La Tunisie est un pays d’Afrique du Nord, bordé au nord et à l’est par la mer Méditerranée. Sa frontière occidentale la sépare de l’Algérie,[...]
Géographie de la Tunisie
Le cadre physique
Le territoire de la Tunisie présente trois espaces géographiques distincts. Le tiers nord du pays comporte le relief le plus élevé, orienté sud-ouest-nord-est, dans le prolongement des chaînes montagneuses du Maghreb (Atlas). La principale ligne montagneuse est la dorsale tunisienne qui s’abaisse progressivement en direction du cap Bon. Son point culminant est le djebel Chambi (1 544 mètres). Plus au nord encore coule la Medjerda, seul fleuve de Tunisie alimenté de façon continue. Il se jette dans la Méditerranée au niveau du golfe de Tunis, creusant une vallée fertile. Une mince plaine littorale longe la Méditerranée au nord, et s’élargit progressivement vers le golfe d’Hammamet.
Un vaste triangle central est constitué de plateaux et de plaines,[...]
La variété des climats et de la végétation
Le climat de la Tunisie s’organise du nord au sud : méditerranéen au nord de la dorsale et le long du littoral, bien arrosé sur les reliefs, il devient aride sur la moitié sud du territoire. Les températures sont rarement négatives, même en altitude, mais peuvent dépasser les 50 °C dans les espaces sahariens. La Tunisie est ainsi souvent marquée par la sécheresse, notamment lorsque souffle le vent saharien, chaud et sec,[...]
La population
La population de la Tunisie est concentrée dans les villes du littoral : Tunis, la capitale, domine le réseau urbain. Le grand Tunis approche les 3 millions d’habitants. Les villes portuaires de Sfax et de Sousse sont de taille moyenne (entre 200 000 et 500 000 habitants). Les ports de Bizerte et Gabès, et la ville de Kairouan, nœud de communication vers l’intérieur, comptent moins de 200 000 habitants.
La population tunisienne continue de croître, mais à un rythme ralenti : le nombre d’enfants par femme est passé de 7 en 1960 à 2,1 en 2020. Il s’agit là d’un des indices de fécondité les plus faibles[...]
Activité économique de la Tunisie
Un pays développé
La monnaie de la Tunisie est le dinar tunisien. Le pays est considéré comme développé, puisque son indice de développement humain (IDH), qui était de 0,56 en 1990, dépassait 0,7 en 2019, un indice élevé selon la classification des IDH proposée par l’Organisation des Nations unies (ONU). Le taux d’alphabétisation dépasse les 80 % dans les années 2020 et l’offre de formations supérieures (universités, grandes écoles) s’étoffe. Le système de santé est relativement[...]
L’agriculture, un pilier de l’économie
Les régions les plus arrosées du nord de la Tunisie permettent une production agricole variée (céréales et élevage) destinée d’abord à la consommation locale. Le pays est en outre un des principaux producteurs mondiaux d’huile d’olive et de dattes, qu’il exporte massivement. Il exporte également des amandes, des agrumes (oranges et citrons)[...]
Les atouts du secteur industriel
La Tunisie dispose de ressources minières comme le zinc, le fer et le phosphate. Ce dernier, exploité dans la région de Gafsa, est transformé puis utilisé pour fabriquer des engrais, qui sont employés pour l’agriculture dans le pays même ou exportés. Le pays a quelques ressources en pétrole (golfe de Gabès et région d’El-Borma) et en gaz, mais la production est insuffisante pour satisfaire les besoins nationaux. Pour être moins dépendante des importations en hydrocarbures,[...]
Le secteur des services, porté par le tourisme
La diversité des paysages et la richesse historique du pays, ainsi que des choix d’aménagements touristiques (infrastructures, hôtels) précoces, permettent à la Tunisie d’être une destination très prisée. La clientèle vient principalement d’Europe, mais le nombre de touristes en provenance du monde arabe progresse. Le secteur touristique apporte des devises et fait travailler plus de 10 % de la population active.
Le tourisme balnéaire s’est développé au nord, autour de la ville de Tabarka, et à l’est, de Hammamet à Mahdia, puis à Djerba. La politique touristique a d’abord été centrée sur des prix peu élevés, ce qui a favorisé l’essor du tourisme de masse. Elle vise désormais à diversifier son offre et les investissements s’orientent vers le développement du tourisme de luxe. Le défi est aussi de mieux intégrer l’architecture des complexes hôteliers dans leur environnement.
L’offre en tourisme culturel est elle aussi abondante. À Tunis, le Musée national du Bardo, réputé pour la richesse de ses collections de mosaïques romaines, est l’un des plus grands musées du continent africain. Le site[...]
Histoire de la Tunisie
Préhistoire et Antiquité : des premiers hommes au rayonnement de Carthage
Des archéologues ont découvert en 2016 des objets attestant de la présence de l’Homo sapiens, l’homme moderne, il y a près de 100 000 ans dans le sud de la Tunisie. Le site d’El Mekta, près de Gafsa, où reposaient des sépultures et de nombreux outils en silex, révèle aussi une importante présence de chasseurs-cueilleurs du septième au cinquième millénaire avant notre ère.
