Au cœur de l’Europe occidentale, la Suisse, pays de taille modeste, possède des frontières communes avec cinq États : l’Allemagne au nord, la France à l’ouest et au nord-ouest, l’Italie au sud ainsi que l’Autriche et le Liechtenstein[...]
Géographie de la Suisse
Le relief
La Suisse est composée de trois espaces géographiques distincts : au nord et au nord-ouest, le massif du Jura ; puis le Plateau, du lac Léman au lac de Constance, selon un axe sud-ouest/nord-est ; et enfin la chaîne des Alpes, au sud et l’est.
Formant à l’ouest une frontière naturelle avec la France, le Jura (10 % du territoire) alterne vallées, hauts plateaux et sommets calcaires. L’altitude moyenne est de 700 mètres, avec un point culminant à 1 679 mètres au mont Tendre, dans le canton de Vaud. Il est recouvert de forêts sur près de la moitié de sa surface, une autre petite moitié abritant des terres agricoles. Le reste du territoire est consacré à l’activité humaine.
Loin d’être une surface plate et uniforme,[...]
L’hydrographie
Environ mille cinq cents lacs, formés pour la plupart pendant la dernière période glaciaire, parsèment le territoire. Ils partagent parfois leurs rives avec les pays voisins, comme le lac Léman (le plus grand lac d’Europe occidentale) avec la France. Les plus importants sont les lacs de Constance, de Neuchâtel, le lac Majeur et le lac des Quatre-Cantons.
Deux fleuves[...]
Le climat
Doté d’un climat tempéré, le pays est soumis à plusieurs grandes influences climatiques. Les deux principales sont, d’une part, le climat océanique, dont la masse d’air humide venue de l’ouest modère en partie étés comme hivers et assure des précipitations réparties sur toute l’année. D’autre part, le climat continental, en provenance de l’est, accentue quant à lui la chaleur de l’été (et le risque orageux) comme la rigueur de l’hiver. À cela s’ajoutent les influences des climats montagnard et méditerranéen (au sud des Alpes). Cette situation complexe, renforcée par d’importantes[...]
La population
La population a presque triplé au XXe siècle puisqu’elle était de 3,3 millions d’habitants en 1900. Le taux annuel d’accroissement est de 1,1 %. Depuis les années 1980, il est dû au solde migratoire (différence entre l’immigration et l’émigration) et non plus à l’accroissement naturel. Aujourd’hui, près de 25 % de la population de la Suisse est étrangère, principalement originaire de pays européens. La majorité de ces étrangers vit depuis longtemps en Suisse, parfois deux ou trois générations.
Après le Japon, la Suisse est le pays du monde qui bénéficie de l’espérance de vie la plus élevée. Mais la population est vieillissante, avec un indice de fécondité inférieur à 1,5 enfant par femme.
Plus de 80 % de la population vit[...]
Activité économique de la Suisse
La Suisse est l’une des nations les plus riches de la planète. Son activité économique repose sur les services, notamment financiers, qui représentent[...]
L’agriculture, ou l’identité suisse
L’élevage, qui permet la fabrication de produits laitiers, dont le fromage (gruyère, emmental, vacherin), représente 50 % des revenus de l’agriculture, l’autre moitié provenant de l’agriculture végétale (vignobles, céréales, betteraves[...]
L’industrie, ou le dynamisme suisse
L’industrie, à travers un réseau dense de petites entreprises, se montre très performante, grâce à quelques secteurs à forte valeur ajoutée : l’horlogerie, la pharmacie, la chimie ainsi que les constructions mécanique, électrique et métallurgique.[...]
Le secteur bancaire, ou la puissance suisse
Si le tourisme et le négoce des matières premières (produits agricoles, métaux, ressources énergétiques) sont deux activités de service importantes, le secteur bancaire et financier est particulièrement puissant et joue un rôle majeur dans la prospérité du pays.
Le secteur bancaire ne s’est vraiment développé qu’après la Seconde Guerre mondiale, grâce au secret bancaire (les banques ne dévoilent aucune information sur leurs clients), qui avait été instauré dès 1934. La Suisse est alors devenue une importante place financière internationale,[...]
Histoire de la Suisse
Au temps des Helvètes
Les premières traces d’activité humaine sur le territoire de l’actuelle Suisse remontent à 120 000 ans avant J.-C. La recherche archéologique a permis de découvrir des ruines de cités lacustres datant du Ve millénaire avant J.-C. et situées sur les rives des grands lacs (Léman, Constance).
Dans l’Antiquité, le territoire est peuplé de tribus celtes, en particulier celle des Helvètes. Au Ier siècle avant J.-C. vient le temps de la domination romaine, après la guerre des Gaules. Le territoire se convertit peu à peu au christianisme. Les invasions barbares, au Ve siècle, esquissent la frontière linguistique entre langues germaniques et romanes : les Alamans (qui parlent une langue[...]
Naissance d’un pays
Au début du XIIIe siècle, la puissante famille féodale des Habsbourg domine la région. Elle accède à la tête du Saint Empire romain germanique en 1273 avec le règne de Rodolphe Ier. L’empereur impose aux populations le contrôle de leurs activités par des agents impériaux (les baillis), dont les méthodes parfois brutales le rendent rapidement très impopulaire. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’épisode légendaire de Guillaume Tell, devenu le symbole de la liberté et de l’indépendance suisses. Après la mort de Rodolphe Ier, les communautés forestières et pastorales (les Waldstätten) d’Uri et de Schwyz, rejointes par celle de Nidwald s’unissent, le 1er août 1291, dans un pacte d’entraide et de paix pour la défense mutuelle des droits et libertés de chaque communauté. Ce pacte, qui ne remet pas en cause l’appartenance au Saint Empire romain germanique, est considéré comme l’acte fondateur de la Confédération suisse. Assez vite, l’usage s’impose d’appeler le territoire par le nom d’une des trois communautés d’origine particulièrement active dans l’opposition aux Habsbourg : Schwyz (ou Suisse).
L’alliance s’étend ensuite à d’autres villes et territoires (Confédération des treize cantons en 1513) et se forge un outil de défense et de conquête efficace, grâce en partie à un service militaire obligatoire, qui peut[...]
L’Indépendance
En 1648, la guerre de Trente Ans, qui a opposé catholiques et protestants au niveau européen, prend fin avec les traités de Westphalie. La Confédération suisse, qui est parvenue à rester à l’écart du conflit malgré ses divisions religieuses, devient officiellement indépendante. Le principe de la neutralité en politique extérieure est également adopté. Le siècle suivant est une période de paix et de croissance économique.
Après l’invasion du pays par l’armée française en 1798, la Suisse est réorganisée sur le modèle français,[...]
Un État fédéral et neutre
À partir des années 1840, une vive confrontation politique, qui se traduit parfois en actes violents, oppose à travers le pays libéraux-radicaux, qui veulent donner plus de poids à l’État fédéral, et conservateurs catholiques attachés à la souveraineté des cantons. En 1845, sept cantons conservateurs forment une « alliance séparée », le Sonderbund. La Diète, jugeant cette alliance illégale, exige sa dissolution en 1847. Devant le refus des membres du Sonderbund de s’incliner, un conflit armé éclate, qui se conclut par la défaite de ces derniers. La voie est alors libre pour l’élaboration d’une Constitution fédérale, adoptée en 1848 et toujours en vigueur. La Suisse, qui conserve pour des raisons historiques le nom officiel de confédération, est dans les faits une fédération.
Bien que protégée de toute invasion par son statut de neutralité hérité du congrès de Vienne, la Suisse n’a pu, au cours du XXe siècle, rester à l’écart des conflits mondiaux. Par précaution, l’armée a été mobilisée en ces deux occasions. Après la Première Guerre mondiale, la ville[...]
Vie institutionnelle et politique de la Suisse
La Suisse : 1+26+2 300
La vie politique suisse est organisée sur trois niveaux : le gouvernement, les 26 cantons et les 2 300 communes. Elle est fondée sur le consensus.
Le pays est doté d’un gouvernement, appelé Conseil fédéral, composé de sept membres élus par l’Assemblée fédérale pour quatre ans. Ce Parlement est bicaméral et ses 246 membres sont élus par le peuple. Il est constitué du Conseil national (la chambre basse, qui représente le peuple suisse) et du Conseil des États (la chambre haute, qui représente les cantons).
Le Conseil fédéral, qui exerce le pouvoir exécutif,[...]
La « formule magique »
À partir de 1959, l’instauration de la « formule magique » permet aux quatre plus grands partis représentés à l’Assemblée de se répartir les sept sièges du Conseil fédéral et de gouverner ainsi dans le consensus. Ce « gouvernement de concordance » applique le principe de la présidence tournante : chaque conseiller exerce la fonction de président de la Confédération[...]
La démocratie directe en action
Organisés sous la forme de votations, l’initiative populaire et le référendum sont les emblèmes de la démocratie directe suisse. La première donne la possibilité aux citoyens, après avoir[...]
La Suisse dans le monde
La Suisse est représentée à l’étranger par son président. Genève abrite le siège de nombreuses institutions spécialisées de l’ONU et Lausanne, celui du[...]
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