On parle de « roman philosophique » à propos d’une œuvre qui souhaite introduire dans ses pages des réflexions, parfois inspirées d’une philosophie précise, qui s’interrogent ou prennent position sur des grands problèmes, tels que la marche de la société,[...]
Le modèle utopique
Par leur portée satirique et leur vocation conceptuelle, les récits utopiques de Thomas More ou de Tommaso Campanella peuvent être considérés comme un premier modèle de « roman philosophique ». Pour dissimuler le message politique ou philosophique, des romanciers vont intégrer ce modèle dans une véritable fiction littéraire, comme François Rabelais dans son Gargantua, Fénelon dans Les Aventures de Télémaque, Jonathan Swift dans Les Voyages de Gulliver, ou encore Voltaire[...]
Questionner le monde
Au XXe siècle, Honoré de Balzac a été séduit par l’idée de roman philosophique. Une section de La Comédie humaine porte en effet pour titre « Études philosophiques » ; on y retrouve des nouvelles (L’Élixir de longue vie ; Le Chef d’œuvre inconnu),mais aussi des romans, comme Louis Lambert, La Peau de Chagrin ou La Recherche de l’absolu. La volonté didactique est la même chez Victor Hugo, dans son œuvre militante de forme romanesque, Les Derniers Jours d’un condamné, et dans des romans de la maturité, comme Les Misérablesou Les Travailleurs de la mer. Bien que prioritairement centré sur les problèmes sociaux, le roman naturaliste s’intéresse également à des questions philosophiques. On le voit avec Émile Zola, qui transpose dans ses romans le sujet scientifique de l’hérédité.
Au XXe siècle, après la fin de la Première Guerre mondiale, le roman entre dans une ère de questionnement philosophique. C’est le cas de l’écrivain tchèque Franz Kafka (Le Procès) et d’autres romanciers d’expression allemande,[...]
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