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ROME ANTIQUE

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L'Empire romain en 117 - crédits : © Encyclopædia Universalis France

L'Empire romain en 117

Petite bourgade de la péninsule italienne, Rome est devenue, en l’espace de quatre siècles, la capitale d’un immense empire s’étendant de l’Écosse à l’Arabie, des confins sahariens aux rives du Danube. Ce processus historique[...]

Rome : du village à la capitale de l’Empire

En quatre siècles à peine, la cité de Rome supplante ses rivales, étend son autorité sur l’ensemble de l’Italie, avant d’imposer sa complète domination sur le pourtour de la Méditerranée. Maintenue ensuite plus de quatre siècles et même étendue en Europe et[...]

Les origines de Rome : de la légende à l’histoire

Les origines de Rome font l’objet d’une légende rapportée par des sources tardives. Selon cette tradition, Rome est fondée en 753 av. J.-C. par Romulus, fils du dieu Mars et descendant par sa mère d’Énée, prince troyen venu s’installer en Italie après la destruction de sa ville par les Grecs.

L’archéologie confirme l’apparition d’une occupation dense du site au milieu du 8e siècle av. J.-C. Située dans le Latium (le pays des Latins), Rome est alors un ensemble de villages dispersés sur sept collines qui dominent un marécage de la plaine du Tibre. Elle est dirigée par des chefs latins ou sabins, entourés d’un conseil d’anciens (senes en latin), le Sénat. Grâce à sa situation géographique privilégiée, cette société agraire[...]

La fondation mythique de Rome

Fondation mythique de Rome - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Fondation mythique de Rome

Dès le 3e siècle av. J.-C., les Romains font remonter les origines de leur cité à la légende d’Énée, prince troyen fils d’Anchise et de la déesse Vénus. Le mythe est reformulé dans l’Énéide du poète Virgile. Fuyant la cité de Troie en flammes, Énée débarque dans le Latium après un long périple. Son fils Ascagne, appelé aussi Iule, devient roi d’Albe. Son descendant, Numitor, est renversé par son frère Amulius, qui ordonne la mort des jumeaux issus de l’union de sa[...]

Mainmise sur l’Italie

Buste de Brutus - crédits : AKG-images

Buste de Brutus

En 509 av. J.-C., Tarquin, dernier roi étrusque, est chassé. Les grandes familles imposent un nouveau régime : contre le risque de tyrannie ou de retour à la monarchie, le pouvoir suprême est confié à deux « magistrats », élus en même temps pour une année, les consuls. Ils doivent veiller aux intérêts de la res publica, la « chose publique », d’où vient le mot « république ».

Cette République n’est pas une démocratie : les patriciens (aristocrates membres du Sénat), qui prétendent descendre des compagnons de Romulus, occupent toutes les fonctions religieuses et politiques. Les nombreux citoyens exclus de ce système, les plébéiens, vont lutter pendant plus d’un siècle pour arracher des réformes, sans jamais obtenir (contrairement à la démocratie athénienne) l’égalité avec les patriciens : création du tribun de la plèbe chargé de défendre leurs intérêts en 494 av. J.-C. (d’après la tradition) ; publication écrite du droit vers 450 av. J.-C. (loi des Douze Tables) ; lois de[...]

Constitution d’un empire

L'expansion romaine - crédits : © Encyclopædia Universalis France

L'expansion romaine

Rome devient la capitale d’un Empire au terme de conflits difficiles l’opposant durant plus de deux siècles à d’autres puissances riveraines de la Méditerranée. Des événements clés marquent ce processus de conquêtes engagé au début du 3e siècle av. J.-C.

Les trois guerres puniques, entre 264 et 146 av. J.-C. - et surtout la deuxième, qui se conclut par la défaite d’Hannibal à la bataille de Zama en 202 av. J.-C. -, permettent à Rome d’éliminer sa principale rivale commerciale en Méditerranée, Carthage. La conquête de l’Orient, engagée au début du 2e siècle av. J.-C., aboutit à l’annexion des cités grecques et des grands royaumes hellénistiques, le dernier conquis étant celui d’Égypte, en 30 av. J.-C.

Bataille d'Alésia, 52 av. J.-C. - crédits : Encyclopædia Universalis France ; Erich Lessing/ AKG-images

Bataille d'Alésia, 52 av. J.-C.

En Gaule, la conquête des territoires se termine par la défaite de Vercingétorix à Alésia en 52 av. J.-C. et quelques résistances isolées l’année suivante.

Au 1er siècle apr. J.-C., l’Empire romain s’étend en Occident jusqu’en Bretagne (aujourd’hui la Grande-Bretagne). En 120, l’empereur Hadrien y fait édifier un mur fortifié contre les incursions des tribus pictes[...]

Le pouvoir chez les Romains

Les institutions républicaines ont d’abord doté la cité d’instruments efficaces de conquête. Aux siècles suivants, le principat,[...]

Les institutions de la Rome républicaine

Du 4e au 2e siècle av. J.-C., les institutions romaines étaient organisées autour de trois acteurs principaux : le peuple réuni en assemblées (comices), des représentants élus (magistrats) chargés du pouvoir exécutif et le Sénat réunissant les citoyens les plus éminents.

Le régime était censitaire et oligarchique. Chaque citoyen voyait sa place dans la vie politique déterminée par sa fortune, qui était recensée. Le système électoral s’organisait ainsi à partir d’un vote par groupes qui étaient classés en fonction de leurs richesses. Plus un citoyen était riche, plus sa voix comptait. De fait, seule une élite restreinte, composée des sénateurs et des chevaliers (ordre équestre), dirigeait réellement la République. Elle contrôlait les votes par son autorité morale et son éloquence, mais aussi par les liens qu’elle nouait avec ses clients, citoyens moins riches ayant troqué leur liberté de[...]

Les nouveaux pouvoirs du prince

Soucieux de mettre un terme aux guerres civiles, l’imperator Octave (63 av.-14 apr. J.-C.), victorieux de ses adversaires, fonda un nouveau régime, le principat. Tirant les leçons de l’échec de son oncle, Jules César, assassiné parce qu’il voulait être roi, il masqua la vraie nature du nouveau régime, monarchique, pour se présenter comme le restaurateur des institutions républicaines.

Statue d'Auguste dite de Prima Porta - crédits : Csaba Peterdi/ Shutterstock

Statue d'Auguste dite de Prima Porta

En 27 av. J.-C., Octave prit le nom d’Augustus, signifiant « consacré » en latin. À travers ce surnom, il entendait se placer au-dessus du commun des mortels. Auguste maintint effectivement la plupart des institutions traditionnelles, mais en les accaparant ou en les contrôlant toutes, s’arrogeant ainsi un pouvoir total. Il était premier (princeps, qui a donné « prince » en français) du Sénat, fut réélu régulièrement consul, possédait le pouvoir de commandement militaire (imperium),[...]

Gouverner l’Empire

L’empereur gouverne depuis sa résidence de Rome, située sur la colline du Palatin, dont est tiré le mot français « palais ». Il est aidé par sa chancellerie et son conseil formé de grands sénateurs, du chef de sa garde (le préfet du prétoire), de membres de sa famille.

L’empereur, magistrat et juge suprême, dit le droit. À partir du 2e siècle, les juristes de son entourage codifient les lois dans un souci d’équité, afin que les mêmes règles soient appliquées partout dans l’Empire.

L’administration de l’Empire romain au <pc>2</pc><sup>e</sup> siècle - crédits : Encyclopædia Universalis France

L’administration de l’Empire romain au 2e siècle

Hors d’Italie, l’empereur dirige les légions ainsi que les provinces qui dépendent de lui. Il y nomme des gouverneurs, qui administrent ces territoires en son nom. À côté de ces provinces impériales, des[...]

La citoyenneté romaine

Pour les Romains, l’accès à la citoyenneté demeurait ouvert, même aux anciens ennemis. À l’époque républicaine, cette pratique servit à élargir le recrutement des légions[...]

Une République de citoyens

Sous la République, être citoyen est à la fois un privilège et un métier. Un privilège, car les citoyens constituent une minorité. Sont exclus les femmes, les étrangers, les esclaves et les affranchis. Est citoyen tout homme libre né d’un père citoyen. On peut également le devenir par naturalisation.

La légion romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

La légion romaine

Le citoyen jouit de droits politiques : le droit de vote, d’être élu, de participer aux sacerdoces (rites religieux publics), de faire appel en cas de procès. Il bénéficie également de droits civils qui garantissent sa propriété, son mariage et lui permettent d’intenter des actions en justice. En retour, le citoyen doit se présenter au recensement, servir dans la légion romaine et payer un impôt, letributum, jusqu’en 167 av. J.-C., date de son abolition.

Forum de Rome, Italie - crédits : Angelo Ferraris/ Shutterstock

Forum de Rome, Italie

Le métier de citoyen s’exerce au Forum, au moment[...]

L’évolution de la citoyenneté sous Auguste

Au début du principat, sous Auguste, la citoyenneté reste encore le privilège d’une minorité dans l’Empire. Mais elle est vidée de son contenu : sujet de l’empereur, le citoyen ne possède presque plus de pouvoir politique et n’est plus tenu de servir dans les armées, désormais professionnalisées. Mais il faut toujours être citoyen pour devenir légionnaire.

Néanmoins, l’attribution de la citoyenneté continue d’être un moyen politique efficace pour les dirigeants romains. En effet, si les cités latines, alliées et, enfin, toute la péninsule italienne l’ont finalement obtenue au 1er siècle av. J.-C., dans les provinces de l’Empire, seuls quelques notables disposent de la citoyenneté à titre individuel, les autres habitants restant des « pérégrins », des étrangers. Même privée de sa dimension[...]

Culture et société chez les Romains

L’Empire romain fut un espace de circulation des hommes et des idées unique dans l’histoire par son ampleur. La paix romaine (pax romana) favorisa le développement d’un modèle[...]

L’éducation

À l’école des Romains - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

À l’école des Romains

La culture romaine s’est approprié, à partir du 3e siècle av. J.-C., l’héritage de la culture grecque. Elle reposait sur un système éducatif appelé paideia en grec. Auprès d’un précepteur ou dans des écoles municipales, les futurs citoyens s’imprégnaient des récits mythologiques à la lecture des œuvres d’auteurs grecs, comme l’Iliade ou l’Odyssée d’Homère, ou d’écrivains latins hellénisés, comme Virgile. Ils acquéraient également des connaissances en philosophie grecque, en rhétorique (l’art du discours) et en droit, science fondamentale pour les Romains, qui étaient à la fois formalistes, légalistes et très procéduriers.

Les jeux romains - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les jeux romains

Cette éducation était réservée à une élite en raison de son coût élevé. L’éloquence acquise grâce à elle permettait de participer aux débats[...]

Art et société

Image du prince romain (I<sup>er</sup>-IV<sup>e</sup> siècle) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Image du prince romain (Ier-IVe siècle)

L’art romain, partie intégrante de l’art italo-étrusque à ses origines, s’est fait ensuite le propagandiste de l’art grec en peinture, mosaïque et sculpture, et d’un art officiel voué au culte de l’empereur.

Le premier développement de l’art romain officiel se place au 2e siècle av. J.-C., lorsque les généraux victorieux rapportent en Italie des objets d’art exceptionnels, grecs en particulier, qui sont une source d’inspiration pour les œuvres et constructions conçues à Rome. L’art romain apparaît dès lors comme un art politique, destiné à glorifier la cité et ses dirigeants.

Le règne d’Auguste marque un tournant majeur, notamment dans le domaine des lettres, avec les œuvres d’historiens (Tite-Live) ou de poètes (Virgile, Horace, Ovide). Cet « âge d’or » définit de nouvelles formes artistiques au service du pouvoir personnel de l’empereur.

Architecture impériale à Rome, Italie - crédits : Encyclopædia Universalis France ; photo : Angelo Ferraris/ Shutterstock

Architecture impériale à Rome, Italie

L’architecture de l’époque impériale va être étroitement associée à la construction d’aqueducs, de voies publiques, de thermes, de basiliques et à une politique qui donne lieu à l’édification d’amphithéâtres (le Colisée), de temples (le Panthéon) ou de monuments de prestige : arcs de triomphe, basiliques, ou encore l’autel de la paix d’Auguste (Ara PacisAugustæ) et la colonne Trajane... Cet art officiel destiné à magnifier le prince et à rappeler à tous les bienfaits[...]

La religion

Divinités grecques et romaines - crédits : © Encyclopædia Universalis France

Divinités grecques et romaines

Polythéiste, la religion romaine a adopté une bonne part des dieux de la mythologie grecque : par exemple, Zeus y devient Jupiter, Arès Mars, Aphrodite Vénus, Hermès Mercure… Ils voisinent avec des divinités latines telles que Quirinus, protecteur des citoyens, ou Vesta, protectrice du foyer.

Galère, empereur romain - crédits : © Anastasios71/ Shutterstock

Galère, empereur romain

La religion était indissociable des structures sociales et politiques de la cité. Tout magistrat, à commencer par l’empereur, exerçait des fonctions sacerdotales, en présidant les rites aux côtés des prêtres. Dans la pratique rituelle, le sacrifice consistait à offrir aux dieux un présent - soit un animal égorgé (sacrifice sanglant), soit des boissons (libations), des graines, de l’encens - afin de s’attirer leurs faveurs. Thème traditionnel de l’art romain, le sacrifice public apparaît pour la dernière fois sur des bas-reliefs à l’époque des tétrarques, avant la réunification de l’Empire en 324 par Constantin, premier empereur à s’être converti au christianisme. Une frise de l’arc de triomphe érigé à Thessalonique par l’empereur Galère (305-311), commémorant sa victoire sur les Perses en 298, en fournit un bel exemple. Le prince, entouré de magistrats en toge et assisté des ministres du culte, procède à une libation sur un autel. L’empereur, chef de la religion traditionnelle, par sa piété à l’égard des dieux, s’attache leur bienveillance et se pose ainsi en garant de la puissance de Rome.

Ignorant les dogmes des religions révélées, cette religion civique accordait une place prépondérante aux rituels immuables, accomplis tout[...]

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Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis. ROME ANTIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )