La décolonisation est le processus par lequel de nombreux pays asiatiques, puis africains, jusqu’alors colonies, obtinrent leur indépendance vis-à-vis des métropoles européennes au XXe siècle.
Trois facteurs principaux expliquent la décolonisation. Tout d’abord, la volonté d’indépendance qui se renforce dans les empires coloniaux est liée à des sentiments de frustration (exploitation économique, inégalité sociale, domination culturelle) et aux revendications de nouvelles élites. Souvent bourgeoises, formées en Occident, on les trouve à l’origine de partis nationalistes.
Ensuite, le contexte international favorise la décolonisation. Le prestige des colonisateurs blancs européens a été entaché par leurs défaites initiales contre l’Allemagne nazie et les pays de l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale. La prédominance de nouveaux « grands » se présentant comme des adversaires de la colonisation (États-Unis, URSS) favorise les indépendantistes. Et, alors que la guerre froide a commencé, les pays indépendants d’Afrique (notamment l’Égypte) et d’Asie (notamment l’Inde, l’Indonésie, la Chine) se réunissent à la conférence de Bandung (1955). Ils y dénoncent la colonisation et affirment une solidarité anticolonialiste et une position « non alignée » avec l’une ou l’autre des deux nouvelles puissances. D’ailleurs, en 1945 déjà, lors de sa fondation, l’ Organisation des Nations unies réaffirme le droit de tout peuple à l’indépendance. Dès lors, l’Assemblée générale de l’ONU fait pression sur les pays colonisateurs pour qu’ils accordent l’indépendance à leurs colonies.
Enfin, la lassitude gagne les puissances coloniales, parce que la colonisation est contraire à leurs principes démocratiques, et qu’elle leur coûte cher.
Si l’on omet les décolonisations des pays d’Amérique latine, effectuées pour la plupart au XIXe siècle, le mouvement débute en Asie, continent très éloigné de l’Europe et donc plus difficile et coûteux à contrôler. Les décolonisations sont plus tardives en Afrique subsaharienne, où la présence coloniale est plus importante et les sentiments nationaux moins développés.
Face aux mouvements indépendantistes qui se développent dans leurs colonies, les puissances coloniales ont des réactions variées. Certaines indépendances sont obtenues de manière pacifique, dans la négociation : c’est le cas aux Philippines (1946), dans le sous-continent indien (Inde et Pakistan, 1947), dans les pays sous tutelle de l’ONU ( Liban, Syrie), en Tunisie (1956), au Ghana (1957) et dans les pays d’Afrique subsaharienne française (1960) qui connaissent d’abord une autonomie interne avant d’obtenir une indépendance complète à brève échéance.
Dans d’autres pays, l’indépendance n’est obtenue qu’au prix de guerres souvent longues : en Indonésie néerlandaise (1945-1949), dans l’Indochine (1946-1954) et l’Algérie françaises (1954-1962), au Kenya britannique (1952-1963), dans les colonies portugaises d’Afrique d’ Angola et du Mozambique (entre le début des années 1960 et 1974).
La décolonisation a continué dans les petits archipels d’Océanie à la fin des années 1970 et au début des années 1980. En Afrique australe, la Namibie a obtenu son indépendance en 1990 seulement. La Russie a dû reconnaître en 1990-1991 l’indépendance de quatorze Républiques ex-soviétiques.
Mais le processus n’est pas partout achevé, comme les cas de la Tchétchénie, de la Nouvelle-Calédonie ou du Tibet le démontrent.
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