Le terme dystopie désigne, en littérature comme au cinéma ou dans les autres arts, un monde fictif où les individus sont soumis à un pouvoir autoritaire, à un contrôle permanent, et se voient privés de libre arbitre, d’autonomie et d’épanouissement personnel. Le nom dystopie, ou anti-utopie, fait directement référence à celui d’utopie, dont il est l’envers négatif, le préfixe grec[...]
Essor de la dystopie en littérature
C’est d’abord le philosophe et économiste britannique John Stuart Mill qui a recours au nouveau mot dystopie, au XIXe siècle. Le terme va ensuite connaître une fortune littéraire et artistique, surtout à partir du XXe siècle, même si l’on trouve déjà des dystopies antérieurement. Comme dans l’utopie, on retrouve dans la dystopie une société très structurée, mais dans une version plus sombre, plus oppressante, voire angoissante. Cette utopie en négatif constitue alors un moyen de révéler les dérives possibles de notre monde et de le questionner.
Ainsi, le récit de l’écrivain russe Evgueni Zamiatine Nous [autres] (1920) se présente sous la forme d’un pseudo-journal intime, rédigé dans un environnement où il faut renoncer aux libertés individuelles pour un prétendu bonheur collectif imposé. Il dénonce les abus du régime autoritaire qui se met en place en Russie après la révolution de 1917.
Au Royaume-Uni, les romans Le Meilleur des mondes (1932) d’Aldous Huxley et 1984 (1949) de George Orwell sont des anticipations[...]
La dystopie dans les arts
Le cinéma s’est lui aussi emparé de la dystopie, notamment en adaptant des romans du genre. En 1966, le réalisateur français François Truffaut adapte Fahrenheit 451, d’après l’œuvre de l’écrivain américain Ray Bradbury (1953), qui peint un monde où lire et imaginer sont formellement interdits. Le roman La Planète des Singes du Français Pierre Boulle (1963) donne lieu à plusieurs adaptations cinématographiques dès 1968, à une série télévisée et une bande dessinée. Le film américain de Richard Fleischer Soleil vert (1973), inspiré du roman de l’écrivain Harry Harrison (1966), imagine notre planète soumise à un réchauffement climatique intense et à un épuisement de ses ressources naturelles. De la même façon, des films de science-fiction relèvent de la dystopie, comme Blade Runner (1982) du Britannique Ridley Scott, adapté du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1968), de l’Américain Philip K. Dick. Le cinéaste britannique Michael Radford porte également à l’écran le monde cauchemardesque de 1984 de George Orwell ; le film est d’ailleurs sorti en sallesen 1984.
Dans d’autres cas, c’est le cinéma lui-même qui invente des dystopies. Citons le film Metropolis (1927)[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter