JÉSUITES

Le mot « jésuite » désigne un membre de l’ordre religieux catholique de la Compagnie de Jésus, fondée en 1540 par Ignace de Loyola. La devise de l’ordre est Ad maiorem Dei gloriam (« Pour la plus grande gloire de Dieu »), abrégée en AMDG. Au début du XXI^e siècle, l’ordre compte environ 20 000 membres.

Rigoureusement centralisé, l’ordre des Jésuites se donne pour mission de servir Dieu[...]

De l’enseignement à légende noire des jésuites

Au XVI^e et au XVII^e siècle, les jésuites fondent de nombreuses écoles en Europe, dont le collège de la ville de La Flèche (où étudie René Descartes) ou le collège de Clermont (le futur lycée Louis-le-Grand) à Paris. Leurs méthodes d’enseignement sont modernes et audacieuses. Ils contribuent à la réinvention du théâtre en France, en faisant jouer des tragédies par leurs élèves. Mais, en 1594, Jean Châtel, élève au collège de Clermont, tente d’assassiner le roi Henri IV : la Compagnie de Jésus est expulsée de France. Elle est autorisée à revenir en France en 1603.

Alors que[...]

Des innovations critiquées

Confesseurs des aristocrates et des rois au XVII^e siècle, les jésuites élaborent une morale assez indulgente, au cas par cas, baptisée « casuistique ». Le philosophe et physicien janséniste Blaise Pascal s’oppose avec virulence à cette morale dans son livre Les Provinciales.

Les jésuites s’illustrent par la création de missions dans les pays les plus lointains. Au XVII^e siècle, au Paraguay (Amérique du Sud), les jésuites gouvernent même un État autonome, interdit aux Européens, qui protège les Indiens Guaranis contre les marchands d’esclaves. Leurs missions,[...]

Les jésuites face à la méfiance des États et du pape

La pensée progressiste des jésuites provoque souvent la méfiance de la papauté. Au XVIII^e siècle, la puissance de la Compagnie de Jésus inquiète également les États européens. Elle est interdite dans plusieurs pays. Elle est supprimée par le pape en 1773, puis rétablie en 1814.

Au XX^e siècle, le supérieur général de la Compagnie[...]