La Réforme (du latin re-formatio, « re-formation ») est un mouvement de critique de l’Église catholique qui se répand en Europe, à la fin du Moyen Âge, à partir des années 1510. Elle est lancée par des chrétiens qui souhaitent réformer (transformer) en profondeur l’Église, la messe et la pratique religieuse. Ils veulent retrouver l’esprit du christianisme des origines.
En quelques années, la Réforme aboutit à une division radicale des chrétiens d’Europe occidentale. D’un côté, certains[...]
Contexte et origines de la Réforme
La Réforme naît en Allemagne au début du XVIe siècle. Comme d’autres courants avant elle, elle veut « re-former » l’Église pour retrouver le christianisme originel. Elle reprend des idées déjà exprimées au XIVe siècle par l’Anglais John Wyclif ou le Tchèque Jan Hus. Mais le contexte économique, social, politique, intellectuel et technique a changé. Il donne à la Réforme des possibilités de se développer. Ainsi, l’imprimerie est en plein essor et rend possible la diffusion rapide des idées des « réformateurs » (les tenants de la Réforme). La bourgeoisie des villes a gagné en puissance, elle est cultivée et sensible aux idées nouvelles. En Allemagne, les pouvoirs locaux s’opposent à la fois à l’influence du Saint Empire romain germanique et au pouvoir[...]
Les idées des réformateurs
Au-delà de la question des indulgences, les divergences entre les réformateurs et le catholicisme portent sur des points fondamentaux : l’idée de salut (comment accéder à la résurrection, au paradis, à la vie éternelle), le culte et l’organisation de l’Église.
Luther et les autres réformés sont influencés par l’humanisme, mais ne partagent pas son optimisme sur la nature humaine. Pour eux, l’homme est profondément prisonnier du péché, il est presque incapable d’accéder au salut par lui-même et sans la « grâce », ce don sans contrepartie que seul Dieu peut donner. De nombreuses préconisations de l’Église catholique leur semblent inutiles pour y parvenir. C’est le cas des bonnes actions (ou « œuvres »), de certains sacrements (confession, confirmation, etc.), de l’obéissance à la hiérarchie catholique, du fait de se retirer du monde dans un ordre religieux. Certaines[...]
Extension de la Réforme
Les enseignements de Luther se répandent rapidement dans les États allemands du Saint Empire romain germanique et en Scandinavie, puis en Grande-Bretagne.
Beaucoup de réformés souhaitent créer des États dont l’organisation politique corresponde à leur foi. Dans l’Allemagne du Saint Empire romain germanique, au cours de la « guerre des paysans », ceux-ci, protestants, conduits entre autres par le pasteur Thomas Münzer, tentent d’instaurer une société nouvelle plus égalitaire et se révoltent contre leurs seigneurs, mais ils sont désavoués par Luther qui soutient les pouvoirs en place. En Suisse, Ulrich Zwingli recommande un approfondissement des études bibliques et convertit au protestantisme les villes de Zürich, Bâle et Berne. Le Français Jean Calvin contribue[...]
Le monde de la Réforme
Nouvelles Églises et nouvelles pratiques
Les changements apportés par la Réforme bouleversent les pratiques religieuses mais aussi la vie quotidienne, l’art et l’économie. Dans les États réformés, les monastères sont fermés et le clergé retourne à la vie civile. Contrairement aux prêtres catholiques, les pasteurs se marient, selon l’exemple de Luther. Désormais, chacun a la responsabilité personnelle d’appliquer les commandements religieux dans sa vie quotidienne, parfois sous la surveillance[...]
Influence culturelle de la Réforme
Avec la disparition de l’art religieux dans les pays protestants, un nouveau type de peinture se développe, destiné à l’espace privé : natures mortes, portraits bourgeois, paysages…
L’imprimerie permet une large diffusion de traductions de la Bible dans les langues de chaque pays. Cette diffusion joue un rôle important dans l’alphabétisation des populations protestantes. Par[...]
La Contre-Réforme ou Réforme catholique
De son côté, l’Église catholique entreprend son propre mouvement de réforme pour tenter de freiner l’expansion du protestantisme, mais aussi pour répondre à certaines critiques des réformateurs. On lui donne le nom de Contre-Réforme ou de Réforme catholique.
En 1540, Ignace de Loyola fonde à Rome l’ordre religieux de la Compagnie de Jésus. Ses membres, les Jésuites, sont des enseignants et des missionnaires. Ils sont chargés de défendre et de propager le catholicisme. De 1545 à 1563, les évêques réunis au concile de Trente, apportent de nombreuses réformes à l’Église catholique. Le Concile rédige un catéchisme, un texte qui précise et explique tous les points de la foi catholique. Il met en place une meilleure formation des prêtres. Il réaffirme l’existence de sept sacrements (baptême, communion ou eucharistie, confession, ordination[...]
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