AMAZONIE

L’Amazonie est une vaste région d’Amérique du Sud dont le nom désigne, d’une part, la plus grande forêt intertropicale de la planète et, d’autre part, le plus grand bassin hydrographique du monde, celui du [...]

La plus grande réserve de biodiversité

D’une superficie de 6 800 000 km², l’Amazonie est la plus riche  forêt tropicale du monde. Elle contient 20 % de l’eau douce disponible sur la planète, 30 % de la faune et de la flore mondiales avec plus de 2,5 millions d’espèces d’insectes, 40 000 végétaux et 1/5 des espèces d’oiseaux et de poissons de la biodiversité terrestre. Cet environnement est soumis au climat équatorial : celui de l’Amazonie est chaud et humide toute l’année avec des températures moyennes autour de 25 °C, tandis que les précipitations moyennes dépassent les 2 000 millimètres par an, atteignant 10 000 mm/an dans le Nord-Ouest. La forêt amazonienne est majoritairement ombrophile (ayant besoin de pluie en permanence). La canopée forme une voûte quasi continue entre 30 et 40 mètres du sol, composée de 16 000 espèces d’arbres dont certains peuvent aussi culminer[...]

Le vaste réseau hydrographique de l’Amazone

L’Amazonie est parcourue par le plus long et plus puissant fleuve du monde. L’Amazone s’écoule sur une longueur de 7 025 kilomètres, son débit atteint 200 000 m³/s à son embouchure. Le large estuaire (entre 30 et 100 km séparent les deux rives) reçoit les effets maritimes de l’océan Atlantique dont les eaux se mélangent à celles du fleuve jusqu’à 1 000 kilomètres en amont. La profondeur de l’Amazone (qui peut atteindre 130 mètres) et l’absence de barrages en font un cours d’eau navigable très loin dans l’intérieur des terres. La ville d’Iquitos, en Amazonie péruvienne,[...]

Occupation et exploitation de l’Amazonie

Dès le début du XVI^e siècle, l’Amazonie est perçue comme un eldorado regorgeant de ressources naturelles et attire les conquistadors portugais, qui vont les exploiter. Cette exploitation des bois précieux, des plantes médicinales, de l’or ou encore du caoutchouc n’a fait que s’intensifier au fil des siècles. La construction de routes pénétrantes comme la Transamazonienne à travers le Brésil a favorisé et multiplié les fronts pionniers agricoles, l’exploitation de mines (étain, bauxite, or) et la construction de sites industriels (production d’aluminium) dans les années 1970. Ces différentes activités ont accéléré la déforestation, sans réaction des gouvernements.

Aujourd’hui, l’économie amazonienne repose sur trois secteurs principaux : la production de bois tropical, l’exportation de viande bovine et celle des produits miniers. L’exploitation des ressources minières (diamant, or, pétrole) ainsi que celle du bois et du caoutchouc constituent, avec les défrichements agricoles, les premières causes de la déforestation massive. L’élevage intensif ou la monoculture du soja dans les fazendas (vastes propriétés agricoles) sont des modèles économiques en totale opposition avec un objectif de préservation de la forêt. Cette forme d’agrobusiness nuit également au mode de vie plus traditionnel des petits paysans, qui se trouvent ainsi chassés de leurs terres par les grands propriétaires. Des incendies sont régulièrement[...]

Les enjeux sociaux et environnementaux

Les pays amazoniens figurent parmi les plus riches en biodiversité de la planète. Mais cette richesse des écosystèmes demeure très fragile car toute perte de diversité est irréversible, en raison du nombre d’espèces endémiques. De nombreuses espèces ont été décimées par la capture sur les bords des fleuves (tortues, lamantins), mais également par la déforestation, qui dégrade les écosystèmes forestiers et fait disparaître certaines espèces d’arbres, d’oiseaux ou d’insectes. S’il reste difficile d’évaluer l’ampleur de cette dégradation dans une forêt grande comme 12 fois la France, le Brésil estime que 17 % de sa forêt amazonienne a disparu depuis les années 1970.

Amorcées au début des années 1980, confirmées par des accords internationaux comme le protocole de Kyōto, des approches plus respectueuses de la forêt amazonienne sont aujourd’hui priorisées. Elles s’appuient sur des recherches universitaires et des actions d’organisations non gouvernementales[...]