L’industrie sidérurgique fabrique, à partir de minerai de fer (ou parfois de ferrailles récupérées) et de charbon (coke), la fonte et l’acier. Fonte et acier sont des fers enrichis en carbone, plus résistants et plus durs que le fer pur. On utilise différentes qualités d’acier dans le bâtiment (BTP) et pour fabriquer trains, automobiles, bateaux, mais aussi pour l’outillage ou les articles de cuisine.
La métallurgie naît au Moyen-Orient au VIIe millénaire av. J.-C. Mais elle s’industrialise beaucoup plus tard, au XVIIIe siècle, en Grande-Bretagne, avec la généralisation des hauts-fourneaux (fours où on fabrique acier ou fonte à partir du minerai de fer). Elle connaît une forte croissance au XIXe siècle, avec le développement du chemin de fer qui a besoin de rails résistant à l’usure.
À partir de 1860, le convertisseur Bessemer (type de haut-fourneau) permet d’accroître les quantités produites. Le convertisseur de Thomas, puis le four Martin purifient le minerai de fer des éléments qu’ils contient souvent et qui fragilisent l’acier (phosphore, soufre). En Europe, les régions où on extrayait le charbon, comme la Lorraine ou la Ruhr se spécialisent dans la sidérurgie. L’acier ne se vendant pas très cher, on crée des fonderies de plus en plus vastes pour qu’elles soient rentables.
Au XXe siècle, la demande en fonte et en acier est très forte durant les deux guerres mondiales, ce qui stimule la sidérurgie des pays belligérants, en particulier en Europe, aux États-Unis, au Japon, en Russie. À partir des années 1950, le procédé de purification à l’oxygène s’impose. Durant les années 1970, la sidérurgie connaît une grave crise liée à la surproduction, et le nombre de ses employés diminue de près de 70 % dans les pays de l’OCDE (une organisation internationale qui regroupe essentiellement les pays développés).
À partir de ce moment, la Communauté économique européenne (ancêtre de l’Union européenne) impose des limitations à la production. En France, le gouvernement nationalise la sidérurgie à la fin des années 1970 et procède à la fermeture de nombreux sites.
Puis, quand la consommation d’acier repart à la hausse, cela bénéficie davantage aux nouveaux producteurs d’acier en Asie et en Inde. Ainsi, le groupe français Usinor, privatisé en 1995, puis regroupé au sein de l’européen Arcilor, est racheté par le géant indien Mittal. En 2011, le secteur n’employait plus que 40 000 personnes en France.
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