La transition écologique désigne une évolution (transformation) recherchée par les sociétés et leurs membres afin de créer de nouveaux modes de vie, de production agricole et industrielle, de transports et d’échanges plus respectueux des humains, de leur planète et ses écosystèmes. Ayant pour finalité de protéger les conditions de la vie sur Terre, cette transition cherche à mettre en place aussi rapidement que possible de nouveaux modèles de fonctionnement de l’économie et de la société. Elle est qualifiée d’écologique, car les choix à adopter et les actions à mener dans le cadre de ce nouveau modèle doivent apporter une solution globale et efficace aux changements environnementaux.
La notion de transition écologique[...]
Un modèle de croissance à remettre en question
Au XIXe siècle, la révolution industrielle s’opère dans de nombreux pays grâce à une maîtrise nouvelle de la production d’énergie, d’abord à partir du charbon avec la machine à vapeur puis par l’exploitation du pétrole. Le développement de l’industrie, la recherche de nouveaux marchés pour les produits manufacturés, les sociétés de consommation sans frein qui se mettent en place dans les pays riches après la Seconde Guerre mondiale provoquent une intense compétition économique entre les pays. La richesse et la réussite d’un pays se mesurent alors par un indicateur économique appelé produit intérieur brut (PIB). Celui-ci compte sur[...]
La perception des dégâts et le développement durable
Après la Seconde Guerre mondiale, on constate la pauvreté d’une grande partie de l’humanité, ce qui conduit à introduire une nouvelle notion : le développement. On classe alors les pays en trois groupes selon la valeur de leur PIB par habitant et selon l’évolution de cet indice au cours du temps : pays développés, pays en développement et pays sous-développés. L’Organisation des Nations unies (ONU) crée en 1966 un programme pour le développement : le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). Pourtant, et tout particulièrement après la lente prise de conscience du changement climatique à partir de 1980, les limites de cette notion trop simpliste de développement et les dégâts associés apparaissent : pollutions industrielles et atteintes à la santé des populations ; réchauffement de la planète par croissance incontrôlée du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère ; épuisement des ressources naturelles (les poissons par une pêche intensive, les forêts par déforestation, le pétrole par surconsommation).
En 1987, la notion de développement durable est introduite dans le rapport Brundtland - du nom de la Norvégienne Gro Harlem Brundtland qui préside les travaux de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Ce concept tente de compenser une croissance économique aveugle par le souci d’assurer un avenir moins menacé dans la durée (d’où l’adjectif durable). Il propose que la notion de développement (ou de croissance) intègre[...]
La transition écologique, une rupture nécessaire
La notion de transition écologique tend désormais à se substituer à celle de développement durable. L’importance des changements nécessaires rend improbable la possibilité de les réaliser de façon progressive. Il faut introduire des ruptures radicales marquant une transition rapide (de l’ordre d’une à deux décennies), voire brutale, entre l’état actuel et le futur recherché, faute de quoi l’humanité souffrira de dégâts irréversibles.
La transition énergétique est un bon exemple. En effet, l’origine et l’utilisation de l’énergie sont depuis 1850 au cœur de l’activité et de l’évolution des sociétés industrialisées. Un des piliers essentiels d’une transition écologique est donc d’obtenir un changement radical dans la consommation mondiale d’énergie. Rappelons que celle-ci repose pour environ 80 % sur l’utilisation de combustibles fossiles (charbon, pétrole) qui sont la cause principale du réchauffement de la planète. L’accord de Paris, signé en 2015 lors de la COP 21 (21e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), s’est donné pour objectif d’atteindre en 2050 un bilan net, appelé « zéro carbone », c’est-à-dire que la quantité de CO2 dans l’atmosphère cesserait d’augmenter. Ceci impose de transformer en profondeur les industries. Par exemple, l’Union européenne a[...]
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