L’expression Nouveau Roman désigne un courant littéraire qui a pris naissance en France au milieu des années 1950.
Sans vraiment constituer une « école » ou un groupe homogène, les auteurs du Nouveau Roman se sont retrouvés sous l’étiquette du même éditeur (Les éditions de Minuit) et autour de conceptions esthétiques communes. Les plus importants d’entre eux sont Alain Robbe-Grillet (Les Gommes, Le Voyeur, La Jalousie), Michel Butor (L’Emploi du temps, La Modification), Nathalie Sarraute (Tropismes, Le Planétarium), Claude Simon (La Route des Flandres, Les Géorgiques). Mentionnons également Robert Pinget, Marguerite Duras, Claude Ollier ou Jean Ricardou.
S’inspirant de Gustave Flaubert, Marcel Proust, André Gide, mais aussi de James Joyce et Franz Kafka, les représentants du Nouveau Roman contestent le roman traditionnel, symbolisé par Honoré de Balzac. À un réalisme qu’ils jugent dépassé, ils opposent le refus de l’intrigue, réduite à l’état de prétexte ou de parodie, la dissolution du personnage, dont le caractère et même l’identité restent flous, l’importance des objets et des décors. Les écrivains qui se réclament du Nouveau Roman aiment les constructions savantes, étudiées ; ils privilégient la description (on a parlé à leur propos d’« école du regard ») ;[...]
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