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RÉSISTANCE

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La Résistance est le nom donné à l’ensemble des actions menées par les Européens pendant la[...]

Les résistants : des profils variés

Certains résistants sont des membres des armées nationales vaincues par les Allemands en 1939 ou 1940, qui refusent la défaite et veulent continuer le combat contre le IIIe Reich. D’autres sont des civils qui refusent l’occupation nazie de leur pays. Les résistants sont des hommes et des femmes, souvent très jeunes, d’origines sociales diverses (ouvriers et paysans, aristocrates et bourgeois, croyants ou non), favorables à des projets politiques divers (communistes, conservateurs, nationalistes, royalistes…), unis par la nécessité de s’opposer au nazisme.

Très peu nombreux au départ, les résistants sont toujours et partout restés minoritaires, mais ils ont pu compter sur une sympathie et un soutien souvent importants et grandissants de la part de la population.

En raison de la durée de la Seconde Guerre mondiale, la Résistance implique une action prolongée dans le temps. L’engagement des résistants est le plus souvent motivé par de fortes convictions, celles-ci pouvant être très différentes d’un individu à l’autre (patriotisme, antifascisme, humanisme, christianisme…). La plupart des résistants souhaitent donc, après la guerre, une refondation politique, économique et sociale conforme à leurs idées. Toutefois, certains d’entre[...]

La Résistance en Europe orientale

L'invasion manquée de la Grèce (octobre 1940) - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

L'invasion manquée de la Grèce (octobre 1940)

En 1939, l’Allemagne nazie envahit la Pologne ; elle prend en 1941 le contrôle de la Yougoslavie et de la Grèce. Des gouvernements en exil se reconstituent à Londres, tandis que des soldats se rassemblent et forment des armées, qui combattent aux côtés des Alliés. Dans ces pays, une résistance intérieure se met en place, mais elle est souvent divisée : les communistes d’un côté, les anticommunistes de l’autre. Les formes de résistance intérieure sont diverses. En Yougoslavie, les opérations de guérilla sont[...]

La Résistance en Europe du Nord

Dans les pays du nord de l’Europe où l’occupation allemande s’étend dès le début de 1940 (Pays-Bas, Belgique, Danemark…), la Résistance ne se livre pas à des opérations de guérilla, mais fait un travail actif de renseignement et de sabotage. La Résistance belge développe des réseaux qui facilitent l’évasion des soldats alliés prisonniers et diffusent des journaux clandestins. Aux Pays-Bas, les anciens officiers de l’armée créent des réseaux de renseignement[...]

La Résistance en France

Résistance française - crédits : © Encyclopædia Universalis France

Résistance française

La France occupe une position particulière dans la Résistance européenne. L’existence, dès juin 1940, d’une zone occupée par les nazis dans le nord du pays, comprenant Paris, et d’une zone « libre » administrée depuis[...]

La France libre

Appel à la résistance, juin 1940 - crédits : D.R.

Appel à la résistance, juin 1940

La date fondatrice de la Résistance française est le 18 juin 1940, lorsque le général de Gaulle prononce, depuis la station de radio BBC de Londres, un discours diffusé jusqu’en France. Il appelle les Français à résister à l’occupation allemande. Beaucoup de militaires qui refusent la démobilisation, mais aussi de nombreux civils, rejoignent alors de Gaulle dans la capitale britannique ou gagnent les colonies françaises en Afrique. Cette Résistance extérieure prend le nom de France libre ou Forces françaises libres (FFL). On estime le nombre de ces forces à environ 73 000 personnes (citoyens français et indigènes des colonies). L’un de leurs emblèmes est la croix de Lorraine.

Bataille de Bir Hakeim, 1942 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Bataille de Bir Hakeim, 1942

Un des principaux succès militaires des FFL est la[...]

La Résistance intérieure

Sur le territoire français, une minorité de citoyens, civils pour la plupart, entrent en résistance dès juin 1940. Ils sont organisés en réseaux (environ 45 mouvements et 270 réseaux ont été recensés après la guerre).

Les actions des résistants de l’intérieur sont variées. Dès 1940, des journaux clandestins sont publiés pour informer, appeler à combattre, organiser les opérations, en déjouant la censure. Certains journaux se rattachent à des mouvements. Libération est, par exemple, publié par le mouvement Libération-Sud, auxquels Raymond et Lucie Aubrac appartiennent. Des résistants se spécialisent dans la production de faux papiers : ils donnent une nouvelle identité aux prisonniers de guerre évadés, aux résistants, aux juifs. Ces derniers, persécutés par les nazis, font l’objet de nombreux sauvetages : des enfants sont cachés, des familles franchissent la ligne de démarcation ou émigrent grâce à des passeurs… Des réseaux de renseignement se développent : les déplacements de troupes allemandes, leurs stationnements et leurs actions sont épiés puis les informations sont transmises de manière codée ou chiffrée par radio ou courrier aux résistants ou aux Alliés. La « lutte armée » est le fait d’une minorité de résistants : elle comprend le sabotage de matériel ou de voies ferrées, mais aussi occasionnellement, le meurtre d’officiers allemands. Les maquis prennent de l’importance après 1943 et l’occupation de la zone sud. De nombreux réfractaires du STO rejoignent les maquisards et partent dans le Massif central, les Alpes, vers la frontière suisse ou dans le Vercors, pour permettre les passages vers l’étranger et la récupération de matériel.[...]

La Résistance allemande

En Allemagne, la résistance au régime d’Adolf Hitler commence dès 1933. Elle est d’abord l’œuvre de communistes et de sociaux-démocrates qui distribuent des journaux clandestins. À la fin des années 1930, les chrétiens et les conservateurs s’opposent de plus en plus activement aux nazis. Au cours de l’année 1943, des attentats sont préparés par des militaires contre Hitler, mais ils échouent tous. En février, les membres du groupe de la Rose blanche,[...]

Mémoire de la Résistance

Mémorial Charles-de-Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, Haute-Marne - crédits : © James Andanson/ Sygma/ Getty Images

Mémorial Charles-de-Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, Haute-Marne

Dès l’après-guerre, les faits de Résistance et l’héroïsme des combattants sont mis en avant. Un véritable mythe prend forme, permettant aussi de rappeler que la collaboration ou, tout du moins, l’acceptation de l’occupation ne furent pas générales. Les témoignages, les livres, les films sont très nombreux. L’une des premières références françaises est l’ouvrage LArmée des ombres de Joseph Kessel, rédigé dès[...]

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Documents

Charte du Conseil national de la résistance (extrait)

Le Conseil national de la Résistance (C.N.R.) est créé en mai 1943 par Jean Moulin avec des représentants des mouvements de résistance, des maquis, de la presse, des syndicats et des partis… [...]

Résistance : les Francs-tireurs et partisans

L’image d’une France combattante unie dans un seul mouvement de résistance dirigé par le général de Gaulle tend à masquer la réelle diversité des ancrages sociaux et des formes organisées qu’elle… [...]

L’appel du 18 juin 1940

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance, depuis Londres où il s’est réfugié, un appel à la Résistance sur les ondes de la B.B.C. Il refuse la signature de l’armistice par la France et appelle à… [...]


Classification

Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis. RÉSISTANCE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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