L’Espagne (en espagnol España) est un pays d’Europe méridionale, qui occupe la majeure partie de la péninsule Ibérique. Par sa superficie, c’est le quatrième État le plus vaste du continent européen, et le deuxième de l’Union européenne (UE), après la France. Bordé par la mer Méditerranée et l’océan Atlantique, le[...]
Géographie de l’Espagne
Le cadre physique
Le territoire espagnol est caractérisé par l’importance du relief montagneux. L’altitude moyenne du pays est de 650 mètres. Au nord-est, les Pyrénées séparent l’Espagne de la France. Ce massif montagneux forme une barrière abrupte qui culmine au pic d’Aneto, en Aragon, à 3 404 mètres. Les monts Cantabriques prolongent la chaîne pyrénéenne dans le nord-ouest en réduisant la bande côtière jusqu’en Galice.
La partie centrale de la péninsule Ibérique, la Meseta, est constituée par un ensemble de (hauts) plateaux qui occupent près de la moitié du territoire. Cette région est scindée en deux par une cordillère centrale. Entourée de plusieurs massifs montagneux, la Meseta est traversée par quatre grands fleuves : le Duero, le Tage,[...]
Le climat
L’Espagne se situe dans la zone tempérée. La proximité de la mer et le relief contribuent à créer des contrastes climatiques importants. Le climat est océanique dans le nord-ouest du pays, de la Galice au Pays basque. Les pluies y sont abondantes et les hivers doux. La partie centrale du pays présente un climat continental, chaud en été et froid en hiver. La[...]
La population
L’Espagne est le quatrième pays le plus peuplé de l’Union européenne. La région madrilène et les côtes sont les principaux foyers de peuplement. La majeure partie de la population vit en ville et les deux tiers des Espagnols résident dans une aire urbaine de plus de 50 000 habitants. Madrid et Barcelone sont les plus grandes agglomérations, loin devant Valence, Séville, Saragosse et Málaga.
L’Espagne a longtemps été un pays peu peuplé. La révolution industrielle, à partir de la fin du XIXe siècle, a entraîné un accroissement de la population. Celle-ci a doublé depuis 1930. Cependant, depuis les années 1990, la croissance s’est sensiblement ralentie. Avec une moyenne de 1,34 naissance par femme (2016), l’Espagne[...]
Activité économique de l’Espagne
Une modernisation rapide mais fragile
Très en retard par rapport aux autres pays d’Europe occidentale après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Espagne a commencé à se moderniser dans les années 1960. Son intégration en 1986 dans la Communauté économique européenne (CEE), devenue Union européenne en 1993, lui a permis de connaître une forte croissance économique, en particulier au cours des années 2000.
Mais la crise[...]
Une agriculture tournée vers l’exportation
Avec la deuxième surface agricole utile d’Europe (derrière la France), l’Espagne possède une longue tradition agricole.
Représentant seulement 2 % du produit intérieur brut (PIB), l’agriculture n’en est pas moins un secteur dynamique et diversifié grâce à l’accès aux marchés de l’Union européenne. Destinés à l’exportation, fruits et légumes (agrumes et olives surtout) et vin en sont les produits phares, permettant au pays de se classer parmi les premiers producteurs[...]
Une industrie dynamique
L’industrie, loin d’être marginale, représente plus de 20 % du PIB. La construction automobile en est le fer de lance. Premier secteur exportateur du pays, elle emploie environ 10 % de la population active. L’élargissement de l’UE aux pays situés à l’est du continent a généré une concurrence qui fragilise l’industrie automobile espagnole.
La Catalogne, le Pays basque, les Asturies et la région de Madrid ont longtemps été les principales régions industrielles : agroalimentaire, textile, métallurgie, machines-outils,[...]
Un secteur des services dominé par le tourisme
Les services représentent près de 75 % du PIB. Conséquence logique : la plupart des Espagnols travaillent dans ce secteur, dont le tourisme (10 % du PIB) constitue la principale activité. En 2017, l’Espagne est devenue la deuxième destination touristique au monde (82 millions de visiteurs), derrière la France. Ce tourisme surtout estival est[...]
