Le romantisme fut un mouvement littéraire et artistique de la première moitié du XIXe siècle.
Le romantisme se développe en réaction aux règles de mesure et de discipline du classicisme. La liberté nouvelle qu’il apporte aux arts se veut également conforme aux mutations politiques amenées par la Révolution de 1789, et surtout par l’Empire et l’épopée napoléonienne. François René de Chateaubriand ouvre la voie de cette littérature lyrique, faite de mélancolie et de sensibilité (ce qu’on nomma le « mal du siècle »), avec, notamment, son roman René (1802). De son côté, Mme de Staël adapte les thèses du romantisme allemand pour le public français dans De l’Allemagne (1810).
Chronologiquement, le mouvement s’affirme en effet d’abord en Allemagne, dès la fin du XVIIIe siècle, avec des artistes qui refusent la dictature de la raison (Johann Wolfgang von Goethe, les frères Schlegel), s’inspirent de l’histoire (Friedrich von Schiller), cultivent l’ironie (Ludwig Tieck, Jean Paul), le mysticisme (Novalis ; les peintres Caspar David Friedrich et Philipp Otto Runge) ou le fantastique (Adelbert von Chamisso, E.T.A. Hoffmann).
Vers la même époque, le romantisme anglais glorifie la subjectivité (William Wordsworth, John Keats), revendique la liberté (Percy Bysshe Shelley, George Gordon Byron), célèbre la nature (Samuel Taylor Coleridge), explore le surnaturel (Ossian), ressuscite le passé (le romancier historique Walter Scott).
En France, le romantisme prend réellement naissance avec la publication du recueil d’Alphonse de LamartineLes Méditations poétiques (1820). Après lui, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Alfred de Musset expriment dans leurs vers le même lyrisme douloureux et tourmenté. Au théâtre s’impose un genre nouveau, le drame, où s’illustrent encore Victor Hugo avec Ruy Blas et surtout Hernani, dont la création, en 1830, est l’occasion d’une « bataille » opposant les tenants de la tradition aux jeunes artistes. Alfred de Vigny, Alfred de Musset et Alexandre Dumas s’illustrent aussi au théâtre.
L’esprit du romantisme modifie profondément le genre du roman, que celui-ci privilégie la psychologie (Chateaubriand, Musset), le réalisme (Balzac, Stendhal), la peinture de la société (George Sand) ou encore l’histoire (Dumas, Hugo, Vigny,). La nouvelle fait une place de choix au fantastique (Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Prosper Mérimée).
Les œuvres romantiques se caractérisent par le choix de héros passionnés, révoltés ou incompris, par le goût de la confidence personnelle et sentimentale, le penchant pour le rêve et la méditation. Elles aiment à raconter des histoires liées à une destinée malheureuse ou tragique. Souvent, les personnages communient avec une nature parfois consolatrice, parfois inquiétante. Elles cultivent la couleur locale (transposition au Moyen Âge, en Espagne, en Italie ou en Orient), exploitent des procédés destinés à surprendre. Par ailleurs,[...]
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