Du rayonnement de la Rome antique à la fondation de l’Union européenne en passant par l’époque brillante de la Renaissance, l’Italie (en italien Italia) occupe une place importante en Europe. Situé au sud du continent, le pays est frontalier au nord, et d’ouest en est,[...]
Géographie de l’Italie
Entre mer et montagne
Appelée le bel paese (« beau pays ») par ses habitants, l’Italie, dont le territoire est étiré dans sa longueur, évoque la forme d’une botte. La péninsule italienne s’étend dans la mer Méditerranée et compte, au large de sa côte ouest, la Sardaigne et la Sicile, la plus grande île méditerranéenne. La Toscane, la Campanie et la Sicile comportent également plusieurs autres îles et archipels. L’ensemble des côtes du pays représente près de 7 500 kilomètres. La côte orientale est appelée « adriatique », du nom de la mer Adriatique, bras de la mer Méditerranée situé entre les péninsules italienne et balkanique.
Le relief de l’Italie est constitué de deux chaînes montagneuses : les Alpes au nord, où se trouve le point culminant du pays, le mont Blanc (4 810 mètres), tandis que les Apennins[...]
Un territoire à haut risque volcanique et sismique
De nombreux volcans sont encore actifs dans des zones peuplées d’Italie, comme le Vésuve dans le golfe de Naples (la dernière éruption en 79 après J.-C. a détruit la cité romaine de Pompéi) et l’Etna en Sicile.
L’Italie est l’un des pays de la Méditerranée soumis au plus haut risque sismique car la péninsule se trouve[...]
L’organisation du territoire italien
Le pays est divisé en vingt régions administratives que l’on peut regrouper en cinq macrorégions, au développement économique inégal : le Nord-Ouest (Vallée d’Aoste, Piémont, Lombardie, Ligurie) ; le Nord-Est (Vénétie, Trentin-Haut-Adige, Frioul-Vénétie Julienne, Émilie-Romagne) ; le Centre (Toscane, Marches, Ombrie, Latium) ; le Sud (Abruzzes, Molise, Pouilles, Campanie, Basilicate, Calabre) ; les îles (Sardaigne et Sicile). [...]
Population et démographie
La majeure partie des Italiens résident dans les grandes villes (les principales étant Rome, Milan, Naples et Turin) et le long des côtes. Les cinq régions les plus peuplées sont la Lombardie, le Latium, la Campanie, la Sicile et la Vénétie.
La démographie italienne se caractérise par un taux de natalité très bas. Le solde naturel négatif ne permet pas le renouvellement des générations et provoque le vieillissement de la population : l’Italie est ainsi l’un des pays européens avec le plus fort pourcentage[...]
Activité économique de l’Italie
Les disparités Nord-Sud
L’Italie, troisième puissance économique de la zone euro et huitième puissance mondiale, est l’un des membres fondateurs de l’Union européenne, qui constitue aujourd’hui son principal partenaire commercial. L’Allemagne et la France sont parmi les premiers clients et fournisseurs du pays. L’économie italienne est diversifiée, mais les activités sont réparties de manière inégale sur le territoire, entre le Nord développé (plaine du Pô), industrialisé, le Centre où domine le secteur tertiaire et le Sud plus rural. Les disparités entre le Nord et le Sud conditionnent le développement du pays. Ces inégalités se sont aggravées depuis la crise économique de 2008.[...]
Une agriculture diversifiée et performante
Si l’agriculture ne représente plus que 2 % du produit intérieur brut (PIB), elle a néanmoins procédé à d’importants efforts de productivité. Les entreprises agricoles sont de grande dimension et très productives au nord, principalement dans la plaine du Pô et en Vénétie (fourrage, blé, riz, maïs, betteraves à sucre, vignes, fruits et légumes), même si la production de céréales ne permet pas l’autosuffisance. Dans le nord et le centre du pays, de[...]
Une industrie puissante
L’Italie est la deuxième puissance industrielle européenne, derrière l’Allemagne. Le secteur représente plus de 20 % du PIB. Au XIXe siècle, les grandes industries des secteurs sidérurgique, métallurgique, pétrochimique et textile ont été créées au nord, dans le « triangle industriel » formé par Turin, Milan et Gênes. Cette zone a longtemps été le moteur de l’économie italienne. À partir des années 1970, l’augmentation des coûts de production à la suite des [...]
Le tourisme, fer de lance du secteur tertiaire
L’économie italienne est aujourd’hui dominée par les services aux personnes et aux entreprises, qui représentent plus de 70 % du PIB : commerce, transports, assurances, finance, télécommunications, recherche sont particulièrement concernés. Mais l’atout majeur réside dans le tourisme. L’Italie est la cinquième destination touristique au monde (et la troisième au niveau européen)[...]
Les secteurs phares du made in Italy à l’international
L’Italie est reconnue mondialement pour la qualité de ses produits gastronomiques, dont beaucoup (charcuterie, fromages) sont protégés par des appellations d’origine contrôlée. Ces produits sont la plupart du temps fabriqués par des entreprises de taille modeste (3 % seulement comptent plus de 20 salariés), à l’exception de quelques grands groupes (Barilla, Ferrero). Deuxième secteur industriel italien (derrière les industries mécaniques et métalliques), l’agroalimentaire a résisté à la crise survenue en 2008 en développant ses marchés à l’exportation.
La mécanique et l’automatisation font également partie des secteurs les plus dynamiques[...]
Histoire de l’Italie
Préhistoire et Antiquité
Le territoire de l’Italie actuelle est occupé dès la préhistoire et les signes encore visibles de cette période se trouvent surtout en Sardaigne. Il s’agit des nuraghi, tours de forme conique datant de l’âge de bronze.
Dans l’Antiquité, le centre de la péninsule est peuplé, du IXe au Ier siècle avant J.-C., par les Étrusques. Ceux-ci tissent des liens avec les Grecs (installés dans le sud), les Latins (installés dans l’actuel Latium) et avec les Celtes. Entre le Ve et le IIe siècle avant J.-C., leur domination s’affaiblit[...]
Le Moyen Âge
Le berceau de la chrétienté en Occident
À partir de la fin du IVe siècle après Jésus-Christ, les empereurs romains se convertissent au christianisme et Rome devient la capitale de la chrétienté en Occident.
Les invasions barbares, qui ont commencé au IIIe siècle, provoquent la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 et marquent le début d’une période trouble. Les Ostrogoths, les[...]
Le conflit entre le Saint Empire romain germanique et l’Église
Dès le milieu du Xe siècle, le Saint Empire romain germanique se constitue sur le territoire de l’Allemagne actuelle. Il entre rapidement en concurrence avec l’Église pour les nominations[...]
L’Italie des communes
À partir du Moyen Âge, le nord, le centre et le sud du pays suivent un développement différent.
L’Italie septentrionale et centrale se caractérise par l’absence d’un cadre national, on parle d’un pouvoir communal. Les cités revendiquent leur indépendance face au pouvoir impérial germanique, en se rapprochant de la papauté. Elles forment la Ligue lombarde contre l’empereur et obtiennent un statut d’autonomie après leur victoire à la bataille de Legnano en 1176.
L’Italie du Nord est pionnière dans la constitution d’une élite urbaine faite de banquiers, de marchands et d’artisans qui développent le commerce dans toute l’Europe et tissent des liens avec l’Orient au moment des[...]
La domination étrangère dans l’Italie méridionale
Le sud de la péninsule est quant à lui sous domination étrangère, d’abord byzantine, puis arabe et normande. Le royaume de Sicile - qui désigne depuis 1130 toute l’Italie méridionale - est rattaché au Saint Empire romain germanique sous le[...]
De la Renaissance à l’ère des Lumières
Le rayonnement artistique de l’Italie
Le XVe siècle se caractérise par un statu quo politique qui permet le renforcement des grandes familles gouvernant les différentes cités-États nées de la tradition communale et qui fragmentent le nord et le centre de la péninsule : les Médicis à Florence, les Visconti puis les Sforza à Milan, les Gonzague à Mantoue, la famille d’Este à Ferrare ou encore la maison de Savoie dans le Piémont. La Renaissance est une période florissante où l’Italie est[...]
La domination espagnole
Cet état de guerre permanent et l’infériorité des États italiens face aux grandes puissances européennes nourrissent les réflexions politiques et militaires de grands intellectuels comme Machiavel. Après le couronnement de l’empereur Charles Quint par le pape en Italie en 1530, la paix de Cateau-Cambrésis qui met fin aux guerres d’Italie en 1559 marque la victoire de l’Espagne et le début d’une paix durable dans la péninsule, alors que la plupart des pays européens entrent en guerre. À l’exception des États pontificaux et de la république de Venise, tous les États italiens sont soumis directement ou indirectement à la domination[...]
La marche vers l’unification
La conquête napoléonienne : une première expérience d’unification du territoire
Pendant la période de la Révolution française et dans le cadre de la guerre qui oppose la France à l’Autriche, le général Napoléon Bonaparte mène une victorieuse campagne d’Italie en 1796-1797. Il conquiert le nord de la péninsule et crée la République cisalpine, reconnue par l’Autriche lors de la signature du traité de Campoformio. Cette dernière obtient en compensation la Vénétie, ce qui signifie la fin de la république de Venise, qui existait depuis plus de mille ans.
En 1800, la deuxième campagne d’Italie achève la conquête française de[...]
Le Risorgimento
Au début du XIXe siècle, les Italiens prennent conscience que l’unité du pays ne peut se faire qu’en s’émancipant de la domination étrangère. Un mouvement culturel, le Risorgimento - signifiant « renaissance » - porte ces aspirations unitaires. La particularité[...]
L’Unité italienne
La restauration des monarchies absolues en Europe après le congrès de Vienne déclenche une vague de soulèvements populaires. Dans les principales villes de la péninsule, des mouvements démocrates, républicains ou proches de la franc-maçonnerie fomentent des insurrections (1820-1821 et 1830-1831) que les souverains répriment durement, notamment grâce à l’aide de l’Autriche. Une seconde vague d’agitation, le Printemps des peuples, secoue l’Europe en 1848. Le pape ainsi que les souverains piémontais, napolitain et toscan concèdent une Constitution au peuple.
Le processus de l’Unité italienne vise à libérer le territoire de la domination étrangère et s’accomplit par trois guerres d’indépendance. La première guerre, perdue contre l’Autriche, permet au royaume de Piémont-Sardaigne et à son roi Victor-Emmanuel II d’affirmer leur prédominance dans le processus unitaire.
Le Premier ministre piémontais Cavour conclut une alliance avec la France de[...]
L’Italie contemporaine
L’Italie libérale
L’enjeu des premières décennies du royaume d’Italie est de fédérer la population pour créer un véritable sentiment national, notamment à travers la culture, l’école et l’armée. L’Italie rattrape son retard et procède à sa révolution industrielle (fin XIXe -début XXe siècle). L’industrialisation se concentre au nord, dans le « triangle industriel ». L’Italie n’entre dans la Grande Guerre qu’en 1915, contrairement aux autres pays européens.[...]
Le régime fasciste
Après la Première Guerre mondiale, l’Italie est frappée par une grave crise économique et sociale. En 1919, Benito Mussolini crée des brigades de combat, les Faisceaux (en italien, fasci, à l’origine du mot fascisme), auxquels adhèrent la petite bourgeoisie et de nombreux anciens combattants. Les brigades fascistes répriment l’agitation sociale par la violence et se posent en rempart contre le bolchevisme. En 1921, Mussolini fonde le Parti national fasciste (PNF). Avec la Marche sur Rome, en octobre 1922, il fait pression sur le roi, qui le nomme président du Conseil.
L’Italie devient un [...]
La Seconde Guerre mondiale et la guerre civile
En 1936, Mussolini et le chancelier allemand Adolf Hitler s’entendent pour former l’axe Rome-Berlin qui devient une alliance militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Le débarquement des Alliés en Sicile en juillet 1943 précipite la chute du régime fasciste. Un armistice est signé en septembre 1943 avec les Alliés. Mais les Allemands envahissent le[...]
L’Italie républicaine
La monarchie étant considérée comme complice du fascisme, les formations politiques issues de la Résistance organisent un référendum constitutionnel et l’Italie devient une république le 2 juin 1946. De 1958 à 1963, le pays vit un « miracle économique » : la période est florissante pour l’industrie, la population sort de la pauvreté de l’après-guerre et accède aux biens de consommation. Le cinéma italien représentant le bien-être et l’insouciance des années 1960, la « dolce vita » connaît un succès international.
Les années 1970, appelées[...]
Vie institutionnelle et politique de l’Italie
Les institutions : un régime parlementaire instable
L’antifascisme est le socle identitaire de la République italienne et la Constitution républicaine, écrite par les partis politiques issus de la Résistance en réaction au fascisme, vise à empêcher la concentration du pouvoir dans les mains d’un seul homme : le régime est donc parlementaire. Le pouvoir exécutif est détenu par le gouvernement, dirigé par le président du Conseil qui est nommé en fonction de la majorité obtenue au Sénat et à la Chambre des[...]
La vie politique : du renouveau au populisme
La guerre froide a eu de fortes répercussions sur la vie politique italienne, dominée par deux grands partis : la Démocratie chrétienne (DC), soutenue par les États-Unis et les principaux États européens, qui gouverne jusqu’aux années 1990, tandis que le Parti communiste italien (PCI), le plus puissant d’Europe, reste dans l’opposition. En 1992, la magistrature milanaise lance l’opération Mains propres (Mani pulite) contre la corruption politique. L’enchaînement des révélations conduit, au fil des élections, à la disparition de tous les partis politiques traditionnels issus de la Résistance.
De nouveaux partis apparaissent alors. Le centre droit est emmené par Forza Italia, le parti libéral de Silvio Berlusconi, qui gouverne le pays à trois reprises entre 1994 et 2011. Il s’allie avec[...]
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