocentrique défendue par Aristote, rotation de la Terre sur elle-même soutenue par Héraclide…). En perfectionnant leur vision et leur compréhension de l’Univers, les astronomes de la Renaissance confirment et précisent certaines théories tout en remettant en cause telle ou telle autre (le géocentrisme, le platisme…). Le Polonais Nicolas[...]
Le Nouveau Monde à la Renaissance
L’invention de la boussole, le perfectionnement de l’astrolabe, l’établissement de cartes plus précises, la construction de navires capables d’affronter la haute mer comme les caravelles permettent aux Européens des XVe et XVIe siècles de se lancer dans une nouvelle exploration du monde. L’expression « Grandes Découvertes » se réfère aux nombreuses expéditions lancées depuis l’Europe durant la Renaissance. Les souverains européens, notamment les rois du Portugal et d’Espagne, financent alors de nombreux voyages. Dans l’Atlantique, l’archipel des Açores puis celui du Cap-Vert sont découverts par les Portugais, respectivement en 1427 et 1444. La prise de Constantinople par les Turcs ottomans en 1453 ferme pour un temps la voie terrestre du commerce avec l’Asie. En recherchant une route des Indes vers l’Ouest, Christophe Colomb découvre le continent américain en 1492, tandis que Vasco de Gama parvient, en 1498, à contourner l’Afrique par le cap de Bonne Espérance, atteignant bientôt l’Asie par voie de mer. Les nombreuses possessions[...]
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