La Pléiade est le nom choisi par un groupe de poètes et d’écrivains français de la seconde moitié du XVIe siècle, dont les chefs de file sont Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay.
On ne peut pas encore parler d’école littéraire, notion inconnue à l’époque. Il s’agit plutôt d’un rassemblement d’auteurs ayant en commun des goûts, des pratiques et des objectifs innovants. Certains d’entre eux ont suivi l’enseignement de l’helléniste Jean Dorat (1508-1588) au collège de Coqueret, sur la montagne Sainte-Geneviève, à Paris. Avec lui, ils s’imprègnent des œuvres antiques et de celles, plus récentes, de poètes italiens comme Dante, Boccace, Pétrarque ou l’Arioste.
Dans un premier temps, ce groupe d’écrivains décide de se désigner du nom de « Brigade », avant[...]
Un ouvrage fondateur : Défense et illustration de la langue française
Les choix des membres de la Pléiade s’expriment dans le manifeste publié en 1549 par Du Bellay et intitulé Défense et illustration de la langue française, qui légifère dans deux directions : la langue française et le renouvellement poétique. Sur le premier point, l’auteur propose d’abord de se défaire de la tutelle du latin, en écho à l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui, dix ans plus tôt, a imposé le français sur tout le royaume ; puis de chercher à enrichir et vivifier le français par le recours à un vocabulaire emprunté aux dialectes, au registre des métiers, aux langues étrangères[...]
Une réinvention des formes poétiques
En accord avec les règles fixées par Du Bellay, les poètes de la Pléiade se retrouvent autour de plusieurs principes essentiels qui posent les fondements d’une poétique : la mission supérieure du poète, inspiré par les dieux et apportant la lumière aux hommes ; la conciliation de cette inspiration d’origine divine et d’une patiente mise en forme poétique ; le culte du beau et le refus du vulgaire, du bas, du commun ; l’héritage de l’Antiquité, dont on doit imiter ou prolonger les chefs-d’œuvre ; l’utilisation de formes nobles (l’ode, l’épopée), lyriques (comme l’élégie) ou codifiées (le sonnet, venu d’Italie et dont le modèle s’imposera durablement).
Les membres de la Pléiade privilégient certains sujets, en particulier l’amour, dans la lignée de Pétrarque, le grand modèle, mais aussi de Maurice Scève ou de Louise Labé, ainsi que l’invitation à profiter de la vie, selon l’injonction épicurienne du carpe diem. Parmi les autres thèmes de prédilection des membres de la Pléiade, on trouve celui de la mort, proche de l’inspiration baroque, qui aime les décors macabres et les évocations douloureuses ; celui de la nature, à travers des jardins ou des paysages[...]
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