Histoire de l’Espagne
Préhistoire et Antiquité
Hispania romaine
L’Espagne tire son nom du mot latin Hispania qui fut utilisé par les Romains pour désigner la péninsule Ibérique. L’archéologie témoigne d’une occupation humaine dès 35 000 avant notre ère. Durant l’Antiquité, aux côtés des Ibères et des Celtes qui peuplent la péninsule, des Phéniciens, des Grecs, des Carthaginois installent des comptoirs sur les rivages méditerranéen et atlantique. Au IIIe siècle avant J.-C., le général carthaginois Hannibal soumet les alliés de Rome en Espagne, lors de la deuxième guerre punique (218-201), qu’il porte ensuite en Italie. Sa défaite finale annonce le début de la colonisation romaine.
Au cours des IIe[...]
L’Espagne wisigothique
Les Grandes Invasions qui affectent l’Empire romain aux IVe et Ve siècles provoquent l’installation de nombreux peuples « barbares », tels que les Suèves et les Vandales, dans la péninsule Ibérique. Au Ve siècle, les Wisigoths, qui ont constitué un royaume dans le sud de la France actuelle, font la conquête de la péninsule. Leur défaite à Vouillé contre le roi des Francs Clovis, en 507, les contraint[...]
Le Moyen Âge
Al Ándalus
La conquête de la péninsule Ibérique par les musulmans s’inscrit dans la grande phase d’expansion de l’Islam à partir du VIIe siècle. En 711, le chef berbère Tariq ibn Ziyad débarque d’Afrique du Nord à Gibraltar. Cette incursion entraîne l’effondrement du royaume wisigothique. En moins de vingt ans, l’ensemble de la péninsule est conquise au nom du calife omeyyade qui règne à Damas. Seules les régions montagneuses du Nord, qui avaient résisté à la romanisation, demeurent insoumises. Les régions conquises[...]
La Reconquista
Au VIIIIe et IXe siècle, des petits royaumes chrétiens se constituent dans le nord (Asturies, Navarre). Au XIe siècle, les princes chrétiens du nord profitent de l’affaiblissement d’Al Ándalus pour entreprendre la reconquête (reconquista) de la péninsule Ibérique. Au fur et à mesure de leurs succès militaires, ils créent différents royaumes : celui de León, puis ceux de Castille, d’Aragon et du Portugal. Les interventions militaires de peuples berbères (Almoravides, puis Almohades) contribuent pourtant à restaurer provisoirement l’unité d’Al Ándalus. Mais la défaite des Almohades face aux chrétiens, lors de la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, repousse Al Ándalus dans le sud du pays. Dans[...]
L’époque moderne
L’Espagne impériale
L’année 1492 ne marque pas uniquement la fin de la Reconquista. La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, le 12 octobre 1492, au nom des Rois Catholiques, ouvre une nouvelle ère. En quelques décennies, les Espagnols font la conquête d’une grande partie du continent américain ainsi que des Philippines. L’exploitation des richesses minières (or et argent), puis la mise en place d’une économie de plantation (cacao, sucre, café…) enrichissent la métropole, qui contrôle un vaste empire colonial.
L’Espagne devient alors un empire sur lequel « le soleil ne se couche jamais », selon les paroles attribuées à l’empereur Charles Quint. Cet empire est le résultat d’une politique de conquêtes, et également d’une série d’unions. Charles Quint a hérité des couronnes de Castille et d’Aragon par sa mère Jeanne la Folle, fille des Rois Catholiques, et des possessions des Habsbourg et des ducs de Bourgogne par son père. Élu empereur du Saint Empire romain germanique en 1519, Charles Quint devient le souverain le plus puissant de son temps. Son mariage avec Isabelle du Portugal fait de son fils, Philippe II, l’héritier du trône du Portugal. L’empire de Charles Quint est divisé en deux au moment de son abdication en 1556. La dignité impériale et les possessions des Habsbourg reviennent à son frère Ferdinand (Habsbourg d’Autriche) tandis que la péninsule Ibérique, l’Amérique, les Flandres et l’Italie échoient à son fils Philippe II[...]
La fin de l’empire colonial
L’occupation de l’Espagne par les troupes napoléoniennes (1808-1814) et l’accession au trône d’Espagne de Joseph Bonaparte, le frère de Napoléon, sont à l’origine d’un mouvement populaire de lutte armée (guérilla) contre les Français. La résistance à l’occupation s’organise également au niveau des assemblées locales. Celles-ci se regroupent en un Parlement qui promulgue[...]
L’Espagne contemporaine
Opposition entre libéraux et conservateurs
L’histoire de l’Espagne au XIXe siècle est marquée par l’opposition entre libéraux et conservateurs. Après la chute de Napoléon Ier, la restauration des Bourbons est marquée par un retour à l’absolutisme. À la suite d’un coup d’État militaire, en 1820, le roi Ferdinand VII doit pourtant accepter la mise en place d’un régime libéral. L’expérience est de courte durée (le trienio liberal) et, dès 1823, le roi révoque la Constitution et rétablit la monarchie absolue. L’opposition entre libéraux et partisans de l’absolutisme se prolonge sous le règne de sa fille Isabelle II, qui est renversée par un nouveau coup d’État militaire en 1868. Une monarchie constitutionnelle puis la Ire République espagnole (1873) se succèdent brièvement, avant une nouvelle restauration bourbonienne. Avec Alphonse XII puis Alphonse XIII, l’Espagne tourne le dos à l’absolutisme et se[...]
Troubles sociaux et politiques
Au début du XXe siècle, l’Espagne est un pays majoritairement rural, peuplé de 25 millions d’habitants. L’espérance de vie y est faible (50 ans) et plus du tiers de la population est analphabète. La crise économique mondiale de 1929 et la faiblesse politique de la monarchie favorisent l’instauration d’une nouvelle république. Républicains et socialistes donnent une orientation sociale à la IIe République (1931-1939). La mise en place d’une réforme agraire, la séparation de l’Église et de l’État, ainsi que le droit de vote accordé aux femmes[...]
La guerre civile
La Catalogne, la région de Madrid et les Asturies constituent les points d’appui des républicains, tandis que le Maroc espagnol, la Galice, la Navarre et une partie de la Castille sont rapidement acquis à la cause nationaliste. Des volontaires étrangers se joignent aux républicains au sein des Brigades internationales. Les nationalistes, dirigés par[...]
De la dictature franquiste à la démocratie
Le général Franco prend le titre de caudillo et instaure une dictature qui demeure en place pendant plus de trente-cinq ans (1939-1975). Régime de parti unique, nationaliste, le franquisme emprunte des éléments au fascisme italien, tout en conservant des aspects traditionnels espagnols, tels que la place accordée à l’Église. L’État franquiste est un État centralisateur qui tente d’étouffer les spécificités régionales. Jusqu’à la fin des années 1950, le pays, qui vit en autarcie, connaît une crise économique grave ; celle-ci conduit des milliers d’Espagnols à émigrer.
En 1969, le général Franco désigne comme[...]
Vie institutionnelle et politique de l’Espagne
Le roi, garant de la démocratie parlementaire
L’Espagne est une monarchie constitutionnelle. Dans l’esprit de la Constitution, le roi est le garant de l’unité du pays. Il représente l’Espagne à l’étranger, exerce le commandement des forces armées. Il intervient peu dans la vie politique, sauf en cas de crise grave. En 1981, Juan Carlos Ier doit ainsi faire preuve de toute son autorité auprès de certains généraux nostalgiques de l’ancien régime, tentés de soutenir la tentative de coup d’État de quelques soldats franquistes qui ont pris les députés en otage. Ce sauvetage de la démocratie naissante lui vaut un immense prestige dans tout le pays, de même qu’à l’institution qu’il représente.[...]
Une vie politique instable
Depuis la Constitution de 1978, le royaume d’Espagne est composé de dix-sept communautés et de deux villes autonomes. Les communautés autonomes bénéficient de compétences très vastes. Elles disposent d’un exécutif, d’un Parlement et d’une administration régionale. Certaines d’entre elles voudraient cependant être totalement indépendantes de Madrid. C’est pourquoi les rapports entre le gouvernement central et certaines régions autonomes peuvent parfois être tendus. La victoire des partis indépendantistes lors des élections locales en Catalogne, en 2015, a ainsi créé une situation conflictuelle entre le gouvernement central de Madrid et le gouvernement autonome catalan. La question de l’avenir de la Catalogne en[...]
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