Femme de lettres française du XIXe siècle, George Sand est l’auteure de nombreux romans et essais où s’expriment avec force certaines valeurs du romantisme, comme la générosité à l’égard des démunis et la célébration de[...]
Au cœur du romantisme
George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, naît à Paris le 1er juillet 1804. Elle est la fille de Maurice Dupin, un lieutenant de Napoléon, et de Sophie Delaborde, qu’il a rencontrée dans un camp de l’armée d’Italie lors des guerres révolutionnaires. Leur mariage se fait malgré l’opposition de Mme Dupin de Francueil, la mère de Maurice. Après la mort accidentelle de son père, l’année de ses quatre ans, Aurore est élevée par sa grand-mère paternelle. Elle passe son enfance au château de Nohant, dans le Berry, au cœur de la France, un lieu qui la marquera et auquel elle restera profondément attachée. C’est aussi là qu’elle découvre la riche bibliothèque de sa grand-mère, une femme des Lumières. À l’adolescence, elle est pensionnaire dans un couvent parisien, où elle se fait remarquer par son esprit rebelle puis par ses élans mystiques. Mariée à l’âge de dix-huit ans, elle devient baronne Dudevant et met au monde deux enfants, Maurice et Solange, avant de se séparer de son mari.
C’est en 1832 que paraît son premier roman, Indiana, signé de ce qui sera désormais son nom de plume, George Sand : le prénom renvoie à une forme féminine, peu usitée, du masculin « Georges » et le nom est emprunté en partie à celui de son amant, l’écrivain Jules Sandeau. Le livre, qui fait le récit d’une histoire d’amour contrarié, obtient un succès éclatant. Il lui ouvre les portes des salons à la mode où elle se distingue en portant le pantalon et en fumant le cigare, ainsi qu’en attaquant l’institution du mariage et en s’en prenant aux préjugés sociaux qui marquent la période commencée avec la Restauration. L’année[...]
Une œuvre généreuse
George Sand nous laisse une œuvre considérable, souvent autobiographique, composée de quelques pièces de théâtre, d’essais, et surtout de très nombreux romans. Elle est également l’auteure d’une monumentale correspondance qui nous apporte quantité d’informations sur son existence et sur la vie artistique et politique française du XIXe siècle.
Dans son abondante production romanesque, on oppose souvent ses romans « sentimentaux », qui relatent des passions amoureuses violentes, à ses « récits champêtres », qui prennent pour cadre le Berry. En réalité, le sentiment est omniprésent dans l’œuvre de George Sand.
La série des romans dits « sentimentaux » est inaugurée par Indiana, qui raconte l’histoire d’une jeune créole mariée à un mari brutal et éprise d’un séducteur volage. Elle se poursuit avec Valentine, Lélia, Mauprat et surtout avec Consuelo et sa suite, La Comtesse de Rudolstadt (1843). L’héroïne de ces deux romans est une ancienne bohémienne devenue une cantatrice à la voix hors du commun, poursuivie par un aristocrate inquiétant.Cette fresque foisonnante se déroule au XVIIIe siècle, successivement à Venise, Vienne et Berlin. Elle est fortement imprégnée de l’esthétique romantique dont on retrouve les traits caractéristiques : le recours à l’Histoire et à l’exotisme, l’omniprésence de la passion et du fantastique.[...]
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