Autour du XIIe siècle avant J-.C., les Phéniciens, venus du Proche-Orient (approximativement le Liban actuel) par la mer, installent des comptoirs au nord de l’actuelle Tunis. Ils créent Carthage au IXe siècle avant J.-C. Selon la légende, cette cité fut fondée par une princesse phénicienne en fuite, nommée Elyssa, connue aussi sous le nom de Didon. Carthage est dirigée par un roi, qui gouverne avec un Grand Conseil représentant les familles importantes de la cité. Celle-ci aurait compté jusqu’à 300 000 habitants. La fertilité des terres et la position stratégique du site sur les routes commerciales maritimes en font le berceau de la civilisation carthaginoise, ou punique, qui atteint son apogée au IIIe siècle avant J.-C. Elle devient la rivale de Rome en pleine expansion[...]
Du Moyen Âge au XIXe siècle : la conquête arabe et la domination ottomane
Dans la seconde moitié du VIIe siècle, les Arabes, peuples de la péninsule Arabique récemment convertis à l’islam, conquièrent l’Afrique du Nord, peuplée à l’époque par les Berbères. Les dynasties musulmanes dominent désormais la région de l’Ifriqiya (le nom arabe de l’Africa), un peu plus vaste que la Tunisie actuelle. La capitale est établie à Kairouan, bâtie en 670. Celle-ci est située sur les routes transsahariennes, et devient la quatrième ville sainte de l’Islam, après La Mecque, Médine et Jérusalem. Les Arabes viennent à bout des dernières résistances des peuples berbères et achèvent d’islamiser la région. La ville de Carthage est prise en 698 et détruite une troisième fois. Tunis est fondée un an plus tard et s’affirme progressivement comme un des plus grands ports méditerranéens. Elle n’est choisie définitivement comme capitale de la province de l’Ifriqiya qu’en 1229, sous la dynastie hafside (1228-1574). Un siècle plus[...]
La période coloniale : le protectorat français et sa contestation
La Tunisie est le deuxième pays du Maghreb à connaître la colonisation française, après l’Algérie. Une expédition militaire française organisée depuis l’Algérie oblige le bey de Tunis à signer le traité du Bardo, le 12 mai 1881, puis la convention de la Marsa deux ans plus tard. Le protectorat français est mis en place en Tunisie : si le bey reste le maître de ses sujets, c’est bien le résident général français qui prend en charge la politique et l’économie du pays. Des flux d’immigrants venus d’Europe (de France et d’Italie surtout) renforcent la diversité de la population. La ville de Tunis se transforme : une ville européenne apparaît à côté de la médina, la ville arabe. La richesse économique (terres agricoles, ressources minières) est accaparée par les Français.
Le mouvement de contestation tunisien contre la présence française s’organise, dès 1907 avec le mouvement des Jeunes Tunisiens, puis en 1920 avec le Destour (le nom de ce parti vient d’un mot[...]
La Tunisie contemporaine : de l’indépendance à la « révolution de jasmin »
Après la Seconde Guerre mondiale, la France fait face dans tout son empire colonial aux mouvements nationalistes qui réclament l’indépendance. Les troubles violents se multiplient en Tunisie à partir de 1952 et, en 1954, alors que la France entre en guerre en Algérie, les négociations commencent entre le gouvernement français et les nationalistes tunisiens. Ils s’entendent dans un premier temps sur une autonomie interne puis, le 20 mars 1956, la Tunisie accède à l’indépendance. Le 25 juillet 1957, Habib Bourguiba proclame la République tunisienne dont il devient le premier président.
Habib Bourguiba multiplie les réformes, en rédigeant notamment le Code de statut personnel, qui garantit l’égalité hommes-femmes, instaure une école publique et une protection sociale pour tous. Réélu pour quatre mandats consécutifs, il se fait proclamer président à vie en 1975. Mais, en 1987, le Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali dépose Bourguiba[...]
Vie institutionnelle et politique de la Tunisie
La première Constitution de l’après-Ben Ali est promulguée en janvier 2014. Elle garantit le fonctionnement démocratique des institutions, le multipartisme, la liberté de la presse et la liberté de conscience. Le droit de vote pour tout citoyen ou citoyenne de nationalité tunisienne est fixé à dix-huit ans. Les mandats des représentants du peuple (pouvoir législatif) et du président (pouvoir exécutif, qu’il exerce avec le chef du gouvernement) sont de cinq ans. Ils sont désignés au suffrage universel direct. Le pouvoir judiciaire est indépendant. Entre octobre et décembre 2014, des élections législatives et présidentielle ont lieu. Béji Caïd Essebsi est élu président de la République, mais décède en 2019. Kaïs Saïed lui succède.
Depuis la révolution, la Tunisie a été érigée en modèle de démocratisation dans[...]
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