L’expression « Ancien Régime » désigne l’organisation politique et sociale de la France, des années 1580 à 1789. Par extension, le terme peut être employé pour désigner cette période dans l’histoire de France. Ce régime et cette période[...]
La monarchie absolue de droit divin
Depuis le Moyen Âge, la France est dirigée par un roi : son régime politique est la monarchie. Le pouvoir est détenu par une seule personne et se transmet de manière héréditaire, selon la règle de primogéniture masculine : seul un garçon, premier né - ou survivant au premier-né - de la famille peut succéder au roi.
Le roi est considéré comme le lieutenant de Dieu sur Terre : la monarchie est dite de droit divin. Depuis le concordat de Bologne en 1516, le roi contrôle d’ailleurs l’Église catholique française, dite gallicane : l’autorité du pape est reconnue, mais c’est le roi qui nomme les personnels aux hautes[...]
Une société d’ordres
Le roi de France dirige une société hiérarchisée et inégalitaire divisée en groupes appelés « ordres » ou « états ». L’appartenance à un ordre repose sur le rôle de l’individu dans la société. Ainsi, on distingue trois ordres.
Le clergé est chargé de l’enseignement de la religion, du fonctionnement de l’Église, de l’assistance aux pauvres et de l’instruction. Cet ordre est composé d’une part du haut clergé (cardinaux, archevêques, évêques, abbés), qui occupe les plus hautes fonctions au sein de l’Église et dispose de grandes richesses, et d’autre part du bas clergé (curés, moines), beaucoup plus pauvre. En 1789, à la fin de l’Ancien Régime, le clergé représente 1 % de la population du royaume.
Depuis le Moyen Âge, la noblesse a pour fonction de défendre l’État par[...]
L’inégalité devant les privilèges
Dans l’Ancien Régime, il n’y a pas d’égalité devant la loi et la justice, mais des situations particulières en fonction de la reconnaissance sociale accordée par le roi à un ordre (la noblesse par exemple), à une communauté (une ville, un métier…) ou à une personne : c’est une société de privilèges, héritière de la féodalité.
Ces privilèges sont notamment fiscaux : les nobles et les clercs paient très peu d’impôts : ils sont notamment exemptés de la taille (impôt sur les revenus). En revanche, ils perçoivent eux-mêmes de nombreux impôts, en argent ou en nature : la dîme par exemple (impôt perçu par le clergé sur les récoltes) ou encore les impôts encaissés[...]
La fin de l’Ancien Régime
La société française d’Ancien Régime, composée de 28 millions de personnes en 1789, est fragilisée par les inégalités qui la constituent. Le peuple se révolte souvent pour se faire entendre, contre le poids des impôts, ou lors des crises économiques et agricoles, qui causent des famines et aggravent la grande pauvreté dans laquelle vivent la majorité des sujets du royaume. Dans le même temps, inspirées par les idées des Lumières qui dénoncent les inégalités entre les hommes et critiquent la monarchie absolue, les élites nobles et bourgeoises ne veulent[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter