On appelle « peste noire » une épidémie qui frappa lourdement l’Europe au Moyen Âge, vers 1350. Elle est due à une bactérie propagée par les puces des rats infectés.
Cette épidémie naît en Asie centrale. Elle touche Marseille en novembre 1347, avec l’arrivée de commerçants italiens. Avant l’été de 1348, elle s’est propagée à toute l’Italie, à l’est de l’Espagne, à la France jusqu’à Paris. Puis elle gagne le reste de l’Europe occidentale de 1348 à 1350. Elle est en Russie en 1352. Son bilan est très difficile à établir. Pour la France, on estime entre un huitième et un tiers la part de la population qui en fut victime. À Brême, en Allemagne, plus de la moitié de la population en serait morte.
Les conséquences démographiques sont durables, d’autant que l’épidémie a tendance à reprendre et empêche la reconstitution de la population. La peste frappe surtout les lieux où se concentre la population humaine, les villes notamment. Elle est moins meurtrière dans les régions d’habitat dispersé. Socialement sélective, elle frappe moins durement les riches, mieux nourris et qui vivent dans de meilleures conditions d’hygiène. En effet, la sous-alimentation chronique favorise la propagation du fléau.
Les contemporains voient surtout dans ces malheurs un signe de la colère divine. Pour y mettre fin, il faut, selon eux, expier, faire pénitence, prier. Et souvent, aussi, trouver des boucs émissaires, de supposés coupables à sacrifier : la peste noire déclencha des persécutions et des massacres, en particulier à l’encontre des juifs.
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