On appelle utopie une œuvre littéraire qui décrit un pays imaginaire censé fournir un modèle à nos sociétés. Le mot est emprunté à un livre de l’humaniste anglais Thomas More, publié en 1516, et signifie littéralement « pays de nulle part ».
Dans l’Antiquité, des textes dessinent déjà les contours d’une cité idéale (chez Platon, par exemple, dans La République et Les Lois) ou bien imaginent des lieux où règnent l’abondance et le bonheur (chez les poètes Hésiode, Ovide, Virgile).
Dès la Renaissance, divers auteurs proposent des descriptions utopiques, en totalité ou en partie, dans leurs œuvres. C’est le cas de Rabelais avec l’abbaye de Thélème (Gargantua), de Tommaso Campanella (La Cité du Soleil) ou de Francis Bacon (La Nouvelle Atlantide). À partir de la fin du XVIIe siècle, les écrivains décrivent dans leurs livres des pays fantaisistes (Les Empires de la Lune et du Soleil de Cyrano de Bergerac, les divers lieux visités par le Gulliver de Jonathan Swift). Ils nous transportent dans des républiques à l’organisation exemplaire (Les Aventures deTélémaque de Fénelon), dans des territoires restés proches de la vie naturelle (Supplément au voyage de Bougainville de Diderot) ou dotés d’une richesse trompeuse (l’Eldorado dans Candide de Voltaire). Le message, qu’il soit grave ou amusant, se veut alors critique. Au XIXe siècle, on voit se multiplier les projets utopiques que les auteurs rêvent de voir se réaliser (les utopies « socialistes » de Saint-Simon, Charles Fourier, Étienne Cabet).
Enfin, le XXe siècle invente l’utopie négative, ou « anti-utopie », dans laquelle le monde décrit est cauchemardesque, comme dans les ouvrages d’Aldous Huxley (Le Meilleur des mondes) ou de George Orwell ([...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter