Poète, journaliste et militant communiste, Missak Manouchian est une figure emblématique des hommes et des femmes d’origine[...]
Les années de journalisme et de militantisme politique
Missak (ou Michel) Manouchian est né le 1er septembre 1909 à Adiyaman, dans l’Empire ottoman (au sud de la Turquie actuelle), au sein d’une famille de paysans arméniens catholiques de quatre enfants. Lui et son frère Garabed sont les seuls rescapés de celle-ci lors du génocide des Arméniens de 1915. Recueillis par une famille kurde puis par la communauté arménienne, ils sont placés dans un orphelinat près de Beyrouth (au Liban aujourd’hui, région alors sous protectorat français) dès la fin de la Première Guerre mondiale. Formé au métier de menuisier, c’est là que Missak se découvre une passion pour l’écriture et la littérature.
En 1925, les deux frères débarquent à Marseille puis rejoignent Paris. Malade, Garabed décédera en 1927. Ouvrier dans les usines Citroën, Missak rencontre et intègre un groupe d’amis artistes et intellectuels arméniens, comme le peintre Jean Carzou ou le journaliste Aram Andonian. Il se lie surtout avec le poète Kégham Atmadjian avec qui il fréquente la Sorbonne et crée une première revue[...]
La Seconde Guerre mondiale et la Résistance
En 1939, Manoukian est engagé volontaire dans l’armée française jusqu’à la débâcle. Arrêté par l’armée allemande en 1941, il est interné au camp de Royallieu (à Compiègne) avant d’être à nouveau relâché. Il retourne alors à Paris et entre dans la résistance clandestine. En février 1943, il intègre les Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), un groupe armé de la résistance communiste clandestine composé de nombreuses nationalités, parmi lesquelles des Roumains, Hongrois, Arméniens et Italiens. Certains ont déjà l’expérience des combats au sein des Brigades Internationales, durant la guerre civile espagnole. Missak Manouchian devient responsable militaire des FTP-MOI de la région parisienne en août. En quelques mois, le groupe Manouchian commet une trentaine d’attentats dans Paris contre l’occupant, comme l’assassinat du colonel SS en charge du Service du travail obligatoire (STO). La police française, poussée par les nazis, traque sans relâche les FTP-MOI parisiens et procède à des arrestations massives dans leurs rangs à l’automne de 1943. Missak Manouchian est arrêté le 16 novembre en gare d’Évry, en région parisienne. Après avoir été torturés, les vingt-trois membres du groupe sont condamnés[...]
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