Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine, de J.-L. David
S. Vilder/ Prisma/ Age Fotostock
Le premier Empire ou Empire français est le régime politique qui succède au Consulat, entre 1804 et 1815. Napoléon[...]
La naissance d’un régime personnel
À la suite du coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), le Consulat est instauré. La Première République est toujours en place mais le pouvoir des trois consuls limite désormais celui des assemblées. La fin des guerres révolutionnaires permet d’engager des réformes ambitieuses (économiques, juridiques, religieuses, militaires, etc.) pour définir un nouvel ordre social. Ces réformes se poursuivront sous l’Empire. Napoléon Bonaparte s’impose comme le personnage central du régime : il concentre les principaux pouvoirs en tant que premier consul, puis il est nommé consul à vie en 1802.
Le 18 mai 1804,[...]
Un empire autoritaire et centralisé
Napoléon Ier met en place un empire qui se montre de plus en plus autoritaire. Les assemblées législatives, représentant le peuple français, n’ont plus aucune indépendance vis-à-vis de l’Empereur. En effet, ce dernier nomme désormais les conseillers d’État qui élaborent la loi et les sénateurs qui l’approuvent. Toutefois, Napoléon Ier s’entoure de ministres pour le conseiller et appliquer ses décisions. L’autoritarisme du régime passe par une surveillance étroite des opposants, confiée à Joseph Fouché, ministre de la Police. Les arrestations et emprisonnements arbitraires sont fréquents, visant à décourager toute contestation.
L’Empire napoléonien à son apogée en 1811-1812
Encyclopædia Universalis France
Joseph Fouché
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Dans chaque département, un préfet disposant de larges pouvoirs est nommé par l’Empereur pour le représenter. Il a pour fonction de maintenir l’ordre et de faire respecter la loi. Chef de l’administration départementale, il nomme les conseils municipaux et les fonctionnaires.
Pour faire régner son ordre, l’Empire s’efforce aussi d’encadrer les[...]
Une société nouvelle et prospère
L’Empire se veut, au moins à ses débuts, l’héritier de la Révolution française et de la Première République. Le droit seigneurial est aboli dans les territoires conquis par l’armée française. Les Codes napoléoniens, dont le Code civil (1804), y sont imposés, rendant en théorie tous les citoyens égaux devant la loi. Cet acquis de la Révolution est à nuancer, car le régime napoléonien transgresse en pratique le principe d’égalité, en rétablissant l’esclavage dans les colonies françaises dès 1802, et en reconstituant une organisation sociale fortement hiérarchisée.
La Légion d’honneur, créée dès 1802 sous la forme d’un ordre de « chevalerie », distingue les hommes dévoués à l’Empire, en premier lieu les officiers de l’armée. Peu après, une noblesse d’Empire est fondée. Les généraux et les maréchaux d’Empire deviennent ducs ou princes. Bientôt, l’attribution d’un titre de noblesse accompagne l’accès à toute fonction officielle dans l’administration, dans l’armée ou dans l’Église catholique. Une véritable cour est organisée autour du souverain aux châteaux des Tuileries, de Saint-Cloud et de Fontainebleau, où l’étiquette est rigide et les fêtes grandioses. Et Napoléon Ier n’hésite pas à placer des membres de sa famille à la tête des pays soumis : son frère aîné Joseph sur les trônes des royaumes de Naples et d’Espagne, son frère Louis comme roi de Hollande, son frère Jérôme comme roi de Westphalie…
Durant le premier Empire, la population française augmente, et ce malgré les guerres. Cet accroissement est dû notamment à une élévation du niveau de vie et à une période climatique clémente assurant de bonnes récoltes. L’économie française se développe,[...]
Un régime propice au sentiment national
Bataille de Trafalgar
Universal History Archive/ Universal Images Group/ Getty Images
Le pouvoir de Napoléon Ier repose sur sa popularité, savamment mise en scène, confortée par le prestige et les victoires de la Grande Armée (nom donné à l’armée napoléonienne). En effet, à la suite du long cycle des guerres révolutionnaires, la guerre reprend dès 1803 contre les États d’Europe coalisés, que la puissance française inquiète. De 1804 à 1815, le pays doit notamment affronter la Grande-Bretagne, l’Autriche, la Russie, la Prusse, l’Espagne. La Grande Armée, qui compte des centaines de milliers d’hommes, bat successivement tous ses ennemis. Les guerres napoléoniennes paraissent glorieuses, avec nombre de victoires comme Austerlitz (1805), mais elles ensanglantent l’Europe, faisant plusieurs millions de morts. À son apogée, en 1811, l’Empire compte 130 départements et plus de 44 millions de sujets. Certains acquis de la Révolution sont certes exportés dans les pays conquis ou soumis, mais l’occupation française a surtout pour effet d’y provoquer la naissance de sentiments nationaux. Ainsi, en Espagne, la résistance à l’occupation française nécessite l’intervention d’une grande partie des forces militaires impériales à partir de 1808. Napoléon connaît d’autres[...]
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