Satire et caricature
© A. Abrignani/ Shutterstock
Le roman satirique se caractérise par sa volonté de dénoncer et de corriger,[...]
Satire et parodie
L’origine de la satire (le latin satura désigne une œuvre en vers, comme chez Juvénal) l’orienterait plutôt du côté de la poésie et de la comédie. Pourtant, l’Antiquité romaine nous a laissé un chef d’œuvre dans le domaine romanesque : le Satiricon de Pétrone (1er siècle) est une succession d’aventures fourmillant de portraits vigoureux et d’événements cocasses qui décrivent les vices de l’époque.
Au Moyen Âge, la satire narrative se retrouve dans un ouvrage anonyme, leRoman de Renart (XIIe siècle-début XIIIe siècle). Ce « roman » écrit en vers met aux prises le goupil (Renart) et le loup (Ysengrin) ; il souhaite provoquer le rire en parodiant les valeurs courtoises (galanterie, combats, rivalités…) et en visant des cibles traditionnelles (seigneurs, paysans, religieux, femmes). Vers la même époque, les fabliaux ou les contes, avec légèreté et parfois grossièreté, exploitent les mêmes thèmes.
Mais le vrai fondateur du roman satirique en France est François Rabelais[...]
Un art de décrire
Avec l’affirmation de la bourgeoisie, l’inspiration satirique va trouver au XIXe siècle une nouvelle source d’inspiration. Dans Illusions perdues ou Splendeurs et misères des courtisanes, Honoré de Balzac multiplie les portraits satiriques. Stendhal, dont l’ironie un peu détachée constitue une des armes favorites, se moque des fantoches de la cour de Parme (La Chartreuse de Parme), comme des bourgeois ou des militaires de Nancy (Lucien Leuwen). Dans ses romans, Gustave Flaubert, le plus redoutable des satiristes, décrit un apothicaire ridicule et un séducteur pathétique (Madame Bovary), un jeune homme indécis fasciné par l’échec ou des révolutionnaires[...]
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