Le réalisme est un courant littéraire et artistique qui se développa vers le milieu du XIXe siècle. Il se fixe comme objectif de représenter le monde et la nature d’une manière fidèle, en se fondant sur le réel (du latin realis) et en refusant l’idéalisation. Le réalisme correspond donc à un besoin de vérité. Il s’oppose à la tendance qui souhaite embellir la réalité ou la montrer de façon abstraite et flatteuse.
Cette conception artistique exista à diverses époques, mais elle s’imposa à partir de la révolution de 1848. Elle fut favorisée par les mutations industrielles et les bouleversements sociaux qui s’ensuivirent, ainsi que par le développement des sciences, et modifia le regard qu’on portait sur le monde. La politique autoritaire et conservatrice menée par Louis-Napoléon Bonaparte, d’abord président de la République, puis empereur après le 2 décembre 1851, contribua également à l’émergence d’un art soucieux de promouvoir le peuple et les oubliés.
Le mot « réalisme » aurait été choisi en signe de défi par le peintre Gustave Courbet, dont les tableaux s’étaient vu reprocher, dans un journal de l’époque, de permettre l’irruption « du réalisme dans l’art ». En 1855, quand le même Courbet organisa une exposition, il décida de lui donner comme titre Du réalisme. Deux auteurs, Champfleury et Edmond Duranty, se sont faits les théoriciens du mouvement en publiant divers essais et articles destinés à définir ses grandes orientations. Deux romanciers semblent avoir préparé le réalisme : Stendhal, qui place en épigraphe de son roman Le Rouge et le Noir l’injonction : « La vérité, l’âpre vérité » ; Balzac, qui a souhaité, dans les volumes de La Comédie humaine, brosser « le tableau exact des mœurs ».
L’esthétique réaliste entend prendre[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter