Le Brésil (Brasil en portugais) est un pays d’Amérique du Sud, bordé par l’océan Atlantique le long de sa côte orientale. Sur ses frontières terrestres, il est limitrophe de dix pays du sous-continent sur douze, les deux exceptions étant le Chili et l’Équateur. C’est le plus vaste pays d’Amérique[...]
Géographie du Brésil
Le cadre physique
Le territoire brésilien est composé de plateaux et de plaines riches de paysages et de végétations variés. Il est traversé par douze bassins hydrographiques.
Au nord se situe la plaine d’Amazonie, qui englobe la partie de la forêt tropicale amazonienne appartenant au Brésil. Elle est entourée de plateaux, dont celui des Guyanes, au nord, dominé par le pic de la Neblina, le point culminant du pays avec ses 3 014 mètres. Il fait exception dans un relief qui n’excède pas 1 000 mètres d’altitude en moyenne.
La région voisine, la Caatinga, qui couvre une partie du Nord-Est, est composée de plateaux. Elle est recouverte d’une végétation le plus souvent épineuse (arbustes, plantes) qui ne se retrouve dans aucun autre État du pays. Son climat chaud et sec provoque des sécheresses récurrentes, surtout dans sa partie la plus touchée par le phénomène (appelée le « polygone des sécheresses »).
Le centre du pays est occupé par le Plateau brésilien qui regroupe plusieurs plateaux degrès à escarpements prononcés : les chapadas. La végétation dominante est le cerrado, une savane herbeuse parsemée d’arbres et d’arbustes à l’écorce épaisse. À son extrême ouest s’étend, à la frontière avec la Bolivie, la plaine du Pantanal.Elle est inondée annuellement par les crues du bassin du fleuve Paraguay.
L’est du pays, au-delà de l’étroite plaine côtière[...]
Le climat
La plus grande partie du territoire brésilien se situe dans la zone intertropicale : presque toutes les régions ont un climat chaud. Mais, dans ce pays de taille continentale, les variétés climatiques ne manquent pas : le Brésil connaît quatre types majeurs de climat, variant du nord au sud du pays. Dans la région amazonienne, de climat équatorial, la pluviosité est régulière et la température élevée et homogène. Le climat tropical est commun au Centre-Ouest et[...]
La population
La population brésilienne a connu une croissance remarquable depuis le XIXe siècle. Elle a été multipliée par vingt depuis le premier recensement de 1872. Le Brésil est le cinquième État le plus peuplé au monde. La moitié de la population est jeune (moins de 34 ans), mais le pays se trouve en pleine transition démographique (avec une baisse importante des taux de natalité et de mortalité, jusque-là élevés). En conséquence, le taux de croissance de la population est en baisse sensible.
La répartition de la population sur le territoire n’est pas homogène. La densité de population est plus importante sur la façade atlantique que dans l’intérieur du pays, notamment en Amazonie. Le Sud-Est à lui seul en concentre près de la moitié (42 %), avec notamment les trois plus grandes villes du pays : São Paulo, Rio de Janeiro et Belo Horizonte. Dans toutes les régions, l’occupation du milieu urbain l’emporte sur celle du milieu rural, de sorte que la grande majorité de la population vit dans les villes, dont certaines sont tentaculaires.[...]
Activité économique du Brésil
L’agriculture, base de la richesse
Deux modes de production caractérisent l’agriculture brésilienne : l’agrobusiness, voué à l’exportation, et l’agriculture vivrière, destinée à l’alimentation locale. Le développement de l’agriculture crée par ailleurs des problèmes liés à l’environnement.
L’agrobusiness est né de la colonisation. Depuis le début de celle-ci, la production agricole du Brésil se caractérise par la monoculture, d’abord celle de la canne à sucre à partir du XVIe siècle, puis celle du café à compter du XIXe siècle. Cette monoculture, tournée vers l’exportation et pratiquée sur des propriétés de grande taille (qui occupent près des trois quarts des terres productives), est une réalité qui demeure. Elle est l’activité économique la plus rentable du pays, qui se classe parmi les cinq plus grands exportateurs mondiaux de produits agricoles. Neuf produits seulement rassemblent 80 % de la valeur totale des exportations. Ce sont le soja, les viandes, le sucre et son alcool, le café, le cuir, le tabac, les jus (d’orange, surtout), les produits forestiers et le coton. Cette production s’insère dans un ensemble économique plus vaste, comprenant également l’industrie de transformation et la commercialisation.[...]
L’industrie, outil de l’indépendance
Depuis les années 1930, le gouvernement brésilien a décidé de promouvoir l’industrie. Jusque-là, le Brésil n’exportait en effet que ses produits agricoles et devait importer les produits industriels nécessaires à son économie, ce qui avait un coût élevé et creusait le déficit commercial. L’objectif était donc de créer une véritable industrie nationale qui permette de ne plus dépendre uniquement de l’étranger et de développer ainsi l’économie en favorisant l’emploi.
Les nombreuses ressources minérales du pays, notamment le pétrole et les minerais, sont alors exploitées. Un symbole en est l’entreprise Petrobras, créée en 1953 par l’État. Elle détenait jusqu’en 1997 le monopole de l’extraction pétrolière au Brésil, qui est devenu l’un des dix plus grands producteurs de pétrole au monde. Par ailleurs, l’agro-industrie est présente dans tout le pays, et l’industrie énergétique,[...]
Les services, symbole de la modernité
Les services et le commerce constituent le secteur le plus performant de l’économie brésilienne, atteignant presque le niveau des pays développés. Dans la décennie 2000, pour ce qui concerne le travail formel (c’est-à-dire officiel et déclaré), le commerce et l’administration publique employaient plus des deux tiers de la population active. Outre les activités traditionnelles[...]
Histoire du Brésil
Les sociétés indigènes
Jusqu’aux années 1980, on pensait que les populations à l’origine des sociétés amérindiennes étaient arrivées sur le continent il y a douze mille ans, en provenance du nord-est de l’Asie par le détroit de Béring. Des fouilles archéologiques dans l’État actuel du Piaui ont montré qu’il y aurait eu un peuplement plus ancien (autour de 30 000 ans) suivi d’une deuxième migration, qui ne serait arrivée sur place qu’il y a sept ou huit mille ans.
À partir du début de notre ère (il y a deux mille ans environ), sur le territoire du Brésil actuel, la principale forme d’organisation politique est le « caciquat ». Il s’agit d’une chefferie centralisée dont le dirigeant, le cacique, est à la tête d’une structure réglementant la vie du groupe : travaux collectifs, techniques d’inhumation, commerce et agriculture. Le manioc et le maïs constituent la base alimentaire des populations de cette[...]
La période coloniale (XVIe-XVIIIe siècles)
Une colonie portugaise
Le 22 avril 1500, le navigateur Pedro Álvares Cabralprend possession de ce qui va devenir le Brésil pour le compte de la Couronne portugaise. Cherchant des épices et des métaux précieux, les Portugais découvrent et exploitent le bois brésil, arbre qui fournit un colorant rouge recherché et va finalement donner son nom au pays. Plusieurs expéditions sont organisées afin de rapporter en Europe le bois précieux.
Dans le même temps, un certain nombre de colons s’installent sur place. En 1534, la Couronne portugaise tente d’organiser l’occupation du nouveau territoire : les terres sont[...]
Culture du sucre et esclavage
Cependant, les plantations de canne à sucre prospèrent dans le Nord-Est, surtout entre 1570 et 1620, et notamment dans la capitainerie du Pernambouc, placée désormais, comme les autres, sous l’autorité du gouvernement. Le système de l’exclusif colonial, établissant le monopole du commerce entre la colonie et la métropole, assure des profits à la Couronne portugaise. Dans les plantations, les puissants maîtres de moulin (à sucre) utilisent la main-d’œuvre des personnes réduites en esclavage, qui travaillent à la fois à la production du sucre et dans la maison du maître.
L’esclavage des Amérindiens est remplacé, dès la fin du XVIe siècle, par celui des Africains. À partir de cette époque, et jusqu’à la fin du XIXe siècle, de 8 à 11 millions de personnes sont transportées par contrainte d’Afrique aux Amériques pour y devenir esclaves. Lors de cette traite des Noirs, plus de 4 millions d’Africains sont envoyés au Brésil. La résistance des esclaves noirs[...]
La fièvre de l’or
Dans les années 1690, les bandeirantes découvrent de l’or dans une rivière à l’est du plateau. La nouvelle bouleverse autant la colonie que la métropole et attire vers la région jusqu’alors peu habitée une masse de 600 000 personnes. La capitainerie des Minas Gerais (« les mines générales »), fondée en 1720, devient le centre de la vie économique de l’Empire portugais au XVIIIe siècle, et une société esclavagiste urbaine s’y développe. La Couronne contrôle de près la production de l’or et[...]
Le temps de l’Indépendance et de l’Empire (XIXe siècle)
Le cri de l’Ipiranga
Le 8 mars 1808, la Cour et les structures de l’État portugais s’installent dans la ville de Rio de Janeiro, capitale de la colonie depuis 1763, pour fuir les troupes de Napoléon Ier, avec le soutien militaire anglais. Cet établissement de la monarchie portugaise au Brésil bouleverse l’organisation de l’empire colonial. La première mesure de la Couronne est « l’ouverture des ports aux nations amies », décrétant ainsi la fin du système de l’exclusif colonial.
Au Portugal, le fait que le souverain reste au Brésil alors qu’il n’a plus à craindre l’expansion napoléonienne depuis le Congrès de Vienne (1814-1815) génère une grande insatisfaction. Elle aboutit en 1820 à la Révolution libérale de Porto. L’Assemblée constituante[...]
Le règne de Pierre Ier
Seul parmi les pays du continent américain, tous républicains, le Brésil devient une monarchie constitutionnelle et se proclame Empire. Le régent, devenu l’empereur Pierre Ier, est le souverain d’une période nommée Primeiro Reinado (Premier Règne). La Constitution entre en vigueur en mars 1824. Établissant la séparation des pouvoirs entre exécutif, judiciaire et législatif, choisi au terme d’élections censitaires (où seuls votent les plus[...]
Des Régences au règne de Pierre II
Entre 1831 et 1840, le gouvernement est assuré par quatre Régences successives. C’est un moment de forte instabilité, pendant lequel se développent plusieurs révoltes. Certaines remettent en cause la monarchie et prônent la République.
La période des Régences s’achève avec le « coup de la majorité » de juin 1840 : anticipant sa majorité, Pierre II prend, à quatorze ans, le titre d’empereur. L’échiquier politique du Segundo Reinado (le Second Règne), organisé autour de l’empereur, est divisé en deux courants : les libéraux et les conservateurs. Rejoint par l’Argentine et l’Uruguay dans la guerre contre le Paraguay (1865-1870), le Brésil sort vainqueur du conflit. Pourtant, la monarchie décline. Saignée[...]
La République, entre démocratie et dictature
La Vieille République
La Constitution de 1891 établit un régime fédéraliste, donnant une large autonomie aux États fédérés (les anciennes provinces), et institue par ailleurs le présidentialisme (le président a un rôle prépondérant). C’est la Première République, appelée au Brésil República Velha (la Vieille République). Un régime oligarchique est mis en place : il favorise, par le trucage des votes et le clientélisme, l’accès au pouvoir de certains secteurs des élites régionales, qui gardent par ailleurs leur pouvoir local. Les élites les plus puissantes sont celles des États du Minas Gerais et de São Paulo (où culmine la production de café, premier produit d’exportation du pays[...]
Vargas et l’Estado novo
Le 3 novembre 1930, Getúlio Vargas, issu de l’Alliance, prend la présidence du gouvernement provisoire, qui concentre les pouvoirs. Voulant défendre son autonomie, l’État de São Paulo se révolte en 1932 contre l’État central. Celui-ci sort vainqueur du conflit, mais permet la tenue d’élections : l’Assemblée constituante issue des urnes élit Vargas à la présidence en 1934. Depuis quatre ans déjà, le régime investit dans l’industrie de base ; parallèlement il met en place une législation du travail urbain et une organisation syndicale encadrée par l’État.
Voulant exercer le pouvoir de manière autoritaire, le président Vargas fomente un coup d’État, le 10 novembre 1937, et fonde l’État nouveau (Estado novo) avec le soutien de l’armée. L’opération est justifiée par le prétexte de la menace communiste. Les communistes seront d’ailleurs persécutés par la police politique jusqu’en 1945. Dans la société se développe l’idée d’un pacte et d’une relation directe entre le président et le peuple, le premier devant accorder des droits sociaux aux citoyens : c’est le « travaillisme ».
À partir de 1942, le Brésil s’engage dans la guerre contre l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. La contradiction entre l’autoritarisme du gouvernement et l’engagement auprès des Alliés (États-Unis, Royaume-Uni, France...) favorise la création dans la société d’un mouvement en faveur de la démocratie.[...]
La dictature des généraux
Entre 1964 et 1985, cinq généraux se succèdent à la présidence du pays. Dans un semblant de démocratie, ils sont élus au suffrage indirect par un Congrès où s’opposent seulement deux partis. Une politique économique indifférente aux droits sociaux, menée par des ministres civils, a pour résultat, entre 1968 et 1978, un « miracle économique » : la croissance augmente, mais la majorité de la population s’appauvrit. La persécution politique et la torture sont mises en place dès avril 1964 et deviennent des pratiques courantes du régime. Les forces armées mettent en place de leur côté leurs propres structures de répression. La chasse à l’« ennemi intérieur » fait des milliers de victimes.[...]
Vie politique et institutionnelle du Brésil
Une démocratie dans la tourmente
Après le rétablissement de la démocratie, le Brésil entreprend des réformes essentielles, comme le Plano Real (« plan Real », du nom de la nouvelle monnaie), qui a stabilisé l’économie en 1994 en freinant l’inflation (hausse des prix), et le combat contre les inégalités sociales, notamment avec la Bolsa família (la « bourse famille »), dont l’objet est l’assistance et la redistribution financière aux familles les plus modestes. Cette deuxième réforme, en 2003, est l’œuvre du gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, premier président brésilien de gauche élu démocratiquement en 2002. En revanche, la vie politique est entachée par des soupçons de corruption qui frappent des dirigeants,[...]
Un régime présidentiel
Sur le plan de l’organisation des pouvoirs, le Brésil est un État fédéral où le gouvernement central partage un certain nombre de compétences avec les États fédérés. Le régime politique est présidentiel : le président peut gouverner sans nécessairement avoir l’appui du pouvoir législatif. Également chef du gouvernement, il est élu pour quatre ans au suffrage universel direct à deux tours. Le Congrès national, lui aussi[...]
Le Brésil dans le monde
Premier pays d’Amérique latine par la superficie, la population et le PIB, le Brésil est l’un des membres fondateurs du Marché commun du Sud (Mercado común del Sur ou Mercosur, en espagnol ; Mercado comum do Sul ou Mercosul, en portugais), entré en vigueur le 31 décembre 1994.
Sur le plan mondial, le Brésil, nouvelle puissance économique, souhaite tenir un rôle politique et s’est rapproché[...]
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