La parodie imite un texte ou un discours qu’elle transforme dans un but comique, burlesque ou satirique. Elle suppose une connivence entre l’auteur et le lecteur. Ce dernier doit en effet connaître le modèle d’origine dont le sens a été détourné.
Dans l’Antiquité grecque, le théâtre d’Aristophane a recours à la parodie pour se moquer des langages spécialisés : Les Guêpes, par exemple, est une imitation satirique du langage juridique.
Au XVIIe siècle, Molière ridiculise le parler des médecins (L’Amour médecin, Le Médecin malgré lui), des précieux (Les Précieuses ridicules) ou des dévots (Tartuffe). Pour cela, la parodie exagère les traits caractéristiques de sa cible en jouant sur son vocabulaire, la construction de ses phrases ou ses thèmes de prédilection. Elle peut chercher à faire rire en reproduisant de manière bouffonne les codes d’un texte célèbre : au XVIe siècle, dans Le Quart Livre, Rabelais, pourévoquer les guerres de Religion, reprend le modèle de l’épopée homérique et de la chanson de geste. Mais les combats se font contre des andouilles...
Le genre parodique regroupe donc des œuvres « au second degré ». Dans les « travestissements burlesques », tels que Virgile travesti de Scarron ou Homère travesti de Marivaux, l’action repose sur des personnages héroïques transposés à l’époque des spectateurs et qui s’expriment en langage vulgaire.
À l’inverse, le poème héroï-comique, en vogue au XVIIe siècle, consiste à utiliser un style noble pour traiter d’un sujet vulgaire : Les Deux Coqs de La Fontaine emprunte le modèle de la guerre de Troie dans l’Iliade pour raconter comment deux volatiles mâles se disputent les faveurs d’une poule.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter