On désigne sous le nom de « gilets jaunes » un mouvement de contestation politique et sociale français. À partir de novembre 2018, et pendant plus d’un an, les gilets jaunes ont protesté de manière originale et virulente contre la politique du gouvernement[...]
Chronologie des événements
En octobre 2018, le gouvernement annonce une hausse des taxes sur le diesel. Comme il s’agit d’un impôt inclus dans le prix du carburant, le prix de ce dernier doit augmenter automatiquement. Cette annonce provoque une mobilisation sur les réseaux sociaux (surtout sur Facebook). Elle aboutit, à partir du 17 novembre 2018, à un mouvement d’occupation des ronds-points (carrefours routiers circulaires très répandus en France), de blocage des routes et de manifestations dans plusieurs villes. Des manifestations se tiennent ensuite chaque samedi dans de nombreuses villes. Le 1er décembre notamment, des actes de violence et des dégradations importantes ont lieu à Paris, à l’Arc de triomphe et sur les Champs-Élysées.
À partir de cette date, la répression de la police contre les manifestants devient de plus en plus forte. Elle nourrit en retour la violence d’une partie des contestataires, qui se traduit par des actes de vandalisme contre les banques, les voitures ou les boutiques de luxe dans les villes, contre les radars de contrôle de vitesse et les péages sur les routes et les autoroutes du pays.
Dès le début du mois de décembre 2018, le gouvernement renonce à son projet de taxe sur le diesel[...]
Originalité et revendications du mouvement
Si le mouvement des gilets jaunes a surpris, c’est qu’il présente plusieurs caractéristiques nouvelles. Dépourvu de dirigeants, il est organisé à partir des réseaux sociaux en dehors de toute initiative syndicale ou de partis politiques. Par ailleurs, même s’il se propage dans les grandes métropoles, c’est dans les campagnes et les petites villes qu’il émerge. Il est particulièrement suivi par des gens qui utilisent leur voiture pour se rendre à leur travail et vivent dans des communes qui ont perdu services publics et commerces.
Les gilets jaunes ont d’abord réclamé l’annulation des taxes sur les carburants et la démission du président de la République, bien qu’elle soit très improbable. Leurs revendications se sont précisées par la suite, témoignant de préoccupations égalitaires et d’un désir de[...]
Répression du mouvement
Le mouvement des gilets jaunes ne suivait pas les règles habituelles des manifestations. Ainsi, il ne sollicitait pas d’autorisation officielle avant de manifester, comme le prévoit la loi. En tant que « manifestations interdites », les rassemblements de gilets jaunes ont fait l’objet d’une répression policière et judiciaire particulièrement intense. En novembre 2019, un an après le début du mouvement, le journal Le Monde recensait 10 000 gardes à vue (maintien en détention sans jugement d’une personne, pendant quelques jours, en principe dans le cadre d’une enquête), 3 100 condamnations, 400 peines de prison ferme. En outre, les policiers ont tiré trois fois plus de projectiles de LBD (lanceur de balles[...]
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