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MAROC

  • Écrit par
Nom officiel

Royaume du Maroc (MA)

Chef de l'État

Le roi Mohammed VI (depuis le 23 juillet 1999)

Chef du gouvernement

Aziz Akhannouch (depuis le 7 octobre 2021)

Capitale

Rabat

Langues officielles

Arabe, tamazight (langue berbère) 2

  • Selon les amendements à la Constitution adoptés par référendum en juillet 2011
Unité monétaire

Dirham marocain (MAD)

Population (estim.) 36 769 000 (2024)
Superficie 417 000 km²

Article modifié le

Maroc : carte de situation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Maroc : carte de situation

Le Maroc est un pays d’Afrique du Nord, il fait partie du Maghreb. En arabe, on l’appelle Al-Maghrib, qui signifie « le Couchant ». Son régime politique est[...]

Géographie du Maroc

Des frontières contestées

Le Maroc est délimité par la mer Méditerranée au nord et par l’océan Atlantique à l’ouest. Ces deux ensembles maritimes communiquent par le détroit de Gibraltar, au nord duquel se trouve l’Espagne. Celle-ci possède deux enclaves sur la côte nord du pays : les villes de Ceuta et Melilla. À l’est, le Maroc est voisin de l’Algérie, avec laquelle il partage sa plus longue frontière terrestre. Depuis 1994, cette frontière[...]

Des paysages et des climats variés

Plateau de l'Oukaïmeden, Maroc - crédits : A.Garozzo/ De Agostini/ Getty Images

Plateau de l'Oukaïmeden, Maroc

Le Maroc est traversé du nord au sud par l’Atlas, une chaîne de montagnes composée de trois massifs : le Moyen Atlas, le Haut Atlas et l’Anti-Atlas. Le djebel Toubkal (4 167 m, dans le Haut Atlas) est le point culminant du pays et de l’Afrique au nord du Sahara. Le long de la côte méditerranéenne s’étend la région du Rif (qui s’élève jusqu’à 2 450 m). Le reste du pays est principalement composé de plaines (le Gharb et la Chaouia à l’ouest, le Tafilalet saharien à l’est). Ce relief dessine deux grands axes de circulation : d’est en ouest entre Oujda et Rabat, en passant par Taza, Fès et Meknès ; et du nord au sud, le long du littoral atlantique, de Tanger à Agadir, par Rabat et Casablanca.

Le climat de la partie nord du pays est méditerranéen, avec[...]

Une transition démographique presque achevée

Le Maroc est le onzième pays le plus peuplé d’Afrique. Sa population est en constante augmentation : elle a triplé depuis le moment de l’indépendance, en 1956, où elle n’excédait pas les 11 millions d’habitants. Dans le cadre d’une transition démographique rapide, le taux de fécondité a fortement baissé depuis les années 1960 (où il dépassait 7 enfants par femme). L’espérance de vie progresse : de moins de 45 ans à l’indépendance, elle est de 75 ans aujourd’hui, ce qui fait du pays l’un des moins jeunes du continent africain, même si 40 % des habitants environ avaient moins de 25 ans en 2020.

Port de Tanger, Maroc - crédits : Mike McBey/ Flickr ; CC BY 2.0

Port de Tanger, Maroc

La population n’est pas répartie de façon homogène sur le territoire. Casablanca et Tanger, sur le littoral atlantique, sont les villes les plus peuplées au début des années 2020, suivies de Fès, Marrakech et Meknès, qui se situent à l’intérieur des terres. Le Maroc a longtemps été un pays très rural. Ses habitants[...]

Culture et religion

Le Maroc est un pays aux influences culturelles diverses, notamment arabes et berbères. La richesse de la culture marocaine et de ses traditions fait la fierté d’une grande partie de la population, que ce soit dans le domaine culinaire, de l’artisanat ou des arts (comme la musique traditionnelle). Le sentiment national est très ancré au Maroc, autour d’une identité collective, de symboles (comme le drapeau), de la monarchie, ou de causes communes, telle la marocanité du Sahara occidental.

La Constitution de 2011 définit l’arabe et l’amazighe (le berbère) comme langues officielles. Si l’arabe classique est utilisé dans les administrations ou encore dans les médias, au quotidien c’est surtout l’arabe marocain (darija) qui est pratiqué. Quatre Marocains sur dix sont berbérophones, principalement dans les régions de l’est du Rif, le Moyen et le Haut Atlas, et le Sud. Le français n’a pas le statut de langue officielle, mais est parlé par un tiers de la population, avec d’importantes variations selon la classe sociale. Autre[...]

Activité économique du Maroc

Le Maroc connaît une croissance économique continue depuis la fin des années 1990 (si l’on excepte une récession lors de la pandémie de Covid-19). En 2022, son produit intérieur brut (PIB) était de 140 milliards de dollars, ce qui plaçait le Maroc parmi les cinq pays les plus riches du continent africain. Mais l’économie marocaine est marquée par de[...]

L’importance du secteur primaire

Le Maroc a longtemps été un pays très agricole. Au début des années 2020, l’agriculture représente moins de 15 % de son PIB, alors qu’elle emploie encore 40 % des actifs. La différence entre ces deux chiffres illustre la pauvreté du secteur, constitué de très nombreux petits propriétaires terriens. Après l’indépendance du pays, l’État a piloté une modernisation de l’agriculture, mais celle-ci est restée limitée. De grands barrages ont été construits pour faciliter l’irrigation des cultures et réduire les effets des sécheresses.

Marché aux moutons, Maroc - crédits : David Bathgate/ Corbis/ Getty Images

Marché aux moutons, Maroc

Les principales productions agricoles sont les céréales (blé, orge, maïs), mais aussi le riz, le coton et les légumineuses. Le pays[...]

Un secteur secondaire en progression

Un tiers du PIB marocain est issu du secteur secondaire, qui emploie un cinquième des actifs. Une partie de l’industrie, comme l’agroalimentaire et le textile, se fonde sur les matières premières du pays. Le Maroc est réputé pour son artisanat (tissage, cuir, bijoux...).[...]

Le secteur tertiaire et l’ouverture sur le monde

Le secteur tertiaire représente à peu près la moitié du PIB et plus de 45 % des emplois. De nombreux Marocains travaillent dans la vente, souvent dans de petites boutiques. Le pays exerce une importante activité financière et bancaire, à l’échelle du continent, particulièrement à Casablanca, capitale économique du royaume.

Le Maroc se caractérise par une forte ouverture économique sur le reste du monde. Il exporte des phosphates, des automobiles[...]

Histoire du Maroc

Le Maroc tel qu’il existe aujourd’hui est le résultat d’une longue histoire. Celle-ci est souvent résumée à une succession de dynasties qui[...]

Préhistoire et Antiquité

Les plus anciennes traces d’hominidés remontent à 650 000 ans. Des restes d’Homo sapiens âgés de 300 000 ans, les plus vieux mis au jour sur notre planète, ont été découverts en 2017 dans le sud du pays.

Durant l’Antiquité, les populations qui habitent le territoire actuel du Maroc, les ancêtres des Berbères, sont intégrées aux réseaux d’échanges et aux civilisations du bassin méditerranéen. Une présence phénicienne peut être identifiée dans le nord de la région à partir du [...]

Moyen Âge et période islamique

Au début du Ve siècle, alors que la puissance romaine s’effondre, le peuple germanique des Vandales s’empare de la région et y fonde un éphémère royaume. La région intègre ensuite l’Empire byzantin.

L’islamisation du Maroc

L’arrivée de l’islam au milieu du VIIe siècle et la conversion progressive des populations qui s’ensuit sont décisives, mais ne vont pas sans résistances. Aux VIIe et VIIIe siècles, les anciennes régions romaines puis byzantines passent sous le contrôle du califat omeyyade de Damas. L’islamisation correspond aussi à la venue de populations arabes, par vagues de migrations tout au long du Moyen Âge. Le début du Maroc proprement dit est souvent daté de la fin du VIIIe siècle, avec la fondation de l’émirat idrisside, du nom de la dynastie qui règne sur le nord-ouest de l’Afrique du Nord jusqu’au Xe siècle. D’autres entités politiques existent dans ce qui est aujourd’hui le sud du Maroc.

Les dynasties berbères

Mosquée de Tinmel, Maroc - crédits : Hicham Rachidi / Anadolu Agency/ AFP

Mosquée de Tinmel, Maroc

Au cours du Moyen Âge, plusieurs dynasties se succèdent. Leur emprise[...]

Les empires chérifiens de l’époque moderne

Les deux dernières dynasties de l’histoire du Maroc sont arabes et chérifiennes, c’est-à-dire que leurs sultans descendent, selon la tradition, du prophète Mohamed. Le nom le plus courant pour désigner le Maroc est alors « l’Empire chérifien ». La première de ces dynasties est celle des Saadiens. Originaires du sud du Maroc actuel, les Saadiens dominent, à partir du milieu du XVIe siècle, un vaste territoire qui va de Tombouctou (aujourd’hui au Mali) à Tanger, et qui s’arrête à l’est au niveau de l’Algérie actuelle. La dynastie des Alaouites leur succède au milieu du XVIIe siècle, par la conquête.[...]

Le temps du protectorat franco-espagnol et de la lutte pour l’indépendance

La pression coloniale européenne sur l’Afrique du Nord s’accroît au XIXe siècle. En 1830, les Français s’emparent d’Alger. Plusieurs défaites militaires face aux Français ou aux Espagnols dans la suite du siècle contraignent les souverains alaouites à réformer leur État. Le Maroc est l’un des derniers territoires à ne pas être colonisé sur le continent africain, mais il échoue finalement à repousser les Européens.

Le partage du Maroc, 1912 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le partage du Maroc, 1912

À la suite d’un incident diplomatique entre la France et l’Allemagne appelé « le coup d’Agadir », le sultan du Maroc signe en 1912 avec la France un traité de protectorat. L’Empire chérifien devient une possession coloniale, sous la forme d’un État protégé qui n’est pas intégré à la France (au contraire de l’Algérie, colonie considérée comme pleinement française). On parle d’« administration coloniale indirecte », pilotée par un résident général, dont le premier et le plus connu est le maréchal Lyautey. À l’issue d’une conquête longue et violente, la majeure partie du Maroc est dominée par les Français.  Le nord du pays revient cependant aux Espagnols. Ces derniers possèdent également des territoires qui sont pleinement des colonies dans le Sahara. Le protectorat franco-espagnol sur le Maroc dure de 1912 à 1956. Ce sont les Français, et secondairement les Espagnols, qui ont la main sur les grandes questions politiques,[...]

Le Maroc après l’indépendance

Une monarchie toute puissante

Après l’indépendance, la monarchie parvient à s’imposer comme l’acteur politique central, d’abord avec Mohammed V puis, à sa mort, avec son fils Hassan II (qui règne de 1961 à 1999). En 1957, le sultanat se mue en une royauté, et l’Empire chérifien devient le royaume du Maroc. Les premières années de l’indépendance sont marquées par un bras de fer entre le Palais et les partis nationalistes, en particulier l’Istiqlal. Une première Constitution est octroyée en 1962 par le Palais. Elle instaure une Assemblée nationale élue au suffrage universel, mais le roi compose le gouvernement à sa guise.[...]

Le Maroc et le monde

Du point de vue de la politique extérieure, le Maroc reste proche du camp occidental durant la guerre froide, notamment de la France et des États-Unis. Le pays mène aussi une politique en direction des autres pays africains.

En 1963, le Maroc et l’Algérie s’affrontent brièvement pour la définition de leur frontière commune durant la « guerre des Sables », qui se conclut par un statu quo. Le Maroc revendique la Mauritanie puis le Sahara occidental, lorsque l’Espagne entame la décolonisation de ce territoire. Hassan II organise alors en novembre 1975 la[...]

Montée des contestations et adaptations du régime

Dans les années 1970, les oppositions se renouvellent, avec notamment l’émergence de mouvements islamistes critiques de la monarchie. En réponse, l’islam d’État est renforcé (contrôle accru sur les fonctionnaires religieux et les mosquées). On assiste également à des mobilisations populaires, voire à des émeutes en raison de la grande pauvreté d’une partie de la population. Toutes ces mobilisations[...]

Vie politique et institutionnelle du Maroc

Une vie politique très contrôlée

La montée sur le trône du fils de Hassan II, Mohammed VI, en 1999, a permis une certaine ouverture démocratique, sous la forme d’une liberté d’expression plus importante, d’une reconnaissance de la culture berbère, ou encore d’une réforme du Code de la famille, accordant plus de droits aux femmes. Dans le même temps, le régime monarchique faisait face à de nouveaux défis, comme la menace djihadiste, ou la montée en puissance politique et sociale des forces islamistes. Si le régime n’a pas chuté en 2011, à l’inverse des pouvoirs tunisien et égyptien, la monarchie a été contrainte de faire des concessions et de proposer une nouvelle constitution dans le contexte des « printemps arabes » et du mouvement, spécifique au Maroc, dit « du 20-Février ». C’est la sixième Constitution depuis l’indépendance.

Le Maroc reste cependant un régime autoritaire. La monarchie a presque tous les pouvoirs et contrôle toutes les institutions. Elle est également un acteur majeur de l’économie marocaine,[...]

La monarchie au centre des institutions

Le Maroc est une monarchie constitutionnelle. Le roi est la pièce maîtresse du système politique marocain. Il gouverne et ne se contente pas de régner, comme c’est le cas pour les monarchies constitutionnelles européennes. Le pouvoir est fortement concentré autour du Palais, qui a la main sur plusieurs institutions régaliennes, comme la police, l’armée, ou les renseignements.

Le Parlement marocain, qui dispose du pouvoir législatif, est composé de deux chambres : la Chambre des représentants (élus pour cinq ans au suffrage universel direct) et la Chambre des conseillers (élus pour six ans au suffrage indirect, par des élus locaux).

Depuis[...]

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Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis. MAROC [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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