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Harpagon, l’avarice personnifiée

Ce document est lié à l'article «  MOLIÈRE (1622-1673)  ».

Harpagon, appartient à cette catégorie de personnages qui sont passés à la postérité. Molière a trouvé dans La Marmite, de Plaute, le modèle de son avare.

Colérique, violent, obstiné, Harpagon est, au dire de son valet, « de tous les humains l'humain le moins humain, le mortel de tous les mortels le plus dur et le plus serré ». Il ne trahit jamais ce jugement dans ses attitudes, que ce soit avec ses enfants ou avec sa jeune maîtresse. Voué à une mort prochaine par ceux-ci, il se croit éternel et se réjouit à l'idée de leur survivre. Ne cherchant que son propre intérêt, il veut donner sa fille « sans dot » au seigneur Anselme, « qui n'a pas plus de 50 ans et dont on vante les grands biens », et son fils à une veuve, fortunée bien entendu. Pour sa part, il se réserve Mariane que le malheur a mise à sa merci et qu'il vole à Cléante, son fils. Cette convoitise libidineuse pour une jeune fille de 20 ans est encore une forme d'avarice. Rival de son fils, il usurpe sa place : dans sa volonté de détruire, de sacrifier l'avenir au passé, la jeunesse à sa sénilité. Il s'escrime à immobiliser la vie comme son or.

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Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. Harpagon, l’avarice personnifiée [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )