L’ oratorio est un genre musical qui représente, sans décor ni mise en scène, une action, à l’origine religieuse. Le récit est entrecoupé de pièces musicales qu’interprètent des solistes, des ensembles et des chœurs, accompagnés par un orchestre.
Juditha Triumphans, d’Antonio Vivaldi
CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France
Annoncé dès le Moyen Âge par le drame sacré, l’oratorio naît en 1600 avec La Rappresentazione di anima e di corpo d’Emilio de Cavalieri. Il se confond quelque temps avec la cantate, de moindre ampleur, puis s’épanouit avec les compositeurs italiens, de Giacomo Carissimi(Jephté, Baltazar) à Antonio Vivaldi (Juditha triumphans). À la même époque, Marc Antoine Charpentier l’adapte en France sous le nom d’histoire sacrée.
Le Messie, Georg Friedrich Haendel
British Library/ AKG-images
Au 18e siècle, à la suite de Jean-Sébastien Bach (Passion selon saint Matthieu, Oratorio de Noël), le genre parvient au sommet en Allemagne. Il s’impose parallèlement en Angleterre, avec Georg Friedrich Haendel (Israël en Égypte, Le Messie), dont les ouvrages servent un idéal dramatique d’une puissance épique. Si l’oratorio italien du 17e siècle privilégiait le plus souvent les solistes, Haendel donne aux chœurs un éclat extraordinaire, sans toutefois négliger les autres parties.
Passion selon saint Matthieu, de Jean-Sébastien Bach
CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France
Israël en Égypte, de Georg Friedrich Haendel
CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France
Le Messie, de Georg Friedrich Haendel
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L’Enfance du Christ, d’Hector Berlioz
CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France
L’oratorio donne encore quelques réussites au 19e siècle chez Ludwig van Beethoven (Le Christ au mont des Oliviers), Hector Berlioz (L’Enfance du Christ), Franz Liszt (La Légende de sainte Élisabeth) ou César Franck (Les Béatitudes). Au 20e siècle, Arthur Honegger l’enrichit de rôles parlés, de chansons populaires et de tableaux dansés (Le Roi David, Jeanne d’Arc au bûcher).
Igor Stravinski
Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images
L’oratorio profane, apparu au 18e siècle, se distingue par la nature de son texte et par une théâtralité qui le rapproche de l’opéra. Haendel, puis Joseph Haydn (Les Saisons) en laissent de beaux exemples. Ce genre, nommé comme tel par Robert Schumann en 1843 (Le Paradis et la Péri), s’illustre notamment au 20e siècle avec Igor Stravinski (Œdipus Rex).
La Création, de Joseph Haydn
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Les Saisons, de Joseph Haydn
CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France
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