L’humanisme est un courant philosophique né au XVe siècle en Italie avant de s’étendre au reste de l’Europe au XVIe siècle. Il recouvre approximativement la période qu’on nomme Renaissance, et il coïncide avec la Réforme, qui voit une remise en cause radicale du catholicisme romain.
En France, on donne alors le nom d’« humanistes » aux savants qui étudient les disciplines laïques (c’est-à-dire non religieuses), comme la grammaire, la rhétorique, l’astronomie, l’arithmétique, l’histoire, la logique, la musique. Sous l’influence de poètes, de philosophes et d’artistes italiens (Dante, Pétrarque, Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Léonard de Vinci…), ces érudits se fixent comme double objectif de renouer avec l’esprit des œuvres grecques et latines, dont ils apprécient la perfection formelle et la leçon de sagesse, et de renforcer le prestige de la langue française. De brillants hellénistes, comme Guillaume Budé, Jean Dorat, Henri Estienne, Étienne Pasquier, Jacques Lefèvre d’Étaples, vont répandre ces idées nouvelles grâce à leurs traductions (de la Bible, entre autres), leurs commentaires, leurs publications (les premières grammaires françaises) ou leur enseignement. Le roi François Ier encourage le mouvement quand, en 1530, il créé le Collège des Lecteurs royaux (futur Collège de France) qui doit concurrencer la Faculté de théologie (le Collège de Sorbonne).
Outre sa vocation philosophique et philologique (étude historique des langues), le courant humaniste se manifeste dans le domaine politique par des ouvrages proposant une nouvelle organisation de la cité, comme ceux de l’Anglais Thomas More (L’Utopie), de l’Italien Machiavel (Le Prince), du NéerlandaisÉrasme (Éloge de la folie) ou des Français Jean Bodin[...]
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