La frontière désigne la limite du territoire sur lequel un État exerce sa souveraineté. Elle est à la fois terrestre, maritime et aérienne.[...]
Les frontières et le droit international
Les frontières terrestres représentent environ 230 000 kilomètres à l’échelle planétaire. Elles s’appuient parfois sur des éléments naturels (fleuve, mer, ligne de crête d’une montagne). Sur les axes de communication transnationaux, elles sont matérialisées par des panneaux mais, hors de ces axes, elles sont souvent peu visibles dans le paysage, ce qui peut être source de contestation ou de fluctuation. Pour les États qui possèdent une façade maritime, la Convention des Nations unies sur le droit[...]
Les frontières, marqueurs de l’Histoire
De tout temps, les frontières ont été les marqueurs des rapports de forces passés ou actuels. Elles sont surveillées, sécurisées par l’État souverain qu’elles délimitent, elles sont même parfois fortifiées. Dans l’Antiquité, la Grande Muraille de Chine a protégé le vaste empire chinois contre les invasions des Barbares venus du Nord, pendant 1 400 ans. Dans l’Empire romain, le limes occupait la même fonction, avec des remparts gardés par des légions romaines disposées le long de la frontière, comme le mur d’Hadrien au nord de la province romaine de Bretagne (l’actuelle Grande-Bretagne).
Mais ces frontières peuvent aussi être attractives, car elles sont des points de passage pour les échanges commerciaux entre civilisations. Elles sont donc, de l’Antiquité au Moyen Âge, des régions de peuplement et de développement de cités. Strasbourg, par exemple, est d’abord un camp romain le long du limes, avant de devenir au Moyen Âge une ville frontière qui s’enrichit des douanes perçues le long du Rhin. Sa situation sur une zone frontière au cours d’une grande partie de l’histoire en fait même aujourd’hui une ville symbole de l’Union européenne, en accueillant l’une de ses principales institutions[...]
Des espaces convoités, objets de conflit
De nombreux États ont établi leurs frontières à la suite de guerres, de conquêtes, de négociations ou de traités avec les pays limitrophes. On peut citer la frontière franco-allemande, qui a fluctué entre la guerre de 1870 et le traité de Versailles de 1919 qui a mis fin à la Première Guerre mondiale.
Les frontières marquent parfois aussi l’opposition des systèmes politiques entre deux territoires contigus. Ainsi, pendant la Guerre froide, un long « rideau de fer », selon l’expression de Winston Churchill, coupe l’Europe en deux, de la mer Baltique à la mer Noire. Il sépare le bloc communiste, à l’Est, du bloc occidental capitaliste, à l’Ouest. La répression contre les populations qui tentent de passer la frontière y est très vive.
Le nombre des frontières n’a cessé de croître tout au long de l’histoire, en[...]
Frontières et mondialisation des échanges
Dans un contexte de mondialisation croissante, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) libéralise le commerce en préconisant la suppression des barrières douanières pour favoriser la libre circulation des marchandises. Les États se regroupent au sein d’organisations régionales de libre-échange, comme l’Union européenne (UE), l’ALENA, devenu ACEUM, en Amérique du Nord, ou l’ASEAN en Asie du Sud-Est. Avec la mondialisation, les marchandises, les capitaux tout comme l’information franchissent aujourd’hui aisément les frontières, et leurs flux ne cessent de s’intensifier.
Ces frontières, moins perméables aux flux humains, sont souvent indispensables aux acteurs de la mondialisation. Pour réaliser des profits, les firmes transnationales s’appuient sur les différences en matière de droit du travail, ou de cadre juridique et fiscal entre les États. Le long de la frontière États-Unis - Mexique, par exemple, se sont installées des usines de montage, appelées maquiladoras, qui assemblent des biens importés du côté mexicain destinés[...]
Frontières et migrations
Si les frontières s’effacent pour le transit des marchandises et des capitaux, elles se renforcent pour les hommes face aux afflux toujours plus importants de migrants. En effet, les États mettent en place des politiques migratoires de plus en plus restrictives. Il y a aujourd’hui près de 40 000 kilomètres de frontières fermées matériellement par des clôtures, des murs, des barbelés, ou par l’existence de no man’s land surveillés par la police ou l’armée. C’est le cas entre les États-Unis et le Mexique, l’Afrique du Sud et le Botswana,[...]
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