DORSALE OCÉANIQUE

Écrit par Stéphane GUILLOT

Zone du Laki, Islande - crédits : Tokelau/ Shutterstock — Zone du Laki, Islande
Tokelau/ Shutterstock

Les dorsales océaniques sont les lieux de formation et d’expansion des fonds océaniques. Leur relief est celui de chaînes de montagnes volcaniques. Elles parcourent les fonds océaniques de notre planète sur 64 000 kilomètres de longueur.

Cette chaîne de montagnes, formée en continu par les dorsales, est recoupée tous les 100 kilomètres environ par des failles transformantes, qui décalent l’axe de la dorsale. Sa morphologie est plus douce que les montagnes émergées, son altitude est de l’ordre de 2 000 mètres au-dessus de la plaine abyssale, profonde en moyenne de 5 000 mètres, pour une largeur de 500 à 800 kilomètres dans l’océan Atlantique, et de 1 000 à 1 500 kilomètres dans l’océan Pacifique. Le centre de la dorsale présente une vallée étroite de quelques kilomètres appelée rift. L’axe des dorsales est dépourvu de sédiments.

Les dorsales sont le lieu de divergence des plaques lithosphériques. À l’aplomb des dorsales, l’asthénosphère très chaude (1 300 ⁰C) forme un bombement qui remonte à une dizaine de 10 kilomètres sous le rift et qui fond par décompression, donnant naissance aux magmas basaltiques. Ces magmas vont soit cristalliser en profondeur sous forme de gabbro (une roche plutonique grenue), soit traverser la croûte océanique sous forme de filons de basalte qui s’épanchent sur le fond océanique. Du fait de la forte pression exercée par l’eau de mer (300 fois la pression atmosphérique), les basaltes cristallisent sous la forme de coussin (pillow-lava).

Crustacé Galathée yéti - crédits : IFREMER/ A. Fifis — Crustacé Galathée yéti
IFREMER/ A. Fifis

Sur les flancs de la dorsale, l’eau de mer circule dans des fractures et ressort à proximité, à des températures d’environ 100 à 300 ⁰C. À basse température (100 ⁰C), cette eau est chargée de carbonates de magnésium, formant des sources hydrothermales, qui donnent des émanations blanches : on les appelle les fumeurs blancs. À haute température, l’eau est chargée de sulfures, de fer et de manganèse, formant des fumeurs noirs. Tous ces fumeurs abritent une faune et une flore particulière, adaptée à l’absence de lumière, aux fortes pressions et à des températures élevées.