Jean de La Fontaine fut un écrivain et poète français du XVIIe siècle. Sa célébrité repose essentiellement sur ses fables, un genre littéraire venu de l’Antiquité et dont il a renouvelé la forme. Dans ces courts récits écrits[...]
Une vie entre la Champagne et Paris
Jean de La Fontaine naît à Château-Thierry en Champagne (dans l’actuel département de l’Aisne) le 8 juillet 1621, un an avant Molière. Il commence ses études dans sa ville natale avant de les poursuivre à Paris, à la faculté de droit, puis au sein de la congrégation religieuse de l’Oratoire en vue de devenir prêtre. En 1642, il quitte les Oratoriens, reprend ses études de droit et côtoie les milieux littéraires. Après son mariage, il achète une charge de maître des Eaux et Forêts, reprenant la profession de son père. Il commence également à écrire des poèmes, ce qui lui vaut la protection du surintendant des Finances de Louis XIV Nicolas Fouquet. Ce personnage politique très puissant, jusqu’à sa disgrâce en 1661, est un ami des arts et des lettres. La Fontaine est également proche de la duchesse d’Orléans, veuve du frère du roi.
En 1667, La Fontaine fait paraître, un premier recueil de Conteset Nouvellesen vers, qui raconte les aventures amoureuses et sexuelles de personnages, puis, l’année[...]
Instruire en amusant
La Fontaine a écrit de grands poèmes (Adonis, Le Songe de Vaux, Les Amours de Psyché et de Cupidon), mais ce sont les Contes, légers, érotiques, toujours plaisants, et surtout les Fables qui l’ont rendu célèbre. Le poète choisit comme modèles le Grec Ésope (VII-VIe siècle av. J.-C.) et le fabuliste latin Phèdre (Ier siècle). Mais il emprunte également à de plus lointains récits issus de la Mésopotamie ou de l’Inde, et à des auteurs français ou étrangers du Moyen Âge et de la Renaissance. Il remet ainsi au goût du jour un genre délaissé, voire méprisé.
Les fables sont écrites en vers de longueur variée et se présentent en deux parties : un petit récit divertissant mettant en scène principalement des animaux (avec parfois un dialogue) ; une morale exprimée dans une formule placée en début ou en fin de poème. Certaines sont devenues des proverbes : « La raison du plus fort est toujours la meilleure » (Le Loup et l’Agneau), « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » (Le Lièvre et la Tortue), ou encore « On a souvent besoin d’un plus petit que soi » (Le Lion et le Rat), « Tel est pris qui croyait prendre » (Le Rat et l’Huître).
Chez La Fontaine, la morale de la fable est d’une grande poésie reposant sur la variété des tons, un vocabulaire riche et imagé (tantôt noble, tantôt familier ou technique), une grande diversité des vers employés (alexandrin, octosyllabes…) et un humour subtil. Sous le masque des animaux, on devine les hommes dont le fabuliste dénonce les travers, comme il le dit lui-même dans sa Dédicace au Dauphin(le fils de Louis XIV) qui introduit le premier livre de ses Fables : « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes ». Les contemporains de La Fontaine ne s’y sont pas trompés, et ils ont reconnu dans ses poèmes une peinture du règne de Louis XIV, une satire des usages et des abus de la Cour et même du roi (La Cour du Lion) ainsi que de certains comportements[...]
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