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RECONVERSION ÉCONOMIQUE

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Kiel, Allemagne - crédits : Peter Schickert/ imageBroker/ Age Fotostock

Kiel, Allemagne

La reconversion économique est le processus de transformation par lequel un espace en crise est redynamisé par l’implantation de nouvelles activités.[...]

Les causes de la reconversion

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, de nombreux espaces productifs à dominante industrielle ont connu des difficultés. Les transformations technologiques telles que la robotisation et l’automatisation des moyens de production ont provoqué la fermeture de nombreuses usines issues de la première révolution industrielle. Dans le contexte de la mondialisation, le développement du libre-échange, la division internationale du travail et les progrès du transport des marchandises (avec la généralisation de la conteneurisation dans les années 1960) ont favorisé les délocalisations de sites de production vers les pays émergents et en développement, où la main-d’œuvre coûte moins cher. Les crises économiques et financières d’échelle internationale comme celle de 2008 en sont également une des causes.

Ainsi, d’anciennes régions industrielles sont laissées à l’abandon et deviennent des « friches[...]

La reconversion pour redynamiser un espace productif

Dès les années 1950, les États appliquent une nouvelle politique économique dans ces régions sinistrées. Plutôt que de financer coûte que coûte une activité industrielle peu ou plus rentable, la stratégie consiste à investir dans de nouvelles activités, qu’elles soient industrielles ou qu’elles relèvent d’autres secteurs productifs, en particulier les activités de services.

En France, dès 1982, les lois de décentralisation prévoient une prime d’aménagement du territoire (PAT) pour les entreprises créant de nouvelles activités dans les régions sinistrées. En 1984, une politique dite des « pôles de conversion » est adoptée. Soutenus par l’État français mais aussi par l’Union européenne, des projets créant les conditions favorables d’une reconversion sont soutenus dans quinze espaces touchés par le recul de l’activité économique. Ces espaces sont des zones portuaires, des bassins miniers, des régions d’industrie lourde ou des zones où il reste peu d’emplois. La majorité des politiques menées n’ont pas vraiment permis d’atténuer le taux[...]

La tertiarisation des espaces en reconversion

On assiste plus généralement à une tertiarisation de ces espaces en reconversion. En effet, les friches existantes sont le plus souvent industrielles et leur localisation proche des bassins miniers ou au cœur des grands centres urbains permet rarement l’implantation d’une nouvelle activité industrielle compétitive ou compatible avec les nouvelles dynamiques urbaines. Ainsi, les vastes bâtiments laissés à l’abandon sont réhabilités pour d’autres fonctions : locaux commerciaux, incubateurs et pépinières d’entreprises, lieux culturels... Ils peuvent même devenir des résidences, comme les docks (entrepôts portuaires) de Londres qui ont été transformés en vastes appartements pour les classes sociales[...]

Reconversion et réhabilitation

Pour aménager les friches industrielles au cœur des villes, le choix des pouvoirs locaux est parfois celui de la rénovation, qui consiste à détruire l’existant pour construire des bâtiments neufs, afin de reprendre possession d’espaces nécessaires à l’expansion urbaine. Sur l’île de Nantes, l’ancien site des chantiers navals accueille de nombreux immeubles résidentiels, des bureaux et des équipements publics. À Lyon, le quartier de la confluence du Rhône et de la Saône a été rénové dans le même esprit, après la disparition des activités liées au transport fluvial. Dans ces deux villes, les rives sont devenues des lieux révélateurs du phénomène de la gentrification des pôles urbains (arrivée de populations plus aisées après la rénovation d’un quartier).

Le principe de la réhabilitation, quant à lui, consiste à rénover sans détruire, en s’appuyant sur une architecture existante mise[...]

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Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis. RECONVERSION ÉCONOMIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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