Euripide fut un des trois grands auteurs tragiques de la Grèce antique, avec Eschyle, dont il était l’héritier, et Sophocle, qui était son contemporain. Il a marqué[...]
Le dernier des grands tragiques grecs
Euripide est né vers 480 av. J.-C. à Salamine (Grèce) et mort en 406 à Pella (royaume de Macédoine, au nord-est de la Grèce aujourd’hui), après avoir longtemps vécu à Athènes. Peu d’éléments biographiques nous sont parvenus sur lui ; on sait seulement qu’il aurait fréquenté les penseurs grecs Protagoras et Prodicos, ainsi que les philosophes grecs Socrate et Anaxagore.
Cet auteur de théâtre a écrit une centaine de pièces dont il ne nous reste que dix-sept tragédies. On peut regrouper ces œuvres selon leurs thèmes, tous liés à la mythologie grecque :
- les pièces évoquant la guerre de Troie (Les Troyennes, Hécube, Andromaque et Hélène) ;
- les pièces mettant en scène des membres de la famille des Atrides, dynastie de la mythologie grecque célèbre pour son destin tragique (Iphigénie à Aulis, Iphigénie en Tauride, Électre et Oreste) ;
- les pièces relatives[...]
Le peintre des passions
Certaines œuvres d’Euripide, telles Les Troyennes ou Andromaque, constituent une réflexion sur la guerre et ses conséquences, alors même que, du vivant de l’auteur, Athènes est plongée dans la guerre du Péloponnèse, qui l’oppose à la cité de Sparte et qui conduira à son déclin. D’autres, comme Hécube, traitent du deuil des femmes et du sort des vulnérables dans les conflits armés. Son rapport aux dieux et à la religion a fait l’objet de nombreux commentaires, et le dramaturge a été accusé d’athéisme. Certains de ses personnages énoncent des répliques teintées de scepticisme religieux et les divinités interviennent artificiellement dans ses pièces.
Surtout, et c’est ce qui fait de lui un dramaturge « moderne », Euripide s’est fait le peintre des passions, et plus particulièrement de l’amour. Ainsi, Phèdre (dans Hippolyte) et Médée sont engluées dans la violence de leurs sentiments qui les gouvernent à la manière d’une force irrationnelle. Contrairement au théâtre d’Eschyle, la fatalité tragique n’est plus à mettre sur le compte des dieux dans les tragédies d’Euripide, mais sur celui des personnages, devenus pleinement humains, et qui agissent selon leurs peurs ou leurs désirs. L’auteur rend compte de leur complexité psychologique : les remords d’Électre et d’Oreste, après le meurtre de[...]
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