La réhabilitation urbaine et la rénovation urbaine sont des modes d’aménagement du territoire qui consistent à transformer un quartier ou une ville pour mieux répondre aux besoins[...]
Objectifs des projets de réhabilitation et de rénovation urbaines
Différents types de problèmes peuvent rendre nécessaire la réhabilitation ou la rénovation d’une ville ou d’un quartier. Les motivations de tels projets sont principalement sociales, économiques et environnementales.
Souvent, les constructions se détériorent à cause d’un entretien insuffisant, notamment les immeubles d’habitation. Parfois, des activités commerciales ou industrielles disparaissent et laissent des terrains en friche. Dans les villes dont la population augmente, les réseaux de transports en commun doivent aussi être régulièrement rénovés ou agrandis, ainsi que les équipements de santé ou d’enseignement. Face à ces situations, les communes doivent prendre des mesures pour assurer le dynamisme de leurs territoires. Par exemple, elles peuvent chercher à rendre attractifs des centres-villes qui perdent leurs activités et commerces, et même leurs habitants, malgré les fonctions de commandement qu’ils possèdent. La réhabilitation urbaine participe également à la protection du patrimoine ancien de certains centres-villes. Le Vieux-Tours, par exemple, a été rénové et réhabilité dès les années 1960. Des bâtiments datant du Moyen Âge et de la Renaissance sont ainsi mis en valeur, ce qui renforce l’activité touristique et dynamise le commerce. Plus fréquemment, les villes ont besoin de repenser l’organisation de certains quartiers[...]
La politique de la ville : un enjeu national
En France, la nécessité de déterminer une politique de la ville est devenue particulièrement urgente lorsque les problèmes d’urbanisme se sont traduits par des mouvements sociaux. Dans les années 1980, une succession d’émeutes urbaines révèlent le mal-être des habitants de certaines banlieues, minées par le chômage, l’isolement culturel, la délinquance... Le plus souvent, ces quartiers sont composés de grands ensembles (barres d’immeubles) construits au cours des années 1950 et 1960 pour loger la classe moyenne issue de la croissance démographique et économique des Trente Glorieuses. Mais ils ont fini par concentrer des populations en difficulté, en raison de leur dégradation et du départ des habitants les plus aisés qui assuraient, à l’origine, une certaine mixité sociale. De nombreuses opérations de réhabilitation et de rénovation urbaines paraissent alors indispensables, voire urgentes, pour améliorer les conditions de vie dans ces quartiers.
Au début des années 1990, les Grands projets urbains (GPU) concentrent l’action publique sur treize sites particulièrement dégradés (dont les quartiers nord de Marseille, le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie, les friches industrielles de La Plaine Saint-Denis, Roubaix-Tourcoing, Dreux...). Le souci premier est alors d’assurer la mixité de l’habitat (autrement dit d’empêcher la ségrégation sociospatiale) et de réguler la pression foncière (c’est-à-dire l’augmentation du prix du terrain).
En 1999, un Comité interministériel des villes (CIV) introduit[...]
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