Les défrichements sont les progrès les plus spectaculaires réalisés par l’agriculture au Moyen Âge ; ils ont permis de cultiver de vastes étendues gagnées sur les landes et la forêt, mais aussi sur les marécages, les fonds de vallées humides, les bords de mer. L’aire des défrichements couvre toute l’Europe occidentale.
Chronologiquement, ces défrichements s’étendent du Xe au XIIIe siècle ; ils ont pour origine la poussée démographique qui rendait nécessaire l’extension des terres cultivées. Ils ont été rendus possibles par le progrès de l’outillage : remplacement progressif de l’araire par la charrue, dans les régions à sol lourd ; amélioration de l’outillage en fer (collier d’épaule et ferrure du cheval notamment).
Ces défrichements se sont déroulés en trois grandes étapes. La première vague, aux Xe et XIe siècles, est due à des initiatives individuelles et dispersées : les paysans grignotent peu à peu l’espace inculte avoisinant leurs champs. Dans un deuxième temps, les seigneurs s’intéressent au phénomène, qui connaît son apogée au XIIe siècle. On assiste alors à des créations de grande ampleur : des villages entiers et leur terroir sont créés de toutes pièces. De grosses sommes sont investies dans l’essartage (défrichement) et le drainage des eaux ; elles doivent ensuite rapporter sous forme de redevances.[...]
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