Émile Zola fut un écrivain français, journaliste et romancier de la deuxième moitié du XIXe siècle, auteur d’un célèbre cycle de vingt romans, Les Rougon-Macquart. À travers l’histoire d’une famille, cette fresque romanesque évoque la société française sous le second Empire (1852-1870)[...]
Du projet naturaliste à l’engagement politique
Émile Zola naît à Paris le 2 avril 1840. Il passe son enfance à Aix-en-Provence où son père, d’origine italienne, occupe une fonction d’ingénieur. Ce dernier meurt prématurément, alors que le jeune Zola n’a pas encore fêté ses huit ans. De retour à Paris à l’adolescence, il s’inscrit au lycée, puis abandonne ses études pour gagner sa vie et soutenir sa famille. En 1862, il entre comme employé à la librairie Hachette, poste qui va l’introduire dans le monde du journalisme et de la littérature. Il fréquente les milieux artistiques, publie des articles dans divers journaux, rédige des poèmes, des contes (Contes à Ninon, 1864). En 1867 paraît son premier roman, Thérèse Raquin.
Peu après, il conçoit le projet d’un cycle romanesque qui racontera l’« histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire ». Le titre est choisi, Les Rougon-Macquart, le plan établi. Le premier volume, La Fortune des Rougon, paraît dans la presse, sous forme de feuilleton, entre 1870 et 1871. Quelques mois avant la proclamation de la Troisième République, en 1870, le romancier épouse Alexandrine Meley. D’abord publiés en feuilleton dans la presse, pour la plupart, de nouveaux romans vont se succéder, au rythme approximatif d’un par an, dont La Curée (1872), L’Assommoir (1877), Au bonheur des dames (1883), Germinal (1885), jusqu’au Docteur Pascal (1893), qui vient clore LesRougon-Macquart. Son activité de journaliste continue en parallèle, ainsi[...]
Les Rougon-Macquart, une expérimentation romanesque
L’œuvre d’Émile Zola est étendue et variée, même si l’on ne retient le plus souvent que ses romans, et surtout les vingt volumes qui constituent le cycle des Rougon-Macquart. L’objectif que l’écrivain se fixe est de restituer la réalité du monde par une observation de nature scientifique, comme il l’explique dans un article de 1866 : « Introduire dans l’étude des faits moraux l’observation pure, l’analyse exacte employée dans celle des faits physiques. » Ces principes fondent le naturalisme, mouvement littéraire qui, à partir d’une documentation rigoureuse, souhaite peindre fidèlement un milieu et célébrer des catégories sociales qui n’avaient pas leur place en littérature jusque-là, tout en dénonçant les injustices sociales. Zola construit son projet à partir d’une famille dont l’histoire commence au moment du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851. Ce vaste cycle romanesque repose sur les mécanismes biologiques de l’hérédité, que l’auteur applique à ses romans, en s’inspirant des théories scientifiques de Charles Darwin, notamment, qui se diffusent dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Le premier livre, La Fortune des Rougon, fait apparaître Adélaïde Fouque, appelée Tante Dide, dont la névrose va peser sur les destinées de toute sa descendance : un fils issu de son mariage légitime avec Rougon, et un fils et une fille issus de sa liaison avec Macquart. Sur ces fondements romanesques se dessine un tableau historique des personnages, des faits, des institutions de la France du second Empire : la spéculation immobilière (La Curée), les manœuvres boursières et financières (L’Argent, 1876) ou[...]
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