Molière est le plus important et le plus célèbre des hommes de théâtre qu’ait compté la France. Reconnu dès son vivant, il a vécu au XVIIe siècle et son œuvre est associée au règne de Louis XIV. À la fois comédien, metteur en scène, directeur de troupe, Molière est surtout l’auteur de[...]
Tout pour le théâtre
Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, naît à Paris le 15 janvier 1622 d’un père qui deviendra en 1631 tapissier du roi, fournisseur officiel de la cour. Il est d’abord élève dans un collège jésuite puis fait des études de droit pour devenir avocat, mais il rêve de faire du théâtre. Contre l’avis de sa famille, il réalise son souhait en 1643, et fonde la compagnie théâtrale l’Illustre-Théâtre. Il choisit alors le pseudonyme de Molière. La comédienne Madeleine Béjart est la vedette de la troupe et devient bientôt sa maîtresse. Mais rapidement la compagnie de théâtre fait faillite et Molière est emprisonné pour dettes en 1645. L’année suivante, il rejoint avec Madeleine une troupe de comédiens avec laquelle il part jouer en province, notamment en Languedoc et dans la région du Rhône. Pour sa compagnie, Molière commence à écrire des farces, comme La Jalousie du barbouillé (1646) ou L’Étourdi (1654), et des comédies (Le Dépit amoureux, 1656).
De retour à Paris au bout de douze années, Molière, après avoir obtenu la protection du frère du roi, joue devant le jeune Louis XIV. Le roi apprécie ses comédies et lui accorde sa protection, en lui offrant de partager la salle de théâtre parisienne du Petit-Bourbon avec les comédiens-italiens, puis d’occuper, à partir de 1661, celle du Palais-Royal. En 1659, Molière connaît son premier grand succès avec Les Précieuses ridicules. Il propose ensuite régulièrement de nouvelles pièces toujours très bien accueillies, jusqu’à L’École des femmes en 1662 qui est jugée contraire à la morale et aux bonnes mœurs. Deux ans plus tard, c’est au tour de Tartuffe, qui dénonce l’hypocrisie de certains religieux, les faux dévots (qui utilisent la religion pour[...]
La comédie réinventée
En un peu plus de vingt-cinq ans de carrière, Molière - écrivain, mais aussi acteur de talent - est parvenu à donner une dimension nouvelle à la comédie en France. Il a écrit tour à tour des farces, des comédies-ballets et de « grandes comédies ». Molière a puisé son inspiration tant chez les écrivains latins (Plaute, Térence), que dans la tradition populaire, dans la commedia dell’arte italienne, qui fait une large place à l’improvisation, ou encore dans l’observation des mœurs et des caractères de son temps. S’il est parvenu à séduire le public et s’il continue de nous émouvoir et de nous faire rire, c’est grâce à l’invention d’un comique simple et efficace qui repose notamment sur :
- des intrigues traditionnelles (un mariage contrarié comme dans L’Avare ou Le Bourgeois gentilhomme) ;
- des oppositions de caractères (le couple maître et valet dans Dom Juan ; ou Alceste et Philinte dans Le Misanthrope) ;
- la peinture de personnages types (vieillard amoureux, mari jaloux, servante rusée) ou de contemporains tournés en ridicule (médecin ignorant, fausse savante, religieux hypocrite, bourgeois prétentieux) ;
- d’amusants effets de scène, jouant sur les quiproquos, ou de langage comme la répétition par Géronte de la phrase « Que diable allait-il faire dans cette galère » (Les Fouberies de Scapin, oule jargon des médecins dans Le Malade imaginaire.
Molière n’hésite pas à exploiter les ressources de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter