Située en Asie du Sud, l’Inde est un vaste pays de la taille d’un sous-continent. Ses frontières géographiques sont nettement marquées : bordée par le désert de Thar à l’ouest, par les chaînes montagneuses de l’Himalaya au nord et de l’Arakan à l’est, elle est entourée sur le reste de son territoire par l’océan Indien. Elle partage des frontières terrestres[...]
Géographie de l’Inde
Le cadre physique
Le territoire de l’Inde est composé de trois espaces géographiques majeurs : du nord au sud, le massif de l’Himalaya, la plaine du Gange et le plateau du Deccan.
La péninsule du Deccan faisait partie, au Paléozoïque, d’un vaste continent, le Gondwana, qui comprenait également l’Afrique, l’Australie, l’Antarctique et l’Amérique du Sud. En raison de la dérive des continents, elle est venue percuter l’Asie, provoquant ainsi la naissance de l’Himalaya, il y a plus de 40 millions d’années.
L’Himalaya est la plus haute chaîne de montagnes au monde. Elle compte quatorze sommets supérieurs[...]
L’hydrographie
Le plus connu des fleuves indiens est le Gange, qui prend sa source dans l’Himalaya. Grossi sur son parcours par de nombreux affluents tels que la Yamuna et le Brahmapoutre avec lequel il fait delta commun, il débouche[...]
Le climat
L’Inde connaît globalement un climat tropical, avec des variantes en raison de l’étendue du territoire. Relativement homogène au sud, il est soumis à de grosses variations au nord : désertique et chaud à l’ouest, désertique et froid dans les montagnes, humide et chaud à l’est. Les différences régionales sont dues principalement au phénomène de la mousson, qui détermine une saison sèche et une saison humide. Entre mai et[...]
La population
Depuis 2023, l’Inde est le pays le plus peuplé au monde, juste devant la Chine et loin devant les États-Unis. La zone la plus densément peuplée est la vallée du Gange.
L’Inde reste un pays majoritairement rural et les deux tiers de la population continuent à vivre dans les campagnes. Cependant, les villes se développent de façon constante. On compte ainsi de nombreuses villes de 1 à 3 millions d’habitants, et plusieurs mégalopoles dépassent les 10 millions d’habitants, comme Kolkata (anciennement Calcutta, 14,6 millions), Delhi (28 millions) et Mumbai (anciennement Bombay, 20 millions).
Le pays se caractérise par une grande variété de langues, qui se répartissent en deux familles principales, les langues dravidiennes au sud et les langues indo-européennes au nord. C’est à ce dernier groupe qu’appartient la langue la plus parlée, le hindi. En raison du passé colonial du pays, l’anglais est également parlé en Inde, avec[...]
Activité économique de l’Inde
La mise en place du socialisme à l’indienne
Au moment de l’indépendance, en 1947, la situation économique de l’Inde est désastreuse : la production agricole est stagnante et l’industrie sous-développée. Or l’accroissement rapide de la population nécessite des progrès immédiats. À cette fin, le gouvernement opte en 1948 pour une politique d’économie mixte, appelée le socialisme[...]
La révolution verte
Si les progrès de la production agricole (riz, millet, légumineuses, thé, coton) sont nets dans la première décennie, ils stagnent ensuite et ne suffisent pas à nourrir la population. C’est pourquoi le gouvernement lance dans les années 1960 la « révolution verte ». Le but est d’une part d’augmenter la productivité des céréales pour obtenir deux récoltes par an et d’autre part de réaliser des travaux d’irrigation pour ne plus dépendre de l’eau des moussons. Malgré un certain succès, ce programme creuse les inégalités sociales (les agriculteurs[...]
L’insertion dans l’économie mondiale
Face à cette situation, l’Inde libéralise son économie à partir de 1991. Les entreprises privées se développent en Inde même et s’insèrent dans le marché mondial. Le marché aérien par exemple, qui jusqu’à cette date reposait sur deux compagnies publiques, s’ouvre à une dizaine de compagnies privées, qui opèrent principalement sur le territoire national mais dont certaines se développent à l’international. L’Inde prend aussi sa place dans des secteurs de pointe comme[...]
Histoire de l’Inde
Une histoire plurimillénaire
Dès le milieu du troisième millénaire avant J.-C. se développe dans l’ouest du sous-continent indien une civilisation caractérisée par une urbanisation élaborée et l’utilisation d’une écriture encore indéchiffrée aujourd’hui. On l’appelle civilisation de l’Indus, car les principaux sites archéologiques, Harappa et Mohenjo-Daro, se trouvent dans la vallée du fleuve Indus (auj. Pakistan). Mais d’autres sites ont été découverts sur le territoire indien d’aujourd’hui, comme Lothal, au Gujarat. Après une période de prospérité marquée par les échanges commerciaux avec la Mésopotamie, cette civilisation décline pour des raisons climatiques et politiques et finit par s’effondrer vers 1800 avant J.-C.
Vers 1500 avant J.-C., des tribus nomades venues d’Asie centrale pénètrent dans le sous-continent indien[...]
Les grands empires
À la fin du IVe siècle avant J.-C., après la brève incursion en Inde du roi de Macédoine Alexandre le Grand, Chandragupta Maurya prend le pouvoir à Pataliputra (auj. Patna, nord-est de l’Inde) et fonde l’Empire maurya. Son petit-fils Ashoka unifie sous son règne (vers 272-232 av. J.-C.) la majeure partie de la péninsule indienne. Il crée une administration centralisée, comme en témoignent les édits qu’il fait graver sur roc ou sur pilier partout dans son immense royaume. Après avoir mené une guerre sanglante dont les horreurs l’ont frappé, il se convertit au bouddhisme et instaure une période de paix et de tolérance religieuse. Après la mort d’Ashoka, l’Empire maurya décline et laisse place à de petits royaumes, fondés pour certains par des peuples venus d’Asie centrale.
Au tournant de l’ère chrétienne, l’un de ces peuples, les Kushana (ou Kouchans), établit un nouvel empire dans l’ouest de l’Inde. Situé au carrefour de routes commerciales entre l’Empire romain et l’Asie, l’Empire kushana prospère et favorise les échanges culturels. Le bouddhisme se diffuse en Asie centrale et orientale, avec le soutien de souverains tels que Kanishka (env. 78-27). Cet empire décline dans la première moitié du IIIe siècle.[...]
L’Inde musulmane
Dès le début de son histoire, l’islam pénètre le sous-continent indien, par le commerce maritime entre la péninsule arabique et le sud de l’Inde. Parallèlement, des troupes arabes, puis turques et afghanes conquièrent progressivement des territoires du Nord-Ouest, tels que la province du Sind (au Pakistan aujourd’hui) en 711. Comme le commerce, ces conquêtes favorisent un transfert de connaissances du monde indien vers le monde arabe, à l’exemple du système décimal dans le domaine des mathématiques. Puis, à la fin du XIIe siècle, c’est toute la vallée du Gange qui est conquise. En 1206, un général esclave d’origine turque, Qutbuddin Aibek, installe sa capitale à Delhi et jette les bases du premier sultanat indien. Dirigé par cinq dynasties successives, le sultanat de Delhi perdure jusqu’en 1526.
À cette date, Babur, un prince venu d’Asie centrale, défait le dernier sultan de Delhi et fonde l’Empire moghol. Son petit-fils Akbar (1556-1605) parachève la conquête de l’Inde du Nord et la consolide par différentes réformes. Pour mieux contrôler son empire, il le[...]
La période coloniale
Au XVIe siècle, les Européens sont arrivés dans le sud de l’Inde. Les Portugais furent les premiers à traverser l’océan Indien pour s’approvisionner directement en épices. En 1498, le capitaine Vasco de Gama accostait à Calicut, sur la côte de Malabar (auj. Kerala), et une décennie plus tard, le Portugal jetait déjà les bases d’un empire colonial avec Goa pour centre.
Au début du XVIIe siècle, les Pays-Bas et l’Angleterre se lancent à leur tour dans l’aventure coloniale et créent des compagnies marchandes. Les Hollandais prennent aux Portugais un certain nombre de places commerciales en Inde du Sud. L’East India Company (la Compagnie anglaise des Indes orientales) développe le commerce des textiles indiens en créant des comptoirs sur le littoral occidental (Bombay), la côte de Coromandel au sud-est (Madras) et dans la province du Bengale (Calcutta). Créée en 1664, la Compagnie française des Indes orientales fait son entrée en Inde. Outre ses activités commerciales, elle intervient militairement dans les affaires politiques indiennes au début du XVIIIe siècle pour favoriser ses intérêts. Dans les années 1740, depuis le comptoir de Pondichéry, sur la côte sud-est, le gouverneur Joseph-François Dupleix étend l’influence française dans la majeure partie du Deccan et essaie d’en chasser les Anglais. Malgré ses succès, il est remplacé en 1754, et les Anglais reprennent les hostilités, qui s’achèvent avec la chute de Pondichéry en 1761. Par le traité de Paris (1763), qui met fin à la guerre de Sept Ans, les possessions françaises en Inde se limiteront dorénavant à cinq comptoirs.[...]
Le mouvement pour l’indépendance
Avec le développement d’une éducation occidentale, l’élite indienne accède à de nouvelles professions (journaliste, avocat) et devient de plus en plus consciente de ses droits. C’est ainsi que naissent des associations chargées de défendre les intérêts des Indiens. La plus célèbre d’entre elles est le Congrès national indien, fondé en 1885. Dans un premier temps, ces associations s’opposent à l’exploitation économique de l’Inde, sans réclamer l’indépendance pour autant. À la fin de la Première Guerre mondiale, les Indiens espèrent avoir une reconnaissance de Londres pour leur participation au conflit. Mais l’inverse se produit en 1919 avec l’adoption des lois Rowlatt, qui prolongent le régime policier instauré durant la guerre, car les Britanniques veulent contrôler les agitateurs éventuels. Gandhi prend alors la tête du mouvement pour l’indépendance en faisant du Congrès national indien un véritable parti politique et en suscitant, à travers toute l’Inde, des campagnes de désobéissance civile basées sur le principe de non-violence.
Ces actions poussent le gouvernement[...]
L’Inde indépendante
Après l’indépendance, la vie politique de l’Inde est dominée pendant trente ans par le Congrès national indien.
Premier dirigeant de l’Inde indépendante, Jawaharlal Nehru s’efforce de moderniser son pays et de lui faire une place sur la scène internationale. Il maintient l’Inde dans le Commonwealth, pour conserver des liens avec Londres, mais participe au Mouvement des non-alignés. La fin de son mandat est marquée par une attaque-surprise de la Chine, en 1962, en représailles de l’asile politique accordé par l’Inde au dalaï-lama et à treize mille réfugiés tibétains. Après une première guerre avec le Pakistan en 1965 pour le contrôle de la région du Cachemire, un second conflit éclate en 1971 sous le gouvernement d’Indira Gandhi. Il aboutit[...]
Vie institutionnelle de l’Inde
Le 26 janvier 1950, après trois ans d’indépendance, l’Inde promulgue sa Constitution qui pose des principes révolutionnaires dans le contexte indien : égalité, liberté et laïcité. Le texte s’efforce également de tenir compte de la diversité indienne en proposant un système de discrimination positive pour les plus démunis dans les domaines de l’éducation, de l’administration et des institutions politiques.
Dans le cadre d’un État fédéral, l’Inde indépendante a opté pour une démocratie de type parlementaire. Le chef de l’État est le président de la République, élu pour cinq ans au suffrage indirect par un collège de grands électeurs. Mais son rôle est essentiellement symbolique. Il nomme au poste de Premier ministre le leader du groupe parlementaire qui a remporté les élections législatives. Le Premier ministre dirige le pouvoir exécutif. Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement qui se compose de deux assemblées :[...]
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