L’ autoportrait est la représentation qu’un artiste fait de lui-même. Ce genre apparaît à la fin du Moyen Âge et se répand au début de la Renaissance.
La pratique de l’autoportrait est favorisée par la mise au point, à Venise, du miroir en verre et par la découverte de la peinture à l’huile, qui permet un rendu plus précis. Parallèlement, l’essor des idées humanistes et l’évolution du statut de l’artiste encouragent les peintres à se représenter. Dans les premiers temps, ils le font surtout de manière indirecte ou détournée : ils intègrent leur effigie dans un groupe (l’autoportrait « situé », comme Diego Velázquez dans Les Ménines), se servent d’un artifice pictural (le reflet d’une armure ou d’un miroir pour l’autoportrait « caché », comme dans le Portrait des époux Arnolfini de Jan Van Eyck) ou choisissent la symbolique, en se représentant en saint Luc, patron des peintres (Rogier Van der Weyden).
Mais d’autres artistes, à la même époque, n’hésitent pas à faire de leur portrait le sujet même du tableau. C’est ce type de représentation qui triomphe, avec quelques variations. Au fil du temps, le peintre gagne en prestige, et l’autoportrait se fait plus « aristocratique », l’artiste se permettant des poses pleines d’orgueil (Nicolas Poussin). L’autoportrait au milieu de sa famille, de ses amis ou de ses confrères est également très apprécié, tout comme dans son atelier (L’Atelier du peintre de Gustave Courbet). Par ailleurs, au 18e siècle, c’est le tempérament de l’auteur qui transparaît dans le visage[...]
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