On appelle « migration » le fait de quitter son lieu de vie initial pour s’installer dans un autre. Les migrations se font à toutes les échelles, nationale ou transnationale. Elles existent depuis les premiers êtres humains et se sont développées avec la croissance démographique et l’amélioration[...]
Histoire des migrations humaines
Les migrations ont toujours occupé une place très importante[...]
Les premières migrations et l’occupation de nouveaux territoires
Les premiers hommes seraient apparus il y a plus de 2,5 millions d’années en Afrique. À partir de ce berceau de l’humanité, un certain nombre d’entre eux se sont déplacés vers les autres continents, surtout en suivant les variations climatiques. Ces premières migrations humaines s’échelonnent sur des centaines de millénaires.
Apparu il y a certainement 300 000 ans en Afrique, l’« homme moderne », Homo sapiens, migre à son[...]
Migrations et contacts entre les peuples durant l’Antiquité et le Moyen Âge
De l’Antiquité au Moyen Âge, les migrations sont liées le plus souvent aux relations entre les civilisations, qui peuvent être apaisées (alliance, commerce, échanges culturels) ou conflictuelles (guerres, conquêtes). Des empires se constituent, tels que l’Empire romain. Comme les Grecs avant eux, les Romains développent des relations avec leurs voisins qu’ils nomment « barbares ». Les Grecs combattent longuement les Perses d’Asie Mineure tout en maintenant des liens commerciaux étroits. Dès le IIe siècle avant J.-C., l’Empire romain tire profit des relations commerciales avec la Chine des Han, mettant en contact Occident et Orient par la Route de la soie. Dans le bassin méditerranéen, dès l’Antiquité, la civilisation grecque étend sa domination par la colonisation des régions littorales les plus propices à l’agriculture et pour développer les échanges commerciaux. Ainsi les Grecs fondent des cités en dehors de la Grèce, comme Massalia (Marseille) vers 600 avant J.-C. À la même époque, certains peuples migrent contre leur gré. La conquête du royaume de Juda par le roi Nabuchodonosor II provoque l’exil du peuple juif vers Babylone. C’est le début de la [...]
La première mondialisation
À la fin du XVe siècle, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb amorce une nouvelle vague de migrations vers les « nouveaux mondes ». Pendant toute l’époque moderne, des centaines de milliers de personnes venues d’Espagne et du Portugal, puis de France, d’Angleterre et des Pays-Bas migrent en Amérique pour coloniser ce continent. L’interdiction par Charles Quint en 1542 d’exploiter les Indiens d’Amérique comme esclaves conduit à une nouvelle forme de traite. Les Européens organisent un commerce triangulaire : jusqu’à l’abolition généralisée de la traite au XIXe siècle, près de 12 millions de personnes sont capturées en Afrique noire et embarquées vers le Brésil, les Caraïbes ou le sud des États-Unis actuels pour y être réduites[...]
Les conséquences de la révolution industrielle sur les migrations
Avec la révolution industrielle à partir de la fin du XVIIIe siècle, l’urbanisation et les nouveaux besoins de main-d’œuvre dans l’industrie accentuent les migrations des Européens.
Aux échelles régionale et nationale, les populations rurales quittent en nombre les campagnes pour s’installer dans les villes, répondant à la fois à l’appel de main-d’œuvre dans les usines et à la hausse du chômage liée à la mécanisation dans les campagnes. En France, l’exode rural dure des années 1850 jusqu’au milieu des années 1970.
À l’échelle mondiale, l’Amérique du Nord, qui apparaît comme une terre de libertés et d’opportunités professionnelles, attire au XIXe siècle énormément de migrants. Portés par l’espoir d’une vie meilleure ou la découverte d’un Eldorado, de nombreux paysans d’Europe embarquent pour l’Amérique. D’abord limités à la côte est, ces flux migratoires progressent rapidement vers l’intérieur du continent. Cette conquête de l’Ouest, qui débute avec[...]
L’intensification des migrations du XXe siècle à nos jours
Les progrès techniques initiés par les révolutions industrielles se poursuivent au XXe siècle. Ils permettent l’amélioration et la multiplication des transports, favorisent échanges et mobilités humaines, intensifiant la mondialisation. Les besoins de main-d’œuvre nés de la révolution industrielle conduisent à de vastes mouvements migratoires européens vers les bassins houillers et miniers, comme l’immigration polonaise ou italienne dans le nord de la France dès le début du XXe siècle.
Durant les Trente Glorieuses, les pays industrialisés d’Europe de l’Ouest continuent d’ouvrir leurs frontières pour accueillir la main-d’œuvre nécessaire à leur croissance économique. Venant du bassin méditerranéen, Italiens, Espagnols, Portugais, Maghrébins et Turcs alimentent les flux migratoires vers l’Europe de l’Ouest. La crise économique de 1973 due au choc pétrolier et la montée du chômage dans les pays d’accueil freinent brutalement ce type d’immigration. La France, par exemple, ferme ses frontières en interdisant l’immigration des [...]
Les migrations humaines à l’époque contemporaine
Les migrations se sont encore intensifiées et concernent aujourd’hui 3,5 % de la population mondiale. Si les migrations internationales représentent 281 millions de personnes en 2021 selon l’ONU, les migrations internes (à l’intérieur des États) sont[...]
Les causes des migrations
Les migrations peuvent avoir des causes multiples : espoir de trouver un travail et de meilleures conditions de vie (migrants économiques), insécurité ou instabilité dues à la dureté du régime politique ou aux conflits (réfugiés politiques), ou survenue de catastrophes naturelles (réfugiés climatiques).
Les migrations économiques
Les principaux flux migratoires aujourd’hui sont d’ordre économique. Plus de la moitié s’effectuent entre pays développés ou entre pays en développement, le plus souvent au sein d’un même continent, d’Amérique latine vers l’Amérique du Nord, de l’Europe orientale vers l’Europe occidentale, d’Asie vers le Moyen-Orient, par exemple. Entre les pays développés, l’attractivité d’un meilleur cadre de vie et d’un meilleur salaire peut conduire des populations diplômées à migrer vers des destinations comme la Silicon Valley en Californie (États-Unis) : on appelle ce phénomène la « fuite des cerveaux », brain drain en anglais.
À l’échelle nationale, que ce soit dans les pays pauvres ou dans les pays riches, les migrations sont liées au phénomène de la métropolisation. La concentration des activités économiques et des emplois rend les grandes villes attractives et celles-ci deviennent le but de nombreux flux migratoires. L’exode rural massif ne concerne plus que les « pays les moins avancés » (PMA) et les « pays en voie de développement » (PVD). Les paysans fuyant les famines et les difficultés économiques (liées par exemple à la surpopulation, à des phénomènes de désertification ou encore à la concentration des terres exploitables) tentent leur chance dans les villes, peuplant souvent les immenses bidonvilles qui s’étalent en périphérie des métropoles.
Conditions des migrations et conditions d’accueil
Les conditions des migrations
De nombreux pays érigent des frontières pratiquement infranchissables et strictement surveillées pour tenter de ralentir ou dissuader l’immigration. Aux portes de l’Union européenne (UE), la Hongrie, l’Espagne dans les enclaves de Ceuta et Melilla (situées au Maroc) ont ainsi érigé de hautes clôtures de barbelés. En Amérique du Nord, un mur de plus de 1 300 kilomètres, soit un tiers de la frontière, sépare les États-Unis du Mexique. Face à ces mesures, les candidats à l’immigration sont souvent contraints à la clandestinité. Ils se tournent vers des réseaux de passeurs qui contrôlent cette immigration[...]
Politiques migratoires et conditions d’accueil
Les politiques migratoires sont les moyens mis en œuvre par un État pour contrôler l’accès à son territoire. Elles varient en fonction des régimes politiques mais également des situations géopolitiques ou économiques des pays d’accueil.
Certains pays pratiquent une immigration sélective : États-Unis, Canada, Japon, Arabie Saoudite... Cela consiste à limiter le nombre de personnes entrant sur le territoire, et à les choisir en fonction de leur capacité à s’intégrer et de leurs qualifications professionnelles. Le modèle de l’immigration choisie est conçu dans l’intérêt du pays d’accueil, mais il peut bénéficier au pays d’origine quand celui-ci est moins développé, car les migrants envoient souvent de l’argent à leur famille pour améliorer leurs conditions de vie.
D’autres pays, qui connaissent un vieillissement de leur population, comme l’Allemagne, pratiquent une politique plus ouverte de leurs frontières. Ils accueillent des flux migratoires importants pour trouver de la main-d’œuvre et rajeunir leur population.
Dans les pays qui accueillent beaucoup d’immigrés, ceux-ci peuvent susciter des réactions de rejet de la part des populations locales. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de migrants illégaux (présents[...]
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