La crise sociale et politique de mai 1968 a vu se succéder en France une série de violentes émeutes étudiantes,[...]
Révolte étudiante et grève générale
La crise commence par un mouvement de contestation qui agite l’université de Nanterre à partir de l’automne de 1967. Les étudiants protestent contre leurs conditions de vie et l’organisation des études, mais ils critiquent également tout ce qui leur paraît contestable dans la société et dans le monde : la consommation, les archaïsmes du Parti communiste, la guerre du Vietnam, la hiérarchie en général, l’État, l’université, la vie quotidienne, le manque de liberté sexuelle…
Le 22 mars 1968, des étudiants occupent la tour administrative de Nanterre. Les cours sont interrompus par les autorités universitaires, et quelques meneurs (dont Daniel Cohn-Bendit) sont convoqués[...]
L’État dans l’impasse
Le 24 mai, de nouvelles émeutes, à Paris et en province, mettent police et gendarmerie en difficulté. Un jeune homme, atteint par un éclat de grenade, meurt à Paris ; un commissaire de police décède à Lyon. Mais ces 2 morts restent en grande partie ignorées de l’opinion.
Dans une France paralysée par la grève (il n’y a plus d’essence, plus de transports, plus de collecte des ordures, plus de banques…), le Premier ministre Georges Pompidou ouvre des[...]
Fin de la crise
Du côté de l’État et de l’administration, certains envisagent sérieusement de faire appel à l’armée pour mettre fin à la crise. Le préfet de police Maurice Grimaud et le cabinet du Premier ministre s’opposent fermement à cette solution.
Alors que l’État semble ne plus être dirigé et que certains hommes politiques de gauche se préparent à assumer le pouvoir politique, le général de Gaulle, président de la République, disparaît. Sans en informer ses collaborateurs, il se rend en hélicoptère au camp militaire de Baden-Baden, en Allemagne, où des troupes françaises stationnent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son absence d’une journée provoque une immense émotion dans le pays. À son retour, le 30 mai, il prononce un discours vigoureux à la radio et dissout l’Assemblée nationale. Des centaines de milliers de manifestants favorables au retour à l’ordre lui apportent leur soutien. Le retour immédiat du carburant dans les pompes à essence donne à la population le sentiment que la crise est finie.[...]
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