Le lied (en allemand, « chanson ») est une pièce vocale à une voix, avec accompagnement instrumental, qui met en valeur un poème.
Le lied appartient à la tradition germanique. Ses origines remontent au Volkslied (chanson populaire polyphonique) médiéval. À partir du 17e siècle, sous l’impulsion de Heinrich Albert et sous l’influence italienne, apparaît le Kunstlied (chanson savante), plus raffiné. Si Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart ont parfois pratiqué le lied, Ludwig van Beethoven est le premier à lui donner son caractère de pièce pour une voix accompagnée au piano. Le maître du genre restera cependant Franz Schubert, auteur en ce domaine de plusieurs centaines de chefs-d’œuvre. Lui succéderont Robert Schumann, Johannes Brahms, Hugo Wolf, Gustav Mahler, Richard Strauss...
Le premier caractère du lied est sa nature poétique. Il se développe en lien direct avec l’époque romantique et avec les œuvres des grands poètes allemands tels que Johann Wolfgang von Goethe, Jean Paul et Heinrich Heine. Il arrive cependant qu’un texte de moindre intérêt soit métamorphosé par sa mise en musique : c’est le cas du Voyage d’hiver (1827) de Schubert, sur des poèmes de Wilhelm Müller.
La structure du lied est calquée sur la construction strophique du poème, avec présence non obligée du refrain. Lorsque la pièce se déroule linéairement, sans reprises, par exemple dans Le Roi des aulnes (1815) de Schubert, le lied s’apparente à la ballade, forme libre de chanson française.
Dans le lied, la partie instrumentale constitue plus qu’un accompagnement de la voix. Le piano suggère l’ambiance, le décor, la tension, l’imminence du drame, la fatalité, le dénouement... À partir de Mahler, l’orchestre remplacera souvent le piano.
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