Marcel Proust fut un écrivain français du début du XXe siècle. Il fut l’auteur d’un roman monumental intitulé À la recherche du temps perdu. Ce livre de toute une vie raconte d’abord la vocation d’un écrivain. Avec cette œuvre,[...]
L’œuvre d’une vie
Marcel Proust naît à Paris le 10 juillet 1871 dans une famille de la bourgeoisie aisée. Son père, Adrien Proust, est professeur à la faculté de médecine de Paris. L’écrivain sera profondément attaché à sa mère, Jeanne Weil, une femme cultivée et très aimante.
À partir de 1881, les études secondaires de Marcel Proust sont perturbées par des crises d’asthme, une maladie dont il souffrira toute sa vie. Après son baccalauréat et son service militaire, il entame à l’âge de vingt ans des études de droit puis de lettres. Il travaille un temps à la bibliothèque Mazarine avant de renoncer à exercer un métier. Au cours de cette période, le jeune homme commence à publier des articles et des chroniques dans des journaux et revues. Il fréquente également le milieu aristocratique de la capitale. En 1896, il publie un recueil de nouvelles et de poèmes en prose, Les Plaisirs et les jours, préfacé par l’écrivain Anatole France. L’année précédente, il a entamé la rédaction d’un roman autobiographique, Jean Santeuil, qui contient déjà certains thèmes de À la recherche du temps perdu (couramment appelé La Recherche). Ce livre fait également une place importante au retentissement de l’affaire Dreyfus dans la société. Resté inachevé, il ne sera publié qu’après sa mort.
Passionné par l’art, Marcel Proust voyage à Venise, Bruges, Amsterdam et visite les églises[...]
L’histoire d’une vocation
À la recherche du temps perdu offre un tableau saisissant de la société française entre 1880 et 1920. Cette œuvre monumentale de plus de 3 000 pages est composée de sept parties : Du côté de chez Swann, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue et Le Temps retrouvé. Dans La Recherche, le narrateur, qui est assez proche de l’auteur, est le personnage principal.
La célèbre première phrase de Du côté de chez Swann - « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » - invite dans un premier temps le lecteur à une plongée dans l’enfance. Le narrateur tente de restituer son passé grâce à la mémoire affective et non à la mémoire volontaire. Pour Proust, cette mémoire involontaire et affective est la seule capable de rendre compte de notre « moi profond ». À la recherche du temps perdu se construit donc en partie à travers l’évocation de ces souvenirs involontaires, comme celui provoqué au début du roman par la « madeleine ». Quand le narrateur plonge dans sa tasse de thé ce petit gâteau « court et dodu » que lui offrait sa grand-mère, le goût lui restitue son enfance à travers un ensemble de sensations qu’il croyait perdues. Animé d’une vocation - écrire - qui ne se révèlera que progressivement, le narrateur va ressusciter, au fil du roman :
- le village de son enfance, Combray (inspiré d’Illiers, en Beauce, d’où est originaire son père) ;
- ses amis et connaissances (dont Charles Swann, amateur d’art raffiné et premier modèle du narrateur, qui épousera Odette de Crécy et connaîtra les souffrances de la jalousie) ;
- la société mondaine et aristocratique[...]
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