Le génocide des juifs par le régime nazi se déroule entre 1938 et 1945 en Europe et cause la mort de près de 6 millions de personnes. Cette extermination planifiée[...]
Aux origines du génocide
Dans son livre Mein Kampf (Mon Combat),publié en 1925, Adolf Hitler énonce clairement des thèses antisémites. Le chef du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) accuse les juifs d’organiser leur domination sur le monde. Avec des arguments pseudobiologiques, il les présente comme une race inférieure, constituant une menace mortelle pour la race aryenne, dont feraient partie les Allemands, et qui serait supérieure aux autres.
Dès son arrivée au pouvoir, en 1933, le chancelier Hitler prend des mesures contre les juifs, qui sont exclus des administrations et des universités. En 1935, les lois de Nuremberg interdisent les mariages entre juifs et non-juifs, ainsi que la pratique de certains emplois. Les juifs se voient retirer la citoyenneté allemande.
Cette mise au ban de la société précède les premières persécutions[...]
Les ghettos
Aucun plan d’extermination des juifs n’existe avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en 1939. L’objectif premier du Reich est cependant de faire « place nette » dans des territoires promis à la germanisation, comme la Pologne. L’ouverture de ghettos, dès 1939, constitue une première étape au règlement du « problème juif ». Ce sont des quartiers fermés réservés aux juifs polonais ou déportés depuis l’Allemagne et contrôlés par le gouvernement général de Pologne, dans la partie du pays non annexée par le Reich. Dans le[...]
Les fusillades de masse
L’opération Barbarossa déclenchée par les nazis en juin 1941 dans le but d’envahir l’URSS marque une nouvelle étape dans les massacres. À la suite des victoires allemandes de la fin de 1941 sur le front de l’Est, la plupart des juifs d’Europe se trouvent sous domination nazie. Pour Hitler, les éliminer permettrait de mettre à bas l’URSS et son régime judéo-bolchevique, puis plus tard d’envisager une colonisation allemande. Quatre groupes mobiles d’extermination, les Einsatzgruppen, suivent l’avancée de la Wehrmacht (l’armée allemande). Les 3 000 hommes qui les composent, issus pour beaucoup de la Gestapo et des SS, reçoivent l’ordre d’éliminer des cadres du régime soviétique[...]
La « solution finale »
En décembre 1941, la contre-offensive soviétique à Moscou écarte toute possibilité pour les nazis de repousser la population juive vers la Sibérie. De plus, l’entrée en guerre des États-Unis conforte Hitler dans son antisémitisme obsessionnel : les juifs notamment américains veulent décidément, selon lui, dominer le monde. Ces événements incitent le Führer à organiser et rationaliser l’extermination des populations juives. Pour ce faire, les nazis disposent alors d’une large expérience : les fusillades de masse des Einsatzgruppen, bien sûr, mais aussi un programme d’eugénisme, l’Aktion T4, mis en œuvre en octobre 1939 pour éliminer malades mentaux et handicapés, dans le but de purifier la race aryenne. Les victimes étaient exécutées par divers moyens, dont des chambres à gaz, et leurs corps étaient incinérés dans des fours crématoires. Première politique d’assassinat de masse décidée par les nazis, l’Aktion T4 entraîna la mort de 250 000 personnes.
Durant l’hiver 1941-1942, deux centres de mise à mort (appelés aussi camps d’extermination) ouvrent à Chelmno (déc. 1941) et Belzec (mars 1942), sur le territoire polonais. Ils sont pourvus de chambres à gaz et de « camions asphyxiants », et on commence à y éliminer les juifs jugés inaptes au travail forcé.
Le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, quinze dirigeants nazis, dont Reinhard Heydrich et Adolf Eichmann, se réunissent pour organiser méthodiquement la déportation des juifs d’Europe vers l’est du continent et leur extermination systématique. Il s’agit de mettre au point la «[...]
Après-guerre
Le génocide des juifs prend fin avec la libération progressive de l’Europe par les Alliés à partir de l’automne 1944. Les nazis fuient devant leur avancée et organisent des « marches de la mort » afin de déplacer les prisonniers. Ils détruisent lors de leur départ les traces de leurs actes. Les soldats alliés, horrifiés, découvrent les camps de la mort et libèrent les survivants.
De 1938 à 1945, près de 6 millions de juifs, hommes, femmes et enfants, ont été assassinés par les nazis : 800 000 dans les ghettos, 1 400 000 lors des fusillades de masse, 2 900 000 dans les centres de mise à mort, dont 1 million à Auschwitz-Birkenau, et 900 000 à Treblinka (estimations basses).
Les gouvernements alliés connaissaient l’existence des camps à partir de 1942 mais n’ont pas agi immédiatement car ils souhaitaient d’abord une victoire totale sur les forces de l’Axe. L’Église catholique ne condamna pas publiquement les massacres. Malgré les informations qu’il avait en sa possession, le pape Pie XII est resté silencieux. Ce germanophile voulait privilégier l’action diplomatique. Au sein des populations locales, certains savaient ce qui se passait à[...]
Mémoires du génocide des juifs
Aujourd’hui, de nombreux pays ont instauré une journée, le 27 janvier, en mémoire des victimes de ce génocide (il s’agit de la date de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, en 1945). Des musées et des lieux de mémoire rappellent aussi à travers le monde ce qui s’est passé, par exemple à Paris, le Mémorial de la Shoah ou, à Jérusalem, le mémorial Yad Vashem.
De nombreux juifs ont raconté ces événements et les souffrances qu’ils ont endurées durant la guerre, comme la jeune Anne Frank ou Hélène Berr, qui ont toutes deux tenu un journal. D’autres l’ont fait a posteriori, dans des écrits comme Charlotte Delbo, Primo Levi (Si c’est un homme) ou Simone Veil. D’autres encore témoignent oralement[...]
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