Stendhal fut un écrivain français du XIXe siècle, proche du romantisme. Il fut l’auteur d’essais, d’écrits intimes et surtout de romans novateurs, tels Le Rouge et le Noir ou La Chartreuse de Parme, construits autour[...]
Un écrivain touche-à-tout
Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle, naît le 23 janvier 1783 dans une famille bourgeoise de Grenoble (Isère), une ville provinciale qu’il assure détester : « Tout ce qui est bas et plat dans le genre bourgeois me rappelle Grenoble. » Très affecté par le décès de sa mère quand il a sept ans, il se révolte contre son père, jugé conservateur, auquel il préfère son grand-père maternel, un médecin ouvert aux idées humanistes et qui lui fait découvrir la littérature. C’est aussi depuis la maison de son grand-père qu’il suit avec passion les événements de la Révolution française qui se déroulent à Grenoble.
Après de solides études dans sa ville natale, le jeune homme se rend à Paris en 1799, au lendemain du coup d’État du 18-Brumaire et de la prise du pouvoir par Napoléon Bonaparte. Stendhal souhaite préparer l’examen d’entrée à l’École polytechnique. Rêvant de grandeur, il abandonne bientôt ce projet et peut, grâce à son cousin Pierre Daru, occuper des postes administratifs au ministère de la Guerre avant de suivre l’armée de Bonaparte en 1800, lors de la seconde campagne d’Italie. Il va se prendre de passion pour ce pays - et plus particulièrement pour la Lombardie et sa capitale, Milan - qui tient dans son œuvre, avec l’amour de l’opéra italien, une place centrale.
En 1806-1809, Stendhal participe aux campagnes napoléoniennes comme adjoint provisoire aux commissaires des guerres. Nommé auditeur au Conseil d’État en 1810, il commence à écrire des textes autobiographiques avant de se joindre avec courage à la campagne de Russie en 1812. Après la chute de l’Empire et la restauration de la monarchie, il retourne à Milan. L’Italie lui fournit le sujet[...]
Ironie et passion
Stendhal, dont l’œuvre et la vie sont tournées, comme il l’écrit, vers « la chasse au bonheur », occupe une place singulière dans l’histoire de la littérature française. Lui-même se qualifie d’« égotiste », c’est-à-dire attaché à la connaissance de soi. Une part importante de son œuvre relève de l’autobiographie et renouvelle profondément l’art de l’autoportrait : dans ces textes, le moi de l’auteur aime se dissimuler, comme l’atteste le recours à de multiples pseudonymes. Une autre partie de sa production - ses essais sur l’art ou ses récits de voyage, tant en Italie qu’en France - est constituée de textes de circonstances ou de compilations écrites avec une grande liberté de ton.
Quant à ses grands romans consacrés à des héros remarquables, ils sont teintés d’ironie et ressemblent à des revanches sur une existence insatisfaite, marquée par les ambitions contrariées et les déceptions amoureuses. Ses personnages, des hommes jeunes, sont des « âmes d’élite » qui ne peuvent s’accommoder d’une société étouffante :
- celle de la Restauration, dans laquelle évolue Julien Sorel, l’ancien fils d’ouvrier devenu séminariste, qui aspire par tous les moyens à changer de condition (Le Rouge et le Noir) ;
- celle de la monarchie de Juillet, où Lucien Leuwen, polytechnicien et fils de banquier, tente de conserver son attachement à des valeurs élevées[...]